Seize ans séparent
Howling : New Moon Rising
de
Clive Turner de The Howling Reborn de
Joe Nimziki. Et sans doute pensons-nous, autant d'années à mûrir
ce qui allait peut-être enfin devenir le dernier volet d'une
franchise-calvaire pourtant débutée de la plus brillante manière
en 1980 par le réalisateur Joe Dante. Huitième et à ce jour,
dernier acte d'une succession de naufrages artistiques, The
Howling Reborn
est, paraît-il, un reboot de l’œuvre originale The
Howling.
Ce qui chez Joe Nimziki ne signifie absolument pas qu'il faille à
la lettre près respecter le déroulement de l'intrigue originale.
Non, chez ce réalisateur dont The Howling Reborn
est
pour l'instant le seul long-métrage qu'il ait mis en scène (ce qui
laisse augurer du pire), le concept de Reboot signifie faire table
rase de tout ce qui fut abordé dans
The Howling et
d'effacer le moindre de ses personnages. D'ailleurs, l’œil
attentif aura remarqué que le scénario de Joe Nimziki et de James
Johnston ne s'inspire non pas du roman original de Gary Brandner mais
''très officiellement'' de la séquelle que l'écrivain écrivit en
1979, soit deux ans après le premier tome...
Le
cauchemar enfin terminé, je vais pouvoir me tourner vers autre
chose. Parce que se taper au quotidien un épisode de la franchise
The Howling,
c'est un peu comme de manger un jour, le cœur d'un animal, le
lendemain le foie, le surlendemain les rognons et les jours suivants
les joues, le ris et la langue tout en ayant une très grandes
aversion pour les abats. Une séance de torture quotidienne qui prend
donc fin avec The Howling Reborn,
un teen Movie sous perfusion de Twilight
sauf qu'ici les vampires sont remplacés par des loups-garous.
Inutile de dire que la qualité n'est toujours pas au rendez-vous
même si Joe Nimziki maîtrise davantage sa caméra que ses cinq
prédécesseurs. Perclus d'innombrables clichés, ce huitième
chapitre met en scène une très grande majorité de personnages et
donc d'interprètes dont l'âge n'excède que très rarement la
vingtaine d'années. Du jeunisme crasse où les seuls représentants
de l'autorité parentale sont quelques rares parents, comme ceux du
héros Will Kidman, dont on ne sait si le réalisateur cherche à en
faire un marginal tant il semble osciller entre deux eaux. Forcément
victime de l'abruti de service, lui-même fiancé à celle dont Will
est amoureux, notre Harry Potter de substitution (l'acteur canadien
Landon Liboiron) se voit comme la victime d'une malédiction causée
par son lien de parenté avec une mère qui elle-même fut une
lycanthrope et réapparaît au moment même où Will découvre qu'il
a la particularité de se transformer en loup-garou dès que
certaines pulsions l'y encouragent...
Visuellement,
c'est presque ''beau'' si on le compare aux six derniers chapitres.
Et d'un point de vue scénaristique, ça a presque l'air de se tenir
si là aussi, on fait la comparaison avec les précédents volets.
Mais en tant qu'entité individuelle, The Howling
Reborn est
vraiment mauvais. Pas tout à fait une purge mais visant souvent
l'objectif de franchir la fragile frontière du Z. Tous les lieux
communs du genre teen movie y sont allégrement évoqués. Un héros
qui vit seul avec son père et dont la mère est ''officiellement''
morte, quelques boloss bien musclés et la tête vide faisant partie
d'une meute, une jolie étudiante ''inaccessible'' en la personne
d'Eliana Wynter (l'actrice et chanteuse américaine Lindsey Shaw)...
S'ensuit une succession de séquences dont l'incohérence côtoie
l'invraisemblance. La caricature est à son comble avec une Ivana
Milicevic/Kathryn qui se croit sur la scène d'un théâtre et en
fait donc des tonnes. L'acteur québécois Frank Schorpion qui
interprète le père de Will possède le charisme d'un puceau au
visage couvert d'acné et la bande-son est visiblement à la
recherche d'un public strictement compris entre douze et seize ans.
Du rock FM absolument dégueulasse que pas même la plus putassière
des stations de radio pour adolescents en mal de relation sociale
n'oserait passer sur les ondes! Je n'ose même pas parler des
effets-spéciaux eux aussi du domaine de l’indicible pour des
générations de sepctateurs qui bien avant on connu ceux, au hasard,
d'un Jurassic Park.
À éviter...
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