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lundi 18 septembre 2017

Mi Gran Noche de Alex de la Iglesia (2015) - ★★★★★★☆☆☆☆



En voilà un qui a bien failli passer à la trappe. Surtout si l'on n'est pas encore trop coutumier du fait que certains longs-métrages ne sont pas prévus pour une sortie cinéma et que l'on ne suit pas trop l'actualité VOD. L'avant-dernier film de Alex de la Iglesia est donc sorti l'année dernière en France, directement en mode « vidéo à la demande » le 3 octobre. Un sort réservé également à El Bar, le dernier bijou du cinéaste espagnol. Mi Gran Noche n'est peut-être pas aussi formidablement accrocheur que certains autres joyaux d'Alex de la Iglesia, mais tout de même. L'histoire totalement absurde de José, employé comme figurant lors de l'enregistrement d'une émission de télévision consacrée au Nouvel An vaut le détour. Maintenant, toutes proportions gardées, et sans jamais tenter de hisser un seul instant Mi Gran Noche au niveau du chef-d’œuvre auquel je vais essayer de le comparer, le spectacle auquel il nous est offert l'occasion d'assister ressemble à peu de chose près, tout en demeurant fort lointain (suis-je assez clair ?), au dantesque final de Phantom of the Paradise. Avant que certains s’énervent ou abandonnent précipitamment la lecture de cet article, je m'explique. Il demeure, dans l'un comme dans l'autre, un foisonnement extraordinaire. Un délire visuel dont l'énergie est si communicative que l'on ne peut rester insensible devant un tel spectacle. L’œuvre de de Palma et celle de de la Iglesia abordent le septième art comme le terrain d'un travail considérable en matière de mise en scène. Le placement des acteurs (principaux et figurants parmi lesquels ont retrouve d'anciens et nouveaux fidèles du cinéaste, Mario Casas, Blanca Suarez, Santiago Segura, Hugo Silva, Carlos Areces, Carmen Machi, Carmen Ruiz, Ana María Polvorosa, ainsi que le chanteur espagnol Raphaël), le montage nerveux, et le récit apocalyptique font de Mi Gran Noche un long-métrage épuisant. Pas vraiment drôle d'ailleurs, donnée qui semble depuis peu avoir abandonné l'univers du cinéaste espagnol.

Alors que jusqu'à maintenant Alex de la Iglesia nous avait habitués à un cinéma reposant sur une mécanique plutôt simple mais efficace (une première partie classique et une seconde beaucoup plus sauvage), l'auteur du Jour de la Bête jette les spectateurs dans la fosse aux lions dès les premières minutes. Une fois encore, il aborde le monde du spectacle. A l'image de Muertos de Risa qu'il signa en 1999, l'espagnol explore la face sombre du phénomène. Mais plutôt que de nous servir un drame, il préfère façonner son œuvre afin de la rendre joyeuse. Condensé de tout ce qu'offre de folie et d'urgence l'oeuvre d'Alex de la Iglesia, Mi Gran Noche offre un panel exhaustif de tout ce qui demeure factice. Des figurants contraints d'applaudir ou de rire sous l’œil avisé du chauffeur de salle. Des artistes souriants, face caméra, mais qui dans l'ombre des coulisses se plantent des couteaux dans le dos. L'amour et l'amitié sont eux-mêmes mis à rude épreuve. Les sentiments sont bannis des rapports qu'entretiennent idoles et groupies. Le premier est narcissique, soucieux de l'image qu'il reflète dans les médias, anxieux de se faire voler la vedette. Le second, lui, est encore plus insidieux. L'amitié se construit en à peine quelques semaines mais prend fin lorsque l'autre n'apporte que malheur et désolation. Parmi ce fatras d'hypocrisie émerge un amour bancal. Entre un chômeur plus habitué aux sites de rencontres et pornographiques et une jolie jeune femme désespérée de ne pas trouver le grand amour en raison du sort peu enviable systématiquement accordé à ceux qu'elle rencontre.

Le rythme imprimé par Alex de la Iglesia à Mi Gran Noche donne le vertige. Les caméras virevoltent dans un manège qui donne le tournis. Le spectacle est permanent. Il s'y déroule une foule d'événements, au premier et au second plan. Et même si l'avant-dernier film de l'espagnol est loin d'atteindre les qualités de ses précédents longs-métrages, on ne peut que s'incliner, une fois encore, devant la force de sa mise en scène...

1 commentaire:

  1. Intéressant, j'essaierai de le trouver.
    L'inconnu de nulle part

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