Si l'on dresse une liste
non exhaustive des commentaires qui suivent la projection de l'un des
derniers longs-métrages horrifiques à avoir été mis à
disposition des abonnés de Netflix,
on peut estimer qu'il a majoritairement déçu les amateurs du genre.
Beaucoup semblent s'y être ennuyés tandis que d'autres argumentent
sur le fait qu'il ne proposerait rien d'innovant. Après Cold
Prey
du réalisateur norvégien Roar Uthaug en 2006, ses suites Cold
Prey 2 et
3
respectivement réalisées par ses compatriotes Mats Stenberg et
Mikkel Brænne Sandemose en 2008 et en 2010 ainsi que Manhunt
de Patrik Syversen en 2008, le petit monde du slasher scandinave
accouche d'un nouveau rejeton intitulé Konferensen
dans sa langue d'origine et Séminaire
dans notre pays. Cette fois-ci, direction la Suède avec ce qui,
contrairement à ce que l'on peut lire ça et là, est plutôt une
bonne surprise. Bien que la forme soit effectivement commune à
nombre de Slashers et à commencer par les classiques du genre, le
fond de Konferensen est
par contre beaucoup plus intéressant. Ici, pas d'adolescents dont la
passion commune pour le sexe et la drogue réservait jusque là des
séquences d'une exceptionnelle platitude. Des scénarii qui pour la
plupart d'entre eux reposaient sur quelques lignes écrites sur le
coin d'une table. Dans le cas de Konferensen,
il ne faudra s'attendre à aucun miracle et le long-métrage de
Patrik Eklund ne
détrônera évidemment pas les maîtres-étalons du genre. Et
pourtant, affirmer que le scénario ne repose que sur des acquis
serait mensonger tant le réalisateur et ses scénaristes Thomas
Moldestad et Mats Strandberg réussissent là où d'autres échouèrent
lamentablement. Konferensen
peut s'envisager comme une version horrifique du Séminaire
de Charles Nemes dans lequel nos fameux Jean-Claude Convenant et
Hervé Dumont auraient été remplacés par Jonas et Kaj. Réunissant
une équipe d'une dizaine d'employés autour d'un projet de
construction contre lequel une grande partie de la population est
hostile, Eva, son chef de projet ainsi que Lina, Torbjörn et les
autres sont chaudement accueillis par les employés d'un hôtel
dirigé par Jenny et son équipe formée autour du cuisinier Karl,
d'un homme à tout faire et d'une coach sportive.
En
fait, les seuls à avoir accepté de les héberger au sein de leur
établissement ! L'héroïne du récit est incarnée par Katia
Winter qui dans le rôle de Lina, et après avoir été mise en arrêt
maladie durant pas mal de temps, vient de réintégrer l'équipe.
Lors de la première réunion du séminaire, en étudiant le dossier
du projet en cours de construction d'un centre commercial, la jeune
femme constate que des documents portent sa signature alors même
qu'il y est étrangère. De plus, Lina apprend qu'après avoir été
délogé de chez lui, un fermier n'a bénéficié d'aucune
contrepartie financière et pire, qu'il s'est donné la mort quelque
jours après que sa propriété ait été détruite... Voici donc
tout ce qui différencie Konferensen
du tout venant en matière de Slashers. Le film repose donc sur des
bases solides qui constitueront le ciment d'une intrigue dont les
enjeux seront multiples : survivre au tueur masqué qui les uns
après les autres décime les employés de l'hôtel avant de
s'attaquer aux membres du séminaire, puis, pour Lina, faire le jour
sur les manigances de certains de ses collègues à commencer par,
Jonas (l'acteur Adam Lundgren) et Kaj (Christogger Nordenrot). Le
premier incarne un arriviste près à tout pour grimper les échelons
de la hiérarchie, quitte à falsifier des documents avec l'aide de
Kaj. Ce dernier, véritable cireur de pompes fasciné par Jonas (il
faut voir comment le bonhomme le dévore des yeux et boit
invariablement les paroles de son mentor), est typique de ces
personnages absolument immoraux que l'on exulte de voir mourir devant
la caméra. Autour d'eux, des personnages tertiaires plus ou moins
intéressants qui ne connaîtront malheureusement pour eux, pas de
sort plus enviable. Katia Winter interprète une Lina mal dans sa
peau mais dont les ressources mentales sont suffisamment importantes
pour déjouer les manigances du duo de malfaisants ainsi que les
tentatives répétées du tueur qui sévit dans les parages. Grimé
de manière plutôt stupéfiante, la question reste de savoir qui se
cache sous le masque du tueur. Les meurtres sont presque aussi
nombreux qu'il y a de personnages puisque les survivants seront
rares. Les sévices infligés aux victimes s'avèrent peu gore. En
effet, la majeure partie d'entre eux est filmée hors-champ et
personnifiée par quelques éclaboussures de sang sur les murs. On
notera tout de même quelques séquences particulièrement jouissives
comme la confrontation finale entre Lina et Jonas. Konferensen
est
donc une surprise plutôt agréable bien que les quelques tentatives
d'humour ne parviennent pas à faire émerger le moindre rire...
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