Tom Selznick est un
pianiste virtuose de renom qui depuis cinq ans n 'a pas donné
un seul concert depuis qu'il a craqué sur scène. Poussé par son
épouse et actrice Emma, il accepte de participer à un concert sous
la direction du chef-d'orchestre et ami Reisinger. Envahi par le
trac, il oublie la partition dans sa loge. Heureusement pour lui, un
agent de sécurité le rattrape dans les coulisses et lui remets le
précieux document.
Une fois installé
derrière le piano d'un immense pianiste décédé l'année
précédente, Tom Selznick commence à jouer les premières notes du
concert prévu ce soir là. Mais alors qu'il tourne les pages de la
partition, il y découvre des phrases inquiétante. En effet, un
homme y a inscrit que s'il se rend responsable d'une seule fausse
note, il sera tué...
Réalisé par Eugenio
Mira (Agnosia), Grand Piano confronte un
pianiste virtuose et un psychopathe durant un peu moins d'une heure
trente. La grande originalité du film vient du fait que la quasi
totalité de l'intrigue se déroule durant un concert. Mais qui donc
peut n vouloir à Tom Selznick (Elijah Wood) au point d'intenter à
l'existence de son épouse (Kerry Bishé) ? La question restera
en suspend jusqu'aux tout dernier instant. Du moins d'un point de vue
scénaristique puisqu'il suffit de jeter un œil sur le casting pour
deviner que le rôle du méchant est tenu par John Cusack (Les
Arnaqueurs) que l'on ne découvre qu'à la fin. Inutile de
chercher à deviner l'identité donc de cet homme quelque peu
perturbé qui va pousser le pianiste dans ses derniers
retranchements.
On imagine d'abord à peu
près tout et n'importe quoi. Par exemple que son épouse est dans le
coup. On devine assez vite que l'agent de sécurité n'est pas
étranger à cette histoire. Un sourire un peu trop marqué. Un
comportement ambigu. On relèvera un certain nombre de situations
cocasses (voire absurdes) :
Le pianiste qui quitte la
scène en plein concert. Le couple d'amis qui se rend responsable
d'une petite dispute alors que l'orchestre est en train de jouer.
Mais bon Dieu, éteins-le donc ce fichu téléphone. Quel espèce
d'imbécile aurait l'idée de prendre l'interlocuteur au téléphone
plutôt que de couper la sonnerie ? Une sonnerie qui dure, dure,
dure encore et encore. L'idiot se réveille enfin et choisit de
répondre au beau milieu du public malgré les injonctions de sa
compagne. Sans doute afin de justifier la scène qui suivra :
Éloigné par le coup de fil qu'il vient de recevoir, il quittera la
salle. Suivi peu de temps après par Ashley, la dite compagne. Des
adieux aux toilettes. Bon débarras. Le couple possédait tout des
apparences de victimes annoncées. La scène est grotesque et place
déjà le film dans un contexte thriller-comédie que l'on doute
volontaire.
Il y a de ces petits
détails qui font douter de la sincérité de ce point de vue. Comme
si l'humour omniprésent était accidentel. C'est bien malheureux,
d'autant plus que l'effet de certaines excellentes idées s'en
retrouve désamorcé. A vouloir trop donner dans le décalage, ce qui
ne devait être qu'un bon thriller angoissant devient un ovni que les
plus compréhensifs accepteront comme tel.
De bonnes idées oui.
Comme ce pianiste dirigé par une baguette-faisceau laser qui ne peut
qu'accepter le challenge imposé par un « mélomane » un
brin dérangé. Un fusil au bout du fil et l'épreuve de sa vie pour
le héros, obligé de restituer à la note près l'interprétation
complexe que seuls deux pianistes étaient en mesure de livrer. Le
fameux pianiste décédé l'année passée et Tom Selznick donc.
On peut comprendre
l'éventualité d'une telle compétition mais nous faire croire qu'en
quelques minutes, et alors que le héros a presque tout oublié de
cette œuvre qu'il a tenté d'interpréter cinq ans auparavant, il
est capable de la mémoriser avant de l'interpréter, c'est se foutre
des spectateurs.
Partant d'un scénario
plutôt intelligent (quelques scènes donnent vraiment envie de se
plonger plus loin dans l'intrigue), Grand Piano finit
par se mordre la queue à trop se disperser. C'est alors que l'on
compte que sur un hypothétique twist final pour justifier
l'heure-trente d'attente. Un final en apothéose que l'on espère
riche en enseignement. Et là...
On retiendra la
performance d'Elijah Wood qui semble avoir beaucoup travaillé son
rôle. Surtout lors de la scène durant laquelle il interprète « le
cinquette », la fameuse œuvre réputée difficile à jouer. Le
cinéaste pose alors sa caméra et laisse le public contempler
l'artiste dans son œuvre...
vu aussi. C'est vrai que le "high concept movie" est bon mais on sent qu il manque qq chose dans le scénar ! Pour l identité du tueur heureusement que je n avais pas fait gaffe à l affiche (il est dessus) ce qui m a un peu plus titillé . Elijah est tres bon dedans .et j'aurais bien vu DePalma derrière la caméra mais ça aurait été une resucée de Snake Eyes.bref ca tient qd même en haleine mais ds le même style mieux vaut revoir Phone game.
RépondreSupprimerpour l'explication finale...comme toi...et là...