Dégagé depuis l'épisode
précédent, le réalisateur franco-australien Philippe Mora ne
pouvait guère faire plus de mal à la franchise. Pour autant peu
gâtée par un quatrième épisode confié à John Hough, l'espoir
d'une renaissance s'amenuisait d'épisode en épisode. Si le miracle
n'a pas vraiment lieu avec le cinquième volet intitulé Hurlements
5 : La Re-naissance (Howling V: The Rebirth),
le réalisateur sud-africain Neal Sundstrom améliore cependant
quelque peu la recette. Moins bon que le premier volet signé de Joe
Dante, moins piteux que le second, moins foutraque et surréaliste
que le troisième et moins soporifique que le quatrième, Hurlements
5 : La Re-naissance
porte bien son nom. Ou presque. Lorsque l'on achète une boite de
magnum double chocolat et qu'à l'intérieur on n'y trouve que des
glaces à l'eau, faut pas s'étonner que le public ne suive plus.
Hurlements 5 : La Re-naissance est
peut-être de ces films auxquels certains fans de films d'horreur ont
décidé de ne pas laisser leur chance. Avec une conscience toute
professionnelle tout de même teintée d'un certain dégoût, c'est
avec surprise que je découvre alors une œuvre qui après avoir
foulé le sol américain et australien s'en va nous conter une drôle
d'histoire sur le territoire hongrois, près de Budapest où vont
tout d'abord se réunir un groupe d'inconnus qui très vite vont lier
entre eux des affinités plus ou moins prononcées. Séquence
pittoresque lors de laquelle deux ''Don Juan'' vont se prendre chacun
à leur tour un râteau !
Puis
voyage à bord d'un car à destination d'un château dont le
propriétaire n'est autre qu'un certain comte
''j'aipastropcomprisonpatronyme''... Ah !
J'oubliais de préciser que le film s'ouvre tout d'abord sur une
séquence ''shakespearienne'' située à Budapest en 1489, PILE
cinq-cent ans avant que l'action ne se situe dans le présent d'alors
(le film est effectivement sorti en 1989) et lors de laquelle on
''assiste'' à la mort de trois générations d'une même famille.
Meurtres ? Suicides ? Des raisons sont en tout cas très
rapidement évoquées. Sauf que, ouais, un bébé a survécu. Le mal
réincarné. Un cas de possession. Se pose donc très rapidement la
question de savoir s'il on est bien devant une nouvelle séquelle de
Hurlements ou
si Neal Sundstrom a choisi de converger plutôt vers une thématique
plus proche du classique de La Malédiction
de Richard Donner. La bande musicale signée de la formation The
Factory semblant
parfois confirmer cette impression. Œuvre de Freddie Rowe et Clive
Turner, le scénario profite une nouvelle fois du nom de Gary
Brandner pour évoquer les origines du récit. Mais ne nous y
trompons pas, ici rien avoir avec l'auteur. À dire vrai, on est
parfois plus proche de la romancière britannique Agatha Christie :
Réunion de convives dans un château, meurtres en série façon
''cluedo'', le principe consiste alors à deviner qui est le
loup-garou parmi les invités...
Commence alors un récit nous assénant des centaines de lignes de
dialogue, Neal Sundstrom faisant preuve d'une certaine aisance, sa
caméra passant d'un invité à l'autre. Certains interprètes
arborent une tronche d'aristocrate tandis que les actrices paraissent
avoir été piochées dans le vivier du cinéma transalpin façon
Lamberto Bava. Ça n'est pas toujours très bien interprété mais
les dialogues sont parfois moins perchés que dans les épisodes 2 &
3. Profitant des décors parfois stupéfiants d'un château
apparemment abandonné par ses propriétaires, le réalisateur balade
ses personnages dans tous ses recoins. Salles principales, couloirs
et même pièces cachées. Des catacombes où vont se perdre les
convives, tombant les uns après les autres entre les griffes d'un
loup-garou dont la furtivité cache sans doute la médiocrité de sa
conception. Chose étonnante, ce dernier semble n'apparaître que
lorsque la pleine Lune est bien dégagée et qu'aucun nuage ne vient
la recouvrir. Une ''astuce'' qui permet à la créature d'intervenir
tout en conservant le mystère quant au convive qui se cache sous ses
traits. Hurlements 5 : La Re-naissance démarre sous
les meilleurs augures, les dialogues en forme de ping-pong
participant à la synergie entre les personnages. Mais à force de
les voir marcher en long et en large dans des tunnels à peine
éclairés à travers un concept ô combien éculé consistant en une
division systématique du groupe, l'ennui finit par s'installer.
Hurlements 5 : La Re-naissance se clôt alors par un
twist risible et une fin en queue de poisson. Curieux...
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