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lundi 14 février 2022

Trauma de Dario Argento (1993) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Trauma est une œuvre à part dans la carrière du réalisateur italien Dario Argento puisqu'il s'agit de l'unique long-métrage qu'il tourna aux États-Unis à part sa collaboration avec George A. Romero trois ans auparavant avec Deux Yeux maléfiques (Due occhi diabolici). Dario Argento quittait donc pour la seconde fois son Italie natale pour se rendre après Pittsburgh, ville de Pennsylvanie chère à l'auteur de Zombie et de Creepshow, à Minneapolis où a donc eu lieu le tournage de son onzième long-métrage en solitaire. Le spécialiste du Giallo offre ainsi à sa propre fille Asia (qu'il a eu en 1975 avec l'actrice Daria Nicolodi) l'occasion d'interpréter le rôle principal. Une première pour la jeune actrice alors âgée de dix-huit ans seulement qui retrouvera par la suite et à plusieurs occasions son père ainsi que des cinéastes aussi remarquables que Patrice Chéreau (La reine Margot), Abel Ferrara (New Rose Hotel, Go Go Tales), Gus Van Sant (Last Days) ou encore... Arielle Dombasle (Alien Crystal Palace... tout un programme). La touche américaine de Trauma est si présente que l'on a parfois du mal à imaginer que Dario Argento puisse être derrière ce projet. Si ce n'étaient la présence de sa fille dans le rôle de l'anorexique Aura Petrescu et le scénario que le réalisateur a écrit aux côtés de Franco Ferrini, Gianni Romoli et T.E.D. Klein, lequel fait une fois de plus appel au traumatisme de l'enfance, le long-métrage aurait pu être envisagé comme l’œuvre d'un sous-Brian De Palma...


La mise en scène elle-même se différencie de ce que l'on a l'habitude de voir chez Dario Argento. Surtout à travers ces personnages secondaires d'agents du FBI ici sommairement caractérisés. Le film a alors l'allure d'un thriller de facture très moyenne qui n'attache que peu d'importance à la plupart de ces derniers. Autre aspect qui différencie Trauma des autres productions signées du réalisateur italien : la bande musicale. Ici, point d'Ennio Morricone, de Giorgio Gaslini ou de Claudio Simonetti et son groupe culte Goblin ! En lieu et place de ces fidèles collaborateurs du cinéaste ayant chacun à leur tour participé à l'aventure ''giallesque'', un autre compositeur italien. Le célèbre Pino Donaggio, connu pour avoir composé d'innombrables bandes originales dont la superbe partition de l'un des chefs-d’œuvre de Brian De Palma, Body Double en 1984. Déjà en charge de celle de Deux Yeux maléfiques trois ans plus tôt, il signe avec la bande originale de Trauma une musique qui dénote totalement avec ce que l'on a l'habitude d'entendre chez le réalisateur italien. Dario Argento reprend le concept du tableau/miroir de son immense chefs-d’œuvre Profondo Rosso et en propose une alternative si tant est qu'elle soit plus ou moins crédible, du moins s’avérera-t-elle relativement originale. Asia Argento est accompagnée durant une grande partie de l'aventure par l'acteur américain Christopher Rydell qui dans le rôle de David Parsons tentera tout au long du récit de lui venir en aide. Poursuivie par le docteur Judd (l'acteur Frederic Forrest) et par un tueur insaisissable qui manie une arme des plus originale puisqu'il s'agit d'une sorte de boîtier relié à un collet métallique qui une fois passé autour du cou décapite sa victime !


La promesse de scènes gores qui finalement s'avèrent bien moins fréquentes que dans nombres de longs-métrages réalisés par Dario Argento. Sans être mauvais, Trauma se traîne en longueur sur un peu plus de cent-dix minutes et offre finalement assez peu de séquences mémorables. Le film mêle tout et n'importe quoi : entre jeune fille à problème que cherchent à faire interner ses parents, eux-même reconnus comme deux grands voyants (en témoigne une scène qui partira en eau de boudin), un psychiatre assez louche qui parfois paraît vouloir rivaliser avec le Docteur Samuel Loomis (Donald Pleasence) du Halloween de John Carpenter, tueur mystérieux, enfant témoin des drôles d'agissements de sa voisine...le film étant en outre incarné par des vedettes américaines carrément sous-exploitées. À l'image de Brad Dourif dans le rôle du Docteur Lloyd qui ne fait qu'apparaître en coup de vent où l'inoubliable Piper Laurie qui dans Carrie au bal du Diable interprétait dix-sept ans auparavant la mère bigote de l'héroïne du même nom. L'une des meilleures idées qu'eut à l'époque Dario Argento ne fut non pas de tourner ce Trauma mais d'avoir préféré retourner ensuite dans son pays d'origine afin d'y tourner quelques sympathiques bandes horrifiques au titre desquelles, Le Syndrome de Stendhal et Le Sang des innocents...

 

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