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lundi 3 juillet 2017

La Machine à explorer le temps de George Pal (1960) - ★★★★★★★★★☆

 
Attention, cet article contient des spoilers !

Voyager dans le temps... un rêve pour beaucoup d'entre nous. Un espoir pour certains et une utopie pour les autres. Si certains rêvent sans doute de remonter le temps dans l'espoir de réparer les erreurs du passé, le héros de La Machine à explorer le temps a choisi, lui, d'aller faire un tour dans le futur. En démarrant son intrigue le tout dernier jour de l'année 1899, le cinéaste, producteur et scénariste hongrois George Pal s'est permis une reconstitution désuète de notre histoire. Émaillé, des deux plus grands conflits mondiaux qu'à connu notre civilisation, le voyage de George (l'acteur Rod Taylor) n'est pas de tout repos. Fuyant un futur proche traumatisant, il va aller bien plus loin que dans notre ère et stopper sa fabuleuse machine en 802 701, soit, plus de huit-cent mille ans après J.C.
Inspiré du roman de H.G. Wells, auteur, entre autres, des mythiques L'Île du docteur Moreau, L'Homme invisible, et de La Guerre des mondes, La Machine à explorer le temps propose une vision du futur de l'humanité assez pessimiste puisque l'on y découvre à la suite des événement situés au vingtième siècle, un sort réservé à l'homme proche de celui des héros de La Planète des Singes que le cinéaste américain Franklin J. Schaffner ne réalisera pourtant que huit ans plus tard. La Machine à explorer le temps peut s'envisager sous différentes façons. D'un côté, on peut supposer la vision de l'auteur comme un choix tout à fait inenvisageable, l'homme étant irrémédiablement poussé vers le progrès et donc, l'évolution de son espèce. De l'autre, on peut tout aussi bien supposer qu'un élément ait pu déclencher toute une succession d'événements ayant eu pour conséquence l’appauvrissement intellectuel de l'homme ainsi que son asservissement.

Bien que La Machine à explorer le temps soit reconnu comme un authentique chef-d’œuvre de la science-fiction, le scénario évacue dans sa totalité toute la trame qui aurait pu expliquer les conséquences menant à cet état d'individu décérébré, vidé de toute substance morale et intellectuelle. C'est ainsi que le spectateur est mis à contribution. Ça n'est plus, alors, à George Pal d'expliquer en détail les raisons de ce que l'on peut tout de même considérer comme une véritable catastrophe pour l'humanité, mais au spectateur lui-même de se faire une opinion sur ses actes passés, présents et futurs, et sur les conséquences qui peuvent en découler. C'est certainement la raison pour laquelle les deux grandes guerres sont évoquées. Il ne faut pas oublier que le film date de 1960 et que par conséquent, il est à l'époque facile d'imaginer que d'autres conflits puissent se produire.

Si La Machine à explorer le temps demeure encore de nos jours l'un des plus grands films sur le voyage dans le temps, ça n'est pas un hasard. George pal a investi tout son savoir-faire et le talent de toute une équipe technique vouée au succès de son œuvre. Cela peut faire rire de nos jours, mais le budget de 750 000 alloué au long-métrage à l'époque permis au cinéaste de donner forme à son projet d'adaptation du roman éponyme. Les effets-spéciaux sont remarquable, avec un soucis du détail exemplaire lors de la reconstitution de l'époque originelle de son héros. Une fin de dix-neuvième siècle remarquablement rendue grâce à l'extraordinaire travail sur les décors de la demeure du héros, magnifique ouvrage réalisé par le décorateur Henry Grace. Ensuite, il y a l'interprétation des actrices et acteurs. Si une grande partie du film repose sur les épaules de Rod Taylor, ceux qui l'accompagnent de près ou de (très) loin dans cette aventure ne sont jamais anecdotiques. Alan Young qui multiplie les personnages (David Filby, James Filby, etc...), l'actrice Yvette Mimieux (qui ne cessera de tourner pour le cinéma jusqu'en 1981 et sera l'une des stars présentes sur les tournages de Alerte à la Bombe de John Guillermin ou bien Le Trou Noir de Gary Nelson). Admirablement mis en scène, La Machine à explorer le temps a su conserver le charme de son époque. Il est amusant de noter que les individus croisés lors du très lointain voyage de George dans le futur rappellent très sensiblement ceux de l'angoissant Village des Damnés que Wolf Rilla réalisa la même année. Outre le fait que La Machine à explorer le temps soit admirablement interprété et mis en scène, la technique mise en œuvre pour que l'illusion soit parfaite lors du déplacement temporelle de George est imparable : l'utilisation d'un mannequin dans une boutique de vêtements. Le témoin aveugle et muet d'une histoire en marche vers son avenir...

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