Au milieu du dix-neuvième
siècle, un britannique du nom de Thomas Austin importa en Australie
douze couples de lapins. Un demi-siècle plus tard, le pays est
envahi par pas moins de six-cent millions d'individus. Se
reproduisant à très grande échelle et n'ayant pas d'ennemis
naturels, les lapins provoquent une crise agricole et écologique
nationale. De nombreuses solutions sont envisagées mais plus de
cent-cinquante ans plus tard, les léporidés courent toujours. Et
même si deux tiers des spécimens ont été éradiqués, le danger
rode.
Cette histoire, réelle,
aurait pu être celle qu'a choisi le cinéaste, monteur, producteur
et scénariste américain William F. Claxton pour Night of the
Lepus mais l'auteur de ce gros nanar décide cependant
d'adapter le roman The Year of the Angry Rabbit de l'écrivain
australien Russel Braddon. En comparent les faits établis ci-dessus
avec ceux que connaissent ses personnages, le cinéaste mise tout sur
une invasion à grande échelle. Mais ici, on ne parle pas tant de
territoire que de la taille des créatures invoquées. Des lapins
s’ébattant librement, se reproduisant à une vitesse inquiétante
dont les répercutions ne se font pas attendre longtemps. Des
milliers d'individus s'attaquant aux champs et aux réserves des
fermiers, tel Cole Hillman qui est le premier à faire appel à son
ami Elgin Clark, lequel en réfère directement au spécialiste Roy
Bennett. En compagnie de son épouse Gerry, Bennett tente de mettre
au point un sérum permettant d'éradiquer la menace.
Enfermés dans les cages
d'un laboratoire, douze spécimens de lepus subissent une batterie
d'examens et sont les cobayes d'une expérience visant à tester une
hormone devant stopper leurs appétences sexuelles. L'expérience
fonctionne mais privés de leur instinct de reproduction, les lapins
grossissent et deviennent aggressifs. Quand l'un d'eux s'échappe des
mains d'Amanda, la fille de Roy et Gerry, c'est le drame. Une fois en
liberté, le spécimen se reproduit avec ses congénères en liberté,
ceux-ci ne donnant naissance qu'à des individus génétiquement
modifiés. D'une taille imposante, ils font des ravages, semant mort
et désolation parmi les hommes et les animaix d'élevage...
Avec une telle source d'inspiration, nous pouvions espérer assister
à un réjouissant spectacle. Mais non, le résultat est finalement
assez laborieux. Night of the Lepus ressemble
davantage à un mauvais téléfilm qu'à un film cinéma réussi. La
faute à une mise en scène palote, et une interprétation tout juste
moyenne. La présence de Stuart Whitman (La
Secte de l'enfer,
Un dénommé Mister
Shatter),
de Janet Leigh (la victime de Norman Bates dans la mythique scène de
douche du Psychose
d'Alfred Hitchcock, c'était elle) ou de DeForest Kelley (le docteur
Leonard McCoy de la série originale Star
Trek)
n'y change rien.
C'est
plat, ennuyeux et répétitif. William F. Claxton passe la moitié
du temps à filmer des lapins courir dans l'obscurité, au ralenti,
afin de bien faire sentir aux spectateurs que ses rongeurs pèsent
plus lourds et sont bien plus gros que la moyenne.
Véritable
nanar avéré, aimé des spécialistes et des amateurs du genre,
Night of the Lepus
a pour lui d'offrir le premier long-métrage mettant en scène des
lapins tueurs. Ce qui, malgré les piètres qualités de son
long-métrage est une donnée non négligeable. Reste que de regarder
le film jusqu'à la fin demeure fastidieux. Peu passionnant, il
n'offre en outre que quelques passages sanglants dont les limites
apparaissent très vite à l'écran. Un peu à la manière du pape du
gore, Herschell Gordon Lewis, William F. Claxton recouvre ses
victimes humaine d'une peinture rouge à peine identifiable comme du
sang. Le film a tout de même connu les honneurs d'une sortie cinéma
aux États-Unis le 4 octobre 1972. Les collectionneurs de tous poils se
feront sans doute une joie de le découvrir. Quant aux autres, ils
auront la bienveillance de passer leur chemin...
Des lapins tueurs !!!!
RépondreSupprimerJ'avais parlé il y a quelques temps de chats tueurs, mais là il s'agissait bel et bien d'un téléfilm.