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samedi 21 octobre 2023

There's Something Wrong with the Children de Roxanna Benjamin (2023) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le cinéma horrifique déborde outrageusement de générosité lorsqu'il convie les enfants à se comporter de manière plus ou moins diabolique. Cela part en général du gamin qui refuse de manger ce qu'on lui met dans son assiette jusqu'à l'incarnation même du Diable. À l'évocation de There's Something Wrong with the Children de Roxanna Benjamin, à quoi pense-t-on immédiatement ? Au Village of the Damned de Wolf Rilla et son remake réalisé par John Carpenter dans les années 90 ? à ¿Quién Puede Matar a un Niño? de Narciso Ibáñez Serrador ? Ou plus près de chez nous, à Attention, les enfants regardent de Serge Leroy ? Oui, sans doute, et c'est peut-être là que se situe tout d'abord l'intérêt du spectateur. Du moins, du plus anciens d'entre eux sachant que parmi les nouveaux, certains ne connaissent probablement pas ces trois classiques du cinéma tour à tour fantastiques, dramatiques ou d'anticipation. Produit par Blumhouse, il est fort à parier que les plus jeunes s'esclafferont en arguant qu'il s'agit d'une œuvre financée par les mêmes producteurs qui avancèrent de fortes sommes d'argent pour les franchises Paranormal Activity, Insidious ou American Nightmare. Ce n'est pas faux... mais ni tout à fait vrai puisqu'il s'agit en fait de la branche télévisée connue sous le nom de Blumhouse Television. Et autant dire que très vite, cela se voit à l'image. Le vert a beau être ma couleur préférée, j'avoue avoir eu devant le générique, un mouvement de recul aussi immédiat que si j'étais subitement tombé devant la carcasse atrocement mutilée et malodorante d'une bête sauvage morte depuis plusieurs jours. Le long-métrage de Roxanna Benjamin n'étant pas en odorama, c'est déjà ça de gagné. Mais alors, qu'est-ce que c'est que ce machin qui sert de générique ? Passé sous un filtre de couleur vert bouteille et affublé d'une police de caractère hideuse et de couleur rouge, le mariage entre les deux teintes a autant de sex-appeal que l'improbable fruit hybride issu de l'union entre un Nasalis Larvatus de sexe mâle et une femelle Nasikabatrachus Sahyadrensis !


Autant dire que tout ceci commence très mal et que l'on n'a ''CURIEUSEMENT'' plus très envie de comparer les quelques classiques cités plus hauts avec ce téléfilm qui a tout l'air d'avoir été mis en lumière par un manchot atteint de cécité ! Mais bon, nous allons malgré tout laisser au réalisateur, aux techniciens (parmi lesquels, un compositeur sans doute biberonné au séries télévisées américaines des années quatre-vingt/quatre-vingt-dix) et à ses interprètes une chance de pouvoir s'exprimer jusqu'au bout. Quatre-vingt dix minutes plus tard, le verdict est sans appel : Et bien ça y est ! On le tient le Brillantissime du cinéma d'horreur. 2023 s'achève quasiment et voilà que surgit la plus grosse daubasse de l'année, de la décennie et pourquoi pas, parmi les cinquante plus mauvais films d'épouvante de l'histoire du cinéma. Je sais, je sais, si l'on fouille soigneusement parmi les très nombreux DTV qui débarquent chaque année, les infamies du genre se comptent par centaines. Il en est même qui pourraient apparaître bien plus exécrables que ce There's Something Wrong with the Children. Sauf que la plupart d'entre eux assument tout à fait leur médiocrité en faisant preuve d'un solide second degré tandis que le long-métrage de Roxanna Benjamin (qui devrait plutôt se reconvertir dans la télévente, quitte à faire de la merde) se prend, lui, très au sérieux. Le ''compositeur'' ne connaissant apparemment pas l'usage réel d'un clavier, de ses différents octaves qui le constituent et n'ayant probablement qu'une banque de sons réduite à trois échantillons, le film est baigné en permanence par une Drone Music ultra répétitive et parfois assourdissante.


On imagine déjà le mec enfermé dans son home-studio laisser son doigt appuyé sur un ''ré'' ou un ''sol'' durant de longues minutes en laissant l'option ''distorsion'' faire le reste du travail à sa place. Ça n'est vraiment pas sérieux. Et Roxanna Benjamin, alors ? Qu'est-ce qu'elle fichait durant le tournage ? Discussion entre copines du prochain soin du visage ou du futur passage chez le coiffeur ? Parce que dans le genre ''personnages en roue libre'', on a véritablement l'impression d'un cameraman venu filmer deux couples en vacances lors de leurs randonnées pédestres. Les adultes passent leur temps à se bâfrer, à picoler (sans doute pour oublier ce temps si long qui les oblige à rester sur le lieu de tournage) tandis que les deux enfants de l'un de ces deux couples tentent de nous effrayer en jouant à des jeux qui, au pire, finiront de crisper ceux qui comme moi préféreraient se choper un bon gros virus Ebola que d'avoir à se priver d'oxygène en ayant des chiards dans les pattes. L'idée de départ, aussi peu originale soit-elle, est atrocement mal menée. On envisage rapidement la trame en se rendant compte que l'on est tombé pile sur le sujet. Autant dire que question effets de surprises, va falloir chercher ailleurs. Et mon dieux, ce que ça peut être moche, mal joué, ridicule et doté de décors on ne peut plus sommaires. Les logements des personnages ont parfois l'air d'avoir été construits aux abords d'une air d'autoroute ! Le pire, c'est que plus l'intrigue avance et plus l'on se rend compte du potentiel de l'histoire qui au départ tâtonne, son adaptation étant confiée à une réalisatrice absolument pas à la hauteur de l'enjeu. Même pour du Blumhouse (qui en grande majorité ne propose habituellement rien de vraiment excitant) c'est mauvais, c'est dire...

 

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