Huitième réalisation de
Jean-Michel Ribes, La galette du roi
précède de deux ans la série télévisée Palace
que les cinquantenaires et plus connaissent forcément. L'une des
particularités du cinéma du réalisateur et scénariste français
est le foisonnement d'interprètes qui apparaissent généralement
dans chacun de ses films. Jean-Michel Ribes aura surtout œuvré pour
le petit écran mais les amateurs des salles obscures auront malgré
tout eu l'opportunité de découvrir certaines de ses œuvres au
cinéma à l'image des sympathiques Musée haut,
musée bas
en 2005 et de Brèves de comptoir
en 2014. La galette du roi
est le second véritable long-métrage de Jean-Michel Ribes qui
débuta dans la mise en scène sept ans auparavant en tournant son
premier film Rien ne va plus qu'il
écrivit en compagnie de l'acteur Philippe Khorsand que l'on retrouve
justement ici dans le rôle de l'un des trois gardes du corps chargés
de protéger le roi du surgelé Victor Harris (Roger Hanin) et du
réalisateur Laurent Heynemann auquel on doit notamment d'avoir mis
en scène l'excellent Les mois d'avril sont
meurtrier
en 1987. Sur le ton de la comédie, La galette du
roi
met en scène une tribu importante de personnages majoritairement
installés sur l'île imaginaire de Corsalina où vit principalement
le roi Arnold III qu'incarne Jean Rochefort. Sa fille Maria-Helena
(l'actrice Pauline Laffont) doit prochainement épouser Jérémie
Harris (Christophe Bourseiller), le fils de Victor Harris. Les pères
de l'un et l'autre des futurs jeunes époux supposent alors pouvoir
bénéficier de la dot qu'apportera leur union. Car si le roi de
Corsalina et celui du surgelé se montrent empressés, c'est parce
qu'ils ont le couteau sous la gorge. En effet, le premier est
redevable d'une très forte somme d'argent qu'il doit rembourser au
mafioso Jo Longo (Eddy Mitchell) tandis que le second est pressé par
les banques de rembourser ses dettes. Afin de protéger l'arrivée de
Victor Harris sur l'île, trois hommes sont engagés : Léo
(Pierre-Loup Rajot), Clermont (Philippe Khorsand) et celui que l'on
surnomme L'élégant (Jean-Pierre Bacri).
L'arrivée
sur l'île du prince Utte de Danemark risque en revanche de remettre
en cause les épousailles de Maria-Héléna et Jérémie. En effet,
l'homme est très amoureux de la jeune femme qui elle-même ne semble
pas indifférente aux ''charmes'' du scandinave. Un danois interprété
par Jacques Villeret qui trois ans après avoir incarné le
personnage de Reichsminister Ludwig von Apfelstrudel dans Papy
fait de la résistance de
Jean-Marie Poiré est une nouvelle fois grimé en un improbable
personnage. On ne croit évidemment pas à cette amourette entre ce
petit bonhomme excentrique et légèrement bedonnant et cette Marilyn
''Made in France''
mais cela participe de cet univers totalement bancal que viennent de
créer Jean-Michel Ribes, Philippe Khorsand et Laurent Heynemann. Le
réalisateur et scénariste en profite pour intégrer au récit
quelques interprètes qu'il retrouvera deux ans plus tard dans la
série Palace.
C'est ainsi que l'on découvre donc Philippe Khorsand qui en 1988 et
1989 et sous le nom de Monsieur Lox aura la tâche ô combien
difficile d'assurer la direction du palace tandis que Laurent
Spielvogel qui dans La galette du roi
incarne le rôle de Chanterelle interprétera celui du maître de
Rang Gontran dans la série télévisée. Il demeure difficile
d'évaluer très objectivement les qualités artistiques du second
long-métrage de Jean-Michel Ribes tant il se fond dans un univers
volontairement absurde. Certains bons mots côtoient donc la comédie
dans ce qu'elle peut avoir parfois de plus nanardesque. Dans
l'ensemble, La galette du roi
se regarde avec l'esprit du circonspect qui se demande ce qui lui est
passé par la tête de se lancer dans une telle projection. Surtout,
le film a bien mal vieilli. Mais si l'on scrute dans le détail,
certains passages peuvent, au mieux, s'avérer amusants. À l'image
d'Eddy Mitchell et de son personnage de mafieux un brin précieux qui
ne se déplace jamais sans son peigne, de Jacques Villeret et de son
improbable chevelure ''dorée'' ou encore de Claude Piéplu et sa
célébrissime voix. On sent bien que les interprètes ont pris du
plaisir à se réunir autour d'un projet totalement délirant. Mais
cela suffit-il à faire de La galette du roi
une comédie réussie ? Pas vraiment car rire ou sourire y est
devenu une denrée si rare que l'occasion de faire travailler ses
zygomatiques y sera quasiment absente...
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