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vendredi 8 novembre 2019

La Guerre des Mondes de Howard Overman (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Coïncidence ou guerre déclarée entre les chaînes Canal + et TF1 ? Toujours est-il qu'une fois de plus, ce sont les spectateurs qui sortiront vainqueurs de cet affrontement qui, comme l'indique le calendrier des diffusions, oppose deux séries inspirées d'un même ouvrage : The War of the Worlds de l'écrivain britannique H.G.Wells, tout d'abord adapté sur grand écran à deux occasions. Le premier long-métrage en 1953 avec l’œuvre éponyme de Byron Haskin, puis, bien plus tard, avec celle de Steven Spielberg en 2005. Pour rappel, la toute première adaptation ne fut en réalité pas celle qui sortit sur les écrans dans les années cinquante mais la version radiophonique d'Orson Wells. Mais ça, c'est une autre histoire. En 2019, donc, ça n'est pas une mais deux variations d'un même thème que nous proposent la Grande Bretagne d'un côté, et cette même Grande Bretagne accompagnée de la France et des États-Unis de l'autre. Nous reviendrons sur la première dans le prochain article pour nous consacrer dans celui-ci sur la seconde. Une production internationale ambitieuse mais sur laquelle les fans du roman de H.G.Wells auront sans doute beaucoup de choses à dire. Car s'il est une évidence qui saute très rapidement aux yeux, c'est le grand écart opéré par la série La Guerre des Mondes vis à vis du roman. En effet, par rapport à ce dernier, cette série constituée pour l'instant d'une saison de huit épisodes (la seconde étant en préparation) est très éloignée du roman. Au point que l'on se demande dans quelles mesures son créateur, l'auteur britannique Howard Overman, ne s'est pas tout simplement servi du prestige qu'entoure le nom du roman de H.G.Wells pour s'assurer l'attention du public.

Si dans un premier temps, la chute de très nombreuses ''météores'' rappelle ostensiblement le début du roman The War of the Worlds, la suite prend par contre des chemins de traverse qui entraînent les spectateurs dans une aventure plus proche de la série Falling Skies de Robert Rodat ou de Colony de Carlton Cuse et Ryan Condal que de l’œuvre de l'écrivain britannique. Comme nous le verrons dans le second article consacré à cette double adaptation du roman de H.G.Well sortie cette année, il subsiste de très nombreuses différences entre la création Canal + et la mini série diffusée pour la première sur la chaîne britannique BBC One. La Guerre des Mondes s'inscrit dans un contexte contemporain qui de fait, l'éloigne très nettement des préoccupations qui couvraient une partie du roman original. Alors que dans ce dernier H.G.Wells soulignait notamment l'impérialisme occidental, la série de Howard Overman se penche quant à elle forcément sur des thématiques bien différentes comme l'immigration, à travers le personnage de Kariem Gat Wich Machar qu'interprète avec subtilité l'acteur Bayo Gbadamosi. À production internationale, casting international. C'est ainsi donc que vont se côtoyer des interprètes (et donc des personnages) d'origines diverses. L'Irlandais Gabriel Byrne, l'américaine Elizabeth McGovern, la britannique Natasha Little ou encore les français Léa Drucker et Adel Bencherif pour les récurrents.

L'une des principales critiques généralement formulées demeure dans le rythme imprimé à cette saison dont la durée est, il est vrai, disproportionnée en comparaison des enjeux qui y sont déployés (chaque épisode durant une moyenne de quarante-cinq minutes, je vous laisse faire le calcul). Que Howard Overman ait choisit d'organiser son œuvre autour de ses personnages en privilégiant tout d'abord leur caractérisation est une chose. Mais de là à tourner en rond en omettant (presque) de faire évoluer le récit autour de son invasion extraterrestre s'avère parfois très gênant. De plus, ceux qui connaissent bien la série Black Mirror sentiront sans doute comme moi un certain malaise devant les seules créatures exhibées dans cette première saison et qui font furieusement penser à celles de l'excellent épisode MetalHead réalisé par David Slade et diffusée pour la première fois voilà deux ans. On pourra également regretter le fait que la production ait fait preuve d'une économie de moyens assez importante en matière d'effets-spéciaux. À titre d'exemple, la séquence tant attendue de l'explosion du champ magnétique créé par les entités extraterrestres que le spectateur n'aura pas la chance d'observer, l'auteur préférant les enfermer dans le noir auprès de divers protagonistes.

Mais à côté de ces différentes failles qui ne feront pas de cette première saison prometteuse l'inoubliable adaptation d'un roman culte de la science-fiction, on pourra tout de même louer le travail effectué sur les dialogues et le professionnalisme de ses interprètes. En effet, qu'il s'agisse de Léa Drucker et Adel Bencherif, de Gabriel Byrne, ou d'autres tels que Stephen Campbell Moore, Stéphane Caillard ou encore de l'inquiétant Mathieu Torloting, chaque interprète y incarne son personnage à la perfection. Quant aux décors, désolés et parfois anxiogènes, s'ils ne surpassent ni n'égalent ceux d'un Walking Dead jusqu'auboutiste, ils se révèlent suffisamment crédibles pour plonger le spectateur dans une aventures parfois riche en émotions. En espérant que les auteurs de la seconde saison aient pris conscience des erreurs faites sur la première et nous offrent un spectacle digne du matériau d'origine...

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