Pour ce quatrième
épisode de l'anthologie Into the Dark,
c'est au tour d'une femme de démontrer ses capacités à générer
le malaise et l'angoisse dans un épisode dont la durée ne déroge
pas à la règle tenue depuis les débuts de la série. Plus d'une
heure et vingt minutes lors desquelles Sophia Takal plonge quatre
anciennes amies de lycée dans la luxueuse demeure de l'une d'entre
elles avant qu'elle ne soit vendue. Une grande et belle maison
d'architecte qui a connu il y a très longtemps, un drame qui a
laissé des séquelles visibles sur le visage de l'une d'entre elles.
Alexis qu'interprète l'actrice britannique Suki Waterhouse. Une
jeune femme mal dans sa peau qui revit sans cesse un drame exploité
à l'écran par bribes peut éloquentes, ce qui permet de conserver
le secret durant une bonne partie du long-métrage. Puis viennent la
rejoindre Kayla et Chloe, respectivement interprétées par les
actrices Kirby Howell-Baptiste et Melissa Bergland. Les trois femmes
se réunissent afin de fêter le réveillon du nouvel an. Surtout,
elles attendent leur amie Danielle Williams qui depuis quelques
années s'est faite un nom sur les réseaux sociaux en tant
qu'influenceuse. Interprétée par une Carly Chaikin absolument
saisissante, Danielle ''améliore'' l'existence de ses nombreux
followers en leur prodiguant des conseils par Internet interposé.
Mais alors qu'elle s'apprête à vivre de nouveaux projets qui lui
permettront de devenir plus célèbre que jamais, elle accepte de
participer à la soirée organisée par ses trois plus vieilles amies
qu'elle n'a pourtant pas revues depuis longtemps...
Il
ne faut pas être devin pour rapidement deviner que quelque chose se
passera durant cette soirée entre copines de lycée dont deux
d'entre elles furent les témoins d'une véritable tragédie. Outre
les personnages interprétés par Kirby Howell-Baptiste (la plus sage
d'entre toutes) et par Melissa Bergland (la plus influençable), Suki
Waterhouse incarne avec une grande vraisemblance une jeune femme
véritablement hantée, abîmée aussi bien physiquement
qu'intellectuellement. Carly Chaikin personnifie quant à elle la
superficialité du métier qu'elle incarne et de cette jeunesse sans
but qui trouve la gloire et la reconnaissance dans les réseaux
sociaux. Véritable gourou adoubée par des centaines de milliers de
fans, le clash entre elle et Alexis semble inévitable. Mais surtout,
le déroulement de l'intrigue prend une tournure pas forcément
attendue et qui frôle parfois le grand-guignol. Pas toujours
crédible dans les choix faits par la réalisatrice et son scénariste
Adam Gaines, en prenant des airs de jeu du chat et de la souris, cet
épisode intitulé New Year, New Me
perd un peu de son ampleur au fil du récit. L'un des principaux
soucis dont la récurrence commence à se faire ressentir au sein de
l'anthologie Into the Dark
se situe au niveau de certaines longueurs sans doute dues à la durée
proche d'un film cinéma.
En
revanche, le spectateur pourra apprécier le soin apporté à la
caractérisation d'au moins deux de ses quatre principaux
personnages. En prenant comme contexte une demeure dont toutes les
issues sont hermétiquement closes, Sophia Takal tente sans doute de
donner à New Year, New Me
les allures d'un huis-clos étouffant mais sans jamais vraiment y
parvenir. Ce qui par contre fonctionne relativement bien demeure dans
les rapports tendus entre Alexis et Danielle. Un sentiment de gène
profond s'installe alors durant une première partie durant laquelle
les ambiguïtés s'enchaînent. Et si le final est attendu tout en
demeurant fort improbable (une enquête approfondie des autorités
policières suffirait à convaincre n'importe quel détective en
herbe de la supercherie), New Year, New Me
est une excellente surprise que pas même le concept du jeu '' Je
n'ai jamais...'' ne vient pervertir...
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