Pour
ce second article consacré aux boucles temporelle, c'est au tour de
l'épisode quatre de la quatrième saison de la série policière
française Cherif
(du
nom de son personnage principal interprété par l'acteur algérien
Abdelhafid Metalsi) d'être mis en avant. Une série qui à l'origine
n'a pas pour vocation de proposer des intrigues mâtinées de
fantastique mais qui à l'occasion de son trente-deuxième épisode
nommé La
Mort de Kader Cherif va
tourner autour du sujet qui nous intéresse ici. Une boucle
temporelle mettant en scène le commissaire Cherif au cœur d'une
enquête qui n'aura rien de commun avec celles qu'il a pour habitude
d'élucider. Comme dans toute bonne histoire tournant autour de ce
curieux phénomène, l'événement se produit parce que le héros
lui-même y est directement confronté. Qu'il s'agisse d'une
expérience scientfico-militaire qui tourne mal (comme dans l'épisode
Déja-Vu
de
la série Au-Delà
du Réel, l'aventure Continue),
d'une action devant mener le héros à sauver l'un de ses proches
(comme nous le verrons dans un prochain article consacré à
l'épisode Un
Journal sans Fin de
l'excellente série américaine
Demain à la Une),
ou comme ici parce que lui-même est en danger, la boucle temporelle
semble étroitement liée à ses personnages.
L'une
des particularités de cet épisode est le rapport entre le héros et
cette vieille femme qui traverse l'écran à diverses reprises et que
l'on reconnaît immédiatement comme étant liée aux événements
qui vont avoir lieu durant cette interminable journée durant
laquelle le commissaire Cherif va revivre sans cesse les mêmes
événements. Autre point commun entre cet épisode et le phénomène
de la boucle temporelle abordé ailleurs au cinéma et à la
télévision, le fameux paradoxe temporel définissant la
problématique du voyage dans le temps. Puisqu'à partir du moment où
le plus petit acte est commis dans l'intention de modifier les
événements à venir (ici, sauver sa propre peau ainsi que celles de
deux autres individus), on constate une nouvelle fois que ceux-ci ne
font que dévier un destin de toute manière immuable. Du moins sur
le papier puisqu'on s'en doute, la fin tragique qui renvoie
perpétuellement le héros à revivre sans cesse la même journée
trouvera une fin heureuse.
Du
point de vue de la mise en scène et de l'interprétation, La
Mort de Kader Cherif demeure
irréprochable. Un Abdelhafid Metalsi et une Carole Bianic parfaits
et des seconds rôles impeccables (Francis Renaud et Guilaine Londez). Un hommage appuyé à l'excellent
Un
Jour sans Fin (le
réveil en musique) et des changements de ton parfois radicaux entre
l'humour un peu lourdingue du brigadier-chef Joël Baudemont
(l'excellent François Bureloup) et le face à face entre le
commissaire Cherif et l'individu tentant de se suicider. Le seul
petit regret que l'on pourrait émettre est l'absence de points de
vue différents lors de la reprise des événements. on appréciera
tout de même l'écriture intelligente de cet épisode qui parvient à
rendre crédible l'hypothèse selon laquelle il serait possible
d'imaginer pouvoir manipuler ce destin que certain considèrent
immuable. le réalisateur s'amuse à jouer avec les différents
éléments mis en place durant le véritable parcours du combattant
auquel se livre le héros de cette série. Il y place en effet divers
éléments que le commissaire Cherif s'emploiera à modifier afin
d'atteindre le but réel de cette aventure: que cette journée puisse
enfin s'accomplir pleinement et que le jour d'après ne soit plus un
éternel recommencement. Mission réussie pour La
Mort de Kader Cherif.
Nous verrons dans le prochain article que déjà bien avant Cherif,
certaine séries s'étaient employées à faire de leur épisode
consacré à une boucle temporelle, un spectacle hautement
addictif...
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