Dans la longue, très
longue liste des films de science-fiction portant leur sujet sur le
voyage dans le temps, il n'est pas dit que les amateurs de paradoxes
temporels et autre petites friandises accompagnant ce type de
productions mettent en haut de leur liste de longs-métrages à voir
sur le sujet, le Timecop
de Peter Hyams. Pourtant habitué au genre depuis Capricorn
One en
1978, Outland, loin de la Terre
en 1981 ou 2010, l'année du premier contact
trois ans plus tard, le réalisateur américain revenait en 1994 avec
une œuvre de science-fiction hybride mélangeant donc
science-fiction, thriller et action. Principalement interprété par
l'acteur belge Jean-Claude Van Damme, Timecop
s'avère une très bonne surprise à partir du moment où l'on ne se
montre pas trop rigoureux en matière de crédibilité. Dans ce film,
la star du cinéma d'action trouve un rôle à sa mesure qui, s'il
n'est pas encore tout à fait représentatif de l'évolution qu'il
tente de donner à sa carrière, s'éloigne un peu de l'acteur dont
on n'attend qu'une succession de combat tandis que la psychologie du
personnage qu'il interprète est mise au second plan. Jean-Claude Van
Damme n'a décidément pas de chance. Dès qu'on lui colle une
épouse, celle-ci meurt assassinée. Ça n'est donc pas une surprise
si l'on découvre l'acteur dans la peau d'un flic (Max Walker, un
employé de la Time
Enforcement Commission
chargée de surveiller et de protéger le continuum espace-temps)
dont l'épouse (l'actrice Mia Sara dans le rôle de Melissa Walker)
est d'emblée assassinée par trois types venus du futur dans des
costumes dignes des nanars post-apocalyptiques italiens des années
quatre-vingt...
Les
types véreux, Jean-Claude Van Damme, ça le connaît puisque depuis
le début de sa carrière constituée de dizaines de longs-métrages
pas toujours très réussis, il en a croisé beaucoup. Dans le cas
présent, la figure du méchant est représentée par le sénateur
Aaron McComb qu'interprète l'acteur Ron Silver. Un candidat à
l'élection présidentielle qui pour financer sa campagne a besoin
d'énormément d'argent. Et pour cela, rien de mieux que le voyage
dans le temps à l'aide d'un prototype de machine permettant d'aller
dans le passé. Nous sommes alors en 2004 et l'opportunité de
réparer le passé lors de cette dangereuse mission est offerte à
notre héros doté d'un superbe brushing alors même que la T.E.C
l'emploie justement pour que le passé reste le passé et que rien ne
vienne entraver son destin. Mais qui en voudrait à un homme qui
assista à la mort tragique de son épouse dans l'explosion de leur
demeure de revenir quelques instants avant afin de la sauver ?
Certainement pas les fans de la star belge qui en de rares occasions
sortira tout son attirail de karatéka et de kick-boxeur...
Quelques
séquences de combat viennent en effet émailler le récit, peu
nombreuses mais relativement bien chorégraphiées. Nous avons le
droit à quelques séquences situées dans le passé comme par
exemple à Wall Street le 30 octobre 1929 lors d'une sympathique
(mais très courte) reconstitution. Adaptation par le scénariste
Mark Verheiden de son propre comic sorti chez Dark
Horse Comics,
Timecop
bénéficie d'un budget de vingt-huit million de dollars pour un
résultat tout à fait honnête. Si certains effets-spéciaux peinent
à convaincre (l'atroce final, véritable bouillie de pixels),
d'autres, sans être remarquables passent encore (le bras gelé de
l'un des proches du Sénateur). La bande musicale de Mark Isham colle
parfaitement à l'action et s'avère même parfois moins brutale et
plus aérienne selon le contexte. La vision de Peter Hyams du futur
(qui s'avère très proche puisque le film date de 1994 et que
l'intrigue se déroule dix ans plus tard) se trouve étonnamment
ringarde. Du look de ces trois hommes de main du sénateur corrompu
jusqu'à l'os dans le rôle duquel brille Ron Silver, jusqu'à ces
véhicules autonomes semblant être eux aussi tirés d'un mauvais
plagiat de New York 1997 !
Nous noterons également la présence à l'écran de l'actrice Gloria
Reuben (la série Urgences
entre 1995 et 2000) ou celle de Bruce McGill qui dans la série Mc
Gyver
interpréta à dix-neuf reprises aux côtés de l'acteur Richard Dean
Anderson, le rôle de Jack Dalton. À noter également qu'une série
dérivée du film vit le jour trois ans plus tard ainsi qu'une suite
réalisée par Steve Boyum et intitulée Timecop
2 : La Décision de Berlin en
2003 mais à laquelle ne participera cependant pas Jean-Claude Van
Damme...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire