La
boucle temporelle est un thème cher au septième et à la
science-fiction en particulier puisque depuis des décennies, le
sujet a servi de matière première à foule de scénaristes, donnant
ainsi naissance à des intrigues plus ou moins abouties. Ce qui a
donné naissance à de réels chefs-d’œuvre (Un
Jour sans Fin de
harold Ramis en 1993, pour ne citer que l'un de ses plus illustres
représentants) comme à autant de nanars (le récent Paradox
que Michael Hurst a réalisé l'année passée). La télévision ne pouvait s'emparer que du phénomène. Si certaines ont consacré
l'intégralité de leurs épisodes au thème de la boucle temporelle,
d'autres y ont en revanche fait une incartade de façon
exceptionnelle.
Au-Delà du Réel, l'Aventure Continue (pas
la série originale datant des années soixante donc, mais la suite
produite dans les années quatre-vingt dix). Il faut pour cela suivre
l'aventure des personnages centraux de l'épisode 16 de la cinquième
saison. Au cœur de l'intrigue, une expérience menée conjointement
par l'armée et par des scientifiques et visant à explorer la
possibilité de téléporter des organismes vivants. Durant le test,
rien ne se déroule comme prévu et la bulle à l'intérieur de
laquelle les animaux de laboratoires sont prévus pour être les
sujets de l'expérience vont disparaître. Lors du test, un
dysfonctionnement altère la bulle qui alors s'étend jusqu'au
laboratoire et fait disparaître la totalité du personnel présent.
Tous sauf le chef de projet, le professeur Crest qui en tentant de
stopper le compte à rebours en débranchant un câble va se retrouver
miraculeusement épargné par le sort funeste qui a condamné ses
compagnons. Toujours en vie, mais projeté la veille de l'expérience.
L'une
des particularités de cet épisode de Au-Delà
du Réel, l'Aventure Continue demeure
dans le fait que le héros prend immédiatement conscience des
événements qui se sont produits et qui l'on télétemporté
(expression découverte lors du visionnage de l'excellent
court-métrage Poprzez
piaty wymiar datant
de 1976 et réalisé par le cinéaste polonais Marek T. Nowakowski).
L'épisode ne durant qu'un peu plus de quarante-deux minutes, son
auteur n'a donc pas eu le temps de développer l'intrigue comme a pu
le faire lui-même Harold Ramis en faisant prendre conscience peu à
peu au personnage central de Un
Jour sans Fin de
la situation délicate dans laquelle il était plongé. En ayant
pleinement conscience, lui, de ce qui se trame derrière ce retour en
arrière perpétuel, le professeur Crest s'offre ainsi l'occasion
(ainsi qu'à tous ses compagnons) de faire machine arrière et de
stopper l'expérience avant que la catastrophe ne survienne. Si le
réalisateur de cet épisode n'a pas eu le temps d'étendre sa source
d'inspiration comme il l'aurait sans doute fait pour un long-métrage,
il n'en demeure pas moins que Déjà-Vu reste d'une excellente
facture au vue des restrictions imposées par le temps.
Nous
avons donc ici droit à la perpétuelle guerre engagée entre
scientifiques et militaires dont les motivations demeurent bien
différentes. En outre, l'auteur de cet épisode s'offre l'exploit
d'intégrer plusieurs twists (tel l'éventualité d'une catastrophe
liée aux agissements d'une éco-terroriste)et autant de retours en
arrière, faisant de ces quarante-deux minutes un très bel exemple
de récit basé sur une boucle temporelle. Même la pauvreté des
effets-spéciaux ne parvient pas à ruiner le propos. Alors même que
Au-Delà
du Réel, l'Aventure Continue demeure
généralement d'une relative médiocrité (il s'agit là d'un avis
personnel), Déjà-Vu
est finalement assez plaisant à regarder...
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