Il y a des jours, et même
des nuits, où rien ne se passe comme on le voudrait. Une journée de
travail classique qui se poursuit avec un accrochage en voiture. Le
responsable ne se donne même pas la peine de s'arrêter pour faire
un constat. Cette curieuse attitude aurait sans doute dû alerter
Germán (l'acteur Julián Villagrán), personnage central du dernier
long-métrage du réalisateur espagnol Gonzalo Bendala, Cuando
Los Ángeles Duermen,
quant à la tournure que prendrait ce jour particulier où il aurait
dû pouvoir rentrer plus tôt chez lui afin de fêter l'anniversaire
de sa fille Estela (Sira Alonso) en compagnie de son épouse Sandra
(Marian Álvarez) et de plusieurs proches. Le scénario se penche
ensuite sur le personnage de Silvia (Ester Expósito), véritable
tête à claques tellement crispante que le spectateur en viendra à
s'arracher les cheveux devant l'attitude absolument détestable de
cette adolescente âgée de dix-sept ans. Après avoir envoyé paître
sa mère et son beau-père, la jeune femme part rejoindre sa
meilleure amie ainsi que deux individus de sexe masculin, le tarin
''encocaïné''. La soirée se déroule mal et les deux amies
décident de se séparer de leur compagnons de soirée. Marchant sur
une route de campagne, tandis que Silvia fait une pause pipi, Gloria
(Asia Ortega) est renversée par une voiture... conduite par Germán,
lequel s'est endormi au volant. Commence alors pour l'homme d'affaire
et Silvia, une véritable nuit de cauchemar. Assez peu crédible mais
s'employant à reprendre certains codes comme ceux du survival,
Cuando Los Ángeles Duermen
a le défaut de s’appesantir sur la durée alors qu'il aurait
mérité un montage beaucoup plus serré qui lui aurait permis d'être
nettement plus nerveux et d'éviter ainsi toute redondance. Car le
problème provient effectivement de cette répétitivité qui saute
aux yeux et qui marque une certaine carence en matière d'écriture.
Car dès lors que les enjeux sont mis en place, le récit ne tournera
plus quasiment qu'autour des deux principaux interprètes, l'un
pourchassant l'autre.
Le
premier tentant de convaincre la seconde de sa bonne foi. Germán
passant aux yeux de Silvia pour un assassin alors même qu'il n'est
coupable ''que'' d'homicide involontaire (Gloria étant depuis passée
de vie à trépas). .Le film se déroule donc en
majorité de nuit et afin d'étoffer le récit pour ne pas
strictement se concentrer sur nos deux héros en les enfermant dans
une boucle sans fin (chose qui s''avérera pourtant être le cas
durant une très grande partie du long-métrage), Gonzalo Bendala
fait réapparaître un duo de flics qui plus tôt étaient déjà
apparus lors d'un contrôle routier dont la cible était Germán.
Quant aux deux garçons qui accompagnaient en début de soirée
Slivia et Gloria, eux aussi réapparaîtront à plusieurs occasions,
finissant même par être finalement poursuivis par les agents de
police en question. Tout ce petit monde se croise sans vraiment trop
se concentrer sur ce qui se déroule autour de lui. Comme condamnés
à repasser dans la même zone géographique, Cuando Los
Ángeles Duermen
n'a malgré tout rien à voir avec l'excellent Identity
de James Mangold. Ici, la probabilité que les deux policiers, Germán
et Silvia ainsi que les deux jeunes garçons puissent se croiser à
autant de reprises est du domaine de l'impossible. Une improbabilité
qui confine à l'humour involontaire face à de telles
invraisemblances. La particularité de Cuando Los
Ángeles Duermen
est cette manière si particulière d'aborder le genre Survival
alors même que le poursuivant ne cherche absolument pas à faire
disparaître de la surface de la terre la jeune Silvia mais à la
convaincre de sa bonne foi. Là où le long-métrage de Gonzalo
Bendala peut être intéressant est également dans cette longue
progression qui poussera Germán à changer d'attitude vis à vis
d'une Silvia totalement hermétique au discours du père de famille.
Peu crédible mais généreux en terme de sensations, Cuando
Los Ángeles Duermen est
loin d'être un film qualitativement exceptionnel. Une œuvre qui se
regarde plus qu'elle ne se déguste comme un met d'exception. Sympa,
sans plus...
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