Après avoir réalisé le
thriller Tic
en 2010, Keith Parmer a de nouveau fait appel à l'acteur Lennie
James pour son second long-métrage intitulé Swelter
quatre ans plus tard. Un néo-western également interprété par un
Jean-Claude Van Damme qui, aussi étonnant que cela puisse paraître,
n'en est pas la vedette principale. Il semblerait bien que l'ancien
interprète de Morgan Jones dans les séries The
Walking Dead
et Fear the Walking Dead
ait troqué le bâton de combat contre l'étoile de shérif tout en
ayant conservé une approche du personnage, légèrement autiste.
L'action se déroule dans une petite localité nommée Baker où
semble être installé un certain Bishop depuis dix ans. C'est à
dire depuis que les membres d'un gang de braqueurs ayant dérobé dix
millions de dollars dans un casino de Las Vegas aient été arrêtés
puis jetés en prison. Tous sauf un : celui-là même qui
désormais endosse la responsabilité de protéger les habitants de
Baker. Un homme finalement assez peu apprécié de tous, lequel
risque de perdre son poste au prochain vote au profit de son adjoint.
Arrivent en ville quatre individus. Ceux-là même qui dix ans
auparavant avaient braqué le casino et se retrouvèrent en prison.
Parmi eux, leur chef Cole (Grant Bowler) ainsi que Stillman
(Jean-Claude Van Damme). Les quatre hommes sont à la recherche de
leur ancien complice qui s'était fait la malle avec l'argent du
braquage et qui sans doute l'a enterré dans le coin. Vivant
désormais en compagnie de Carmen (Catalina Sandino Moreno) et de sa
belle-fille London (Freya Tingley), Bishop n'a pourtant aucun
souvenir ni des événements passés ni du lieu où il aurait enterré
l'argent...
Sorti
en 2014, Swelter
(édité directement en vidéo chez nous sous le titre Duels)
s'inscrit juste après Enemies Closer de
Peter Hyams qu'interpréta l'année précédente l'acteur belge. Une
période assez compliquée pour Jean-Claude Van Damme qui enchaîne
les très mauvais films et dont celui-ci demeure sans doute l'un des
pires représentants. Alors que certains semblent avoir ressenti la
nécessité de comparer le long-métrage de Keith Parmer au Reservoir
Dogs
de Quentin Tarantino (vaste fumisterie que voilà!), Swelter
est une insulte pour l'acteur belge qui se voit relégué au
second-plan alors même qu'il s'agissait d'une occasion pour ses
nombreux fans de le découvrir dans le rôle d'un criminel plus
fragile qu'il n'y paraît. Le film met donc davantage en avant les
acteurs Lennie James et Grant Bowler. Même l'interprète du docteur
Otto Octavius dans Spider-Man 2,
Alfred Molina, ne semble servir que de couverture au personnage de
Bishop. L'acteur espagnol naturalisé américain campe le rôle
relativement peu important (et généralement accoudé au zinc du
seul bar présent dans le coin) du médecin de la ville dont la
présence ne se justifie qu'à travers une séquence explicative lors
de laquelle le spectateur découvre les véritables origines du
shérif...
Écrit
par le réalisateur lui-même, le scénario est on ne peut plus
basique. Une histoire de billets verts, de vengeance, de fausse
identité où des culs-terreux croisent la route de quatre cow-boys
contemporains et à la gâchette facile. Keith Parmer use et abuse
d'effets visuels et de filtres ringards. Des ralentis comme s'il en
pleuvait et qui plutôt que de donner du rythme au film
l'alourdissent. La photographie clipesque de Michael Mayers se montre
relativement repoussante, le montage de Martin Bernfeld parfois
éprouvant, la chorégraphie des combats désastreuse et la bande
musicale de Tree Adams aussi peu enthousiasmante que celle de Tirk
Wilder pour la série télévisée policière, Walker,
Texas Ranger !
C'est long, très long, et par conséquent souvent ennuyeux. Les
duels du titre sont indignes de ceux des plus grands westerns (un
critique ira même jusqu'à comparer la chose au chef-d’œuvre de
Clint Eastwood, L'homme des hautes plaines,
ce qui au vu du résultat à l'écran apparaît tout à fait
insensé!) et là encore, la mise en scène s'avère mollassonne. On
regrettera en outre que le personnage incarné par Jean-Claude Van
Damme n'ait pas été davantage développé, lequel finira dans une
peu envieuse situation bien avant la fin du récit. Heureusement, les
choses se décantent légèrement dans la dernière partie. Mais
l'espoir d'y voir s'affronter les habitants de la ville, le shérif
et les criminels (d'où la référence au film de Clint Eastwood) est
peine perdue. Un récit basique mais prometteur totalement flingué
dès les premiers instants par un réalisateur qui devrait se
contenter de tourner des clips vidéos pour de petits groupes de rock
FM minables !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire