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samedi 3 août 2024

Arctic Void de Darren Mann (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

En matière d’œuvres cinématographiques, les grandes étendues recouvertes d'un blanc manteau de neige m'évoquent trois choses : Antarctica de Koreyoshi Kurahara, The Thing de John Carpenter et Fargo des frères Coen. C'est donc toujours avec fébrilité que j'aborde en général tout ce qui touche de près ou de loin à ces cadres uniques, presque anxiogènes, dans l'espoir de revivre toujours cette même sensation de solitude mêlée de désolation. Le rêve ultime ici, avec Arctic Void de Darren Mann, était de redécouvrir ce même frisson qui me parcouru à l'époque bénie où John Carpenter signait l'un des longs-métrage de science-fiction horrifique les plus remarquables... Le film n'est semble-t-il pas sorti sur notre territoire et j'avoue n'en avoir jamais entendu parler jusqu'à ce jour. Imaginer un seul instant que Arctic Void soit comparable à The Thing est un sentiment qui va très vite vous ramener à la réalité. C'est avant d'avoir les pieds bien ancrés sur terre que nos trois principaux protagonistes interprétés par Michael Weaver, Tim Griffin et Justin Huen monteront à bord d'un petit bateau en compagnie d'étudiants et de chercheurs pour une expédition en Arctique. Une rencontre entre américains, allemands et suédois, dirigés par l'imposant maître à bord, Jim (Rune Temte). Les passagers entrent en contact les uns avec les autres, les jolies allemandes ne laissant pas indifférent Ray Marsh, célèbre animateur d'une émission produite et réalisée par son ami Alan Meursault dont la situation maritale actuelle s'avère particulièrement compliquée. Accompagnés par Sean Tibbets qu'ils ne connaissent pas mais qui devra assurer le tournage des images à bord du bateau, les deux américains ainsi que le reste des passagers sont témoins d'événements étranges qui se produisent alentours. À commencer par l'horrible vision d'un éléphant de mer tuant son petit sur un bout de banquise. Puis survient un fait encore plus curieux lorsque la quasi totalité des passagers ainsi que le commandant disparaissent subitement. Ne demeurent plus à bord que Ray, Alan et Sean... S'il faut reconnaître que le démarrage est plutôt encourageant, la suite des événements va révéler de très grosses lacunes en matière d'écriture. L'on comprend tout d'abord qu'un phénomène d'ordre (sur)naturel s'est produit dans la région. Ce qui explique le comportement de l'éléphant de mer ou plus tard celui d'un groupe d'oiseaux. Concernant la disparition de la plupart des passagers et de Jim ?


Ce sera au spectateur de se faire sa propre opinion à ce sujet puisque le réalisateur, pourtant accompagné de Michael Weaver, William Paul Jones et Jay Kirk à l'écriture ne se donnera pas la peine de nous apporter une hypothèse crédible à ce sujet. Pourquoi ne pas imaginer alors qu'ils furent emportés par les Langoliers de Stephen King ? Mais brève de plaisanterie, Arctic Void est vraiment une très curieuse expérience cinématographique qui paraît suspendue, le temps se figeant subitement dès lors que nos trois malheureux survivants atteignent la terre ferme. Là, ils tombent sur une petit ville côtière totalement vidée de ses habitants. Ce seul aspect maintient tout d'abord un sentiment anxiogène. La peur d'y voir surgir l'effroi. À commencer par le cri déchirant mais néanmoins glaçant d'un cerf étendu sur le sol d'un établissement, agonisant. De manière générale, les effets visuels et horrifiques sont rares. Et c'est tant mieux au vu des effets-spéciaux numériques censés reproduire certaines espèces animales. Ensuite, le scénario semble ne devoir quasiment plus évoluer. Après une timide exploration des lieux l'on assiste à un autre type d'agonie. Celle d'Alan, dont le corps se recouvre peu à peu de plaies béantes. Darren Mann tente de maintenir un certain niveau de stress et de mystère mais l'ennui prend très rapidement la place des composantes que le réalisateur espérait pouvoir mobiliser jusqu'au terme du récit. L'intrigue joue sur l'attitude trouble du cameraman, sur le sort qui est accordé à Alan ou sur l'absence d'éléments concrets qui expliqueraient la situation. C'est d'autant plus dommage que le cadre se prêtait parfaitement à ce genre de situation. On a l'impression que le réalisateur, arrivé à un certain degré, n'en a vraiment plus rien à foutre de son histoire et de la mise en scène. Le point ultime de ce désintérêt recourant à une queue de poisson intervenant tout juste avant le générique de fin comme aucune autre ne peut lui être comparée : alors que les choses semblent devoir s’accélérer puisque l'on devine que les ''sauvetages'' viennent d'arriver, le récit s'interrompt très précisément à ce moment là. Sans la moindre forme d'explication. Une fin tellement inattendue que le premier reflex sera de suivre les trois minutes que compte le générique de fin dans l'espoir d'y découvrir quelques séquences supplémentaires cachées au fin fond de celui-ci. Mais non, rien, nada, walou, macache. Bref, la descendance n'est ici pas du tout assumée. C'est donc avec un sentiment d’amertume et celui d'avoir été pris pour un con que j'efface de ma mémoire cette œuvre bancale, qui mérite au fond parfaitement son titre (Void : Vide)...

 

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