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dimanche 3 mai 2015

Cowboy de Benoït Mariage (2007)






Pourquoi CowBoy et pas Podium, Les Emotifs Anonymes ou encore C’Est Arrivé Près de Chez Vous ? Peut-être parce qu’aujourd’hui, pas grand monde n’a encore envie d’en parler. Car en dehors de la presse qui, en partie, a assez bien accueilli le film de Benoit Mariage, il en demeure beaucoup parmi les téléspectateurs qui considèrent encore CowBoy comme un piètre film dans la carrière du cinéaste et de l’acteur belges. Deux hommes qui se connaissent pourtant depuis de longues années. Et même au-delà des débuts de cinéaste de Benoit Mariage qui interpréta le rôle d’un journaliste dans l’œuvre culte de Rémy Belvaux, André Bonzel et… Benoit Poelvoorde. Ce dernier accepta par la suite de jouer dans un court-métrage de Mariage, Le Signaleur, puis dans le premier long métrage de son ami, Les Convoyeurs Attendent, avant de revenir l’épauler de sa présence bien des années plus tard dans le récent Les Rayures du Zèbres.



Concernant CowBoy, le constat est des plus nuancé. Le contenu « humoristique » de cette œuvre, qui ne risque pas de provoquer de crises de fou rire tant le cadre et l’austérité du propos tendent vers la gravité, est des plus mitigé. Force est de constater que peu de films dans lesquels jouent Benoit Poelvoorde sont vraiment drôles, voire divertissants. A part quelques exceptions, la majeure partie des œuvres dont il est l’un des principaux interprètes sont très souvent nimbées d’une aura de tristesse et de mélancolie auxquelles il vaut être préparé si l’on ne veut pas accuser le coup trop durement. CowBoy n’est pas amusant. Considéré comme une comédie pure, il décevra très forcément.


Terne et triste à mourir sont les sentiments qui explosent devant la caméra de cette pathétique équipe de tournage dirigée par un journaliste (Benoit Poelvoorde lui-même), dans des cités aussi vides qu’extraordinairement austères. A l’image de ces maison typiques du nord de la France et de Belgique donc, que l’on croirait filmées il y a longtemps déjà mais qui toujours persistent à tenir debout comme le témoignage d’une vie passée tournant autour des mines de charbon.  Daniel Piron, homme de peu d’envergure qui s’enlise dans un métier dans lequel il n’a pas su s’élever au rang de vrai grand reporter. Un couple (qu'il forme aux côtés de l'actrice Julie Depardieu) qui ne bat pas vraiment de l’aile mais qui connait déjà le train-train quotidien de ces vieux époux qui n’ont plus rien à partager. Afin de se donner l’illusion de pouvoir encore faire quelque chose de sa vie, il va se lancer dans un projet presque insensé, en tout cas, auquel peu de monde croit en dehors de son boss, Debaest (Bouli Lanners) : Retrouver Tony Sacchi (Gilbert Melki), un révolutionnaire qui vingt-cinq ans plus tôt se fit connaître en prenant en otage les jeunes passagers d’un bus scolaire. Sauf que les illusions de Piron vont vite s’envoler. Son idole n’est plus le révolutionnaire d’antan et n’est qu’un gigolo que seul l’argent intéresse. Epaulé par le caméraman Franz (François Damiens) et le preneur de son Jef (Jean-Marie Barbier), Piron va avoir la rude tâche de retrouver les enfants d’alors devenus des quadragénaires, et de les convaincre de participer à une reconstitution des faits…



Voilà pour le synopsis. Reste à savoir si CowBoy mérite que l’on « perde » une heure trente de son existence à le regarder ou s’il vaut mieux passer à autre chose sans même y jeter un œil. Certains répondront sûrement qu’il n’offre rien d’enthousiasmant. Qu’il n’est pas drôle. Que les acteurs ont l’air autant de se foutre de leur interprétation que les spectateurs qui commencent à quitter la salle ont d’intérêt à suivre les léthargiques pérégrinations de Poelvoorde and co. D’autres au contraire tiendront jusqu’au bout avec l’espoir de voir démarrer une intrigue, il est vrai, plutôt molle. Ils ne relèveront pas les blancs entre les dialogues (improvisation des acteurs ?), l’accent à couper au couteau de la future star des caméras cachées François Damiens (il faut parfois tendre l’oreille pour saisir tout ce que cet homme, qui parfois parle dans sa barbe, a à dire), ni la grande austérité qui rend l’œuvre parfois déprimante. Le film de Benoit Mariage laisse une grande part à la générosité. Les dialogues sont pauvres mais les acteurs donnent beaucoup d’eux. CowBoy est finalement une œuvre assez déconcertante et dont les intentions sont difficiles à cerner. On peut l’aimer, le détester et même aller jusqu’à totalement le rejeter. Il mérite cependant l’attention des spectateurs car malgré la montagne de défauts qui pèsent sur ses épaules (la sécheresse du scénario entre autre), il y a dans ces quelques menus portraits comme un hommage rendu à une population que l’on n’a que trop rarement l’occasion de rencontrer au cinéma… CowBoys est comme le reflet en noir et blanc du très coloré (et franchement, pas si extraordinairement drôle que cela) Bienvenue Chez les Ch’tis de Dany Boon…


1 commentaire:

  1. Effectivement, ce film n'est pas drôle et le scénario ne tient pas à grand chose : mais c'est avant tout un film d'atmosphère, comme le sont ceux de David Lynch. Il m'a fallu des jours à me remettre des "Convoyeurs", qu'un oncle m'avait présenté comme un film hilarant... alors que c'était un des films les plus tristes que j'ai eu l'occasion de voir. Cowboy est sans doute moins bon que les Convoyeurs, mais cela reste un excellent film, et oui, Poelvorde n'a jamais été vraiment un acteur comique, car il a su - et j'imagine que cela tient à sa bipolarité reconnue - trouver la tragédie de tout éclat de rire. Quel que soient les films, on rit toujours jaune... ou, gras lorsque l'acteur s'égare dans des merdes du genre "Le boulet".

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