C'est avec une certaine
fébrilité que j'enclenche la vidéo de Howling IV,
le quatrième chapitre de la franchise du même nom dont l'original
signé de Joe Dante date déjà de huit ans en arrière. Avec une
régularité presque métronomique, les suites s'enchaînent, les
unes derrières les autres. Fébrilité car après deux épisodes
absolument navrants dirigés par le franco-australien Philippe Mora,
il n'y avait aucune raison d'être optimiste pour la suite. C'est en
sautant de joie que j'apprenais pourtant que l'auteur du film culte
The Breakfast Club
était aux commandes avant de réaliser mon erreur et de raviser mon
jugement. Pas de John Hughes à la réalisation, mais John Hough,
auteur quant à lui de quelques œuvres fantastiques ou d'horreur
comme La maison des damnés
en 1973, de Incubus
en 1982 ou de American Gothic
cinq ans plus tard. Pas le meilleur des auteurs, mais pas le pire non
plus. Pour autant, Howling IV
mérite-t-il que l'on donne une fois de plus sa chance à une
franchise qui très rapidement s'est mise à dériver vers le
médiocre pour, ne semble-t-il, ne plus jamais devoir émerger vers
les cimes de l'honorabilité ? Peut-être, oui. Désormais
débarrassée des scénaristes qui ruinèrent le potentiel de la saga
(le nom de l'écrivain Gary Brandner, auteur du roman original
n'étant pas épargné, une fois de plus), c'est au tour de Clive
Turner et Freddie Rowe de mettre la main à la patte de la saga.
Lorsque l'on se renseigne sur leur carrière, l'inquiétude gagne. En
effet, l'un et l'autre n'ont rien produit avant cela et n’œuvreront
sur aucun autre projet que cette franchise pour laquelle les deux se
chargeront ensemble du scénario de Howling V :
The Rebirth
l'année suivante tandis que Clive Turner s'occupera en solo de celui
du septième et avant-dernier chapitre Howling:
New Moon Rising
en 1995...
Une
fois encore, on remet les compteurs à zéro. Acteurs et personnages
diffèrent une fois de plus des épisodes précédents. Il n'y a donc
aucunes références (ou si peu) à celles et ceux qui nourrirent les
précédentes intrigues. Tant mieux, même s'il on aurait peut-être
aimé avoir enfin une vraie suite au premier volet. Encore aurait-il
fallut confier ce nouveau projet à un réalisateur à la hauteur car
bien qu'il ait à son actif quelques honnêtes séries B horrifiques,
John Hough loupe complètement la reprise des rênes de la franchise
et propose une alternative encore plus édulcorée que les deux
précédents volets. S'il ne reprend pas le concept qui faisait de
The Howling 1 &
2 de
véritables pastiches dont la proportion entre le manque de talent de
leur auteur et celui de ses interprètes était à valeurs égales
sur la balance. L'intrigue de Howling IV situe
son action à la campagne et plus précisément dans une très jolie
demeure où viennent s'installer la romancière Marie et son époux
Richard. Installés depuis peu, elle fait d'horribles cauchemars
doublés par l'apparente présence de loups dans les bois. Quant à
Richard, lui ne perd pas son temps et noue très rapidement une
relation adultère avec l'une des commerçantes de Drago qui est la
petite ville située près de chez eux. Eleanor, c'est son prénom,
et allez savoir pourquoi, sa ressemblance avec la troublante
Elisabeth Brooks (au comportement cependant éminemment plus
inquiétant) qui interprétait le rôle de Marsha Quist dans
Hurlements
ne semble pas être le fruit du hasard...
Interprétée
par l'actrice Romy Windsor dont le très gros de la carrière s'est
fait sur le petit écran, Marie enquête sur les hurlements étranges
qui la réveillent chaque nuit et sur la disparition d'un couple dont
lui parle sa nouvelle amie madame Ormstead (l'actrice Kate Edwards)
ainsi que sur celle d'une nonne. Son mari Richard est interprété
par l'acteur Michael T. Weiss qui lui aussi, a surtout œuvré pour
la télévision. Howling IV emprunte
quelques idées au premier volet sans avoir jamais la prétention de
faire mieux ou d'égaler même le travail accompli par Joe Dante huit
ans auparavant. Si ce quatrième chapitre de la franchise est tout de
même un peu moins catastrophique que les deux précédents d'un
point de vue mise en scène, interprétation et au niveau des
dialogues (pourtant rarement inspirés), le fait est que ça n'est
certainement pas avec le film de John Hough que les fans de films
d'horreur se réconcilieront avec le thème de la lycanthropie. Avec
son héroïne, auteur de romans, on croirait presque assister à un
sous épisode de la série Arabesque dans
lequel l'héroïne Jessica Fletcher ferait une incartade dans
l'épouvante. Malheureusement, Howling IV s'avère
à ce point soporifique que l'on s'y ennuie très rapidement. Sorte
de téléfilm horrifique aussi effrayant qu'un épisode de l'ancienne
formule de Scooby-Doo,
le scénario de Clive Turner et Freddie Rowe a de plus le culot de
présenter son loup-garou après un peu plus des deux tiers du
long-métrage seulement alors même qu'il devrait faire partie des
pièces centrales de l’œuvre. Et encore, lorsque l'on découvre la
bête en question, on serait plutôt tentés de pouffer de rire que
de crier d'effroi tant il est s'avère ridicule. Bref, une fois
encore, ça n'est pas avec ce quatrième volet que l'on bénéficiera
d'un film de qualité consacré aux loups-garous. Inutile de préciser
que le visionner, c'est perdre du temps en vain...
Très intéressant que de suivre tes chroniques d'Hurlements fort bien écrite.
RépondreSupprimerMerci pour elles, mais aussi pour nous éviter 4h30 de visionnage aussi peu réjouissant !
Je dois reconnaître que cette franchise fut un supplice à regarder. Merci pour ton intervention...
Supprimer