Peu (ou pas) connu dans
nos contrées, Slime City possède
en son pays une aura de film culte. Et on comprend pourquoi une fois
que l'on a découvert ce tout petit film gore fabriqué sans doute
avec les moyens du bord. Le budget n'ayant très certainement pas
dépassé les quelques milliers de dollars, ce film signé par le
cinéaste et scénariste Greg Lamberson mérite autant que le Basket
Case Frank
Henenlotter d'avoir sa critique. Tout simplement parce que sous ses
airs de film fauché (ce qu'il est vraisemblablement), Slime
City
a le mérite d'exister. Les amateurs de gore pas trop regardant sur
la qualité des effets-spéciaux passeront sans doute un agréable
moment. Assez nauséeux visuellement, ce long-métrage ne dépassant
pas les quatre-vingt cinq minutes propose de surcroît, un scénario
pour le moins original.
L'intrigue se déroule à New York. C'est dans un quartier de la
ville pas vraiment fréquentable (puisque le héros principal de
l'histoire y croisera clochards et bandes de voyous) qu'Alex et sa
petite amie débarquent avec l'intention de trouver un appartement à
partager ensemble. Mais pour le moment, Lori habite encore chez ses
parents qui ne voient pas d'un très bon œil l'installation de leur
fille chez son petit ami. C'est donc pour l'heure en célibataire que
s'installe Alex dans un très vieil immeuble dont la plupart des
appartements sont occupés par de vieux locataires. Alex va pourtant
découvrir que sa voisine de pallier est une très jolie et
ténébreuse jeune femme prénommée Ruby. Il fait également la
connaissance de Roman, un jeune poète révolté qui un soir,
l'invite à dîner chez lui. Au menu, yaourt de l'Himalaya (une peu
ragoutante mixture ressemblant à un épais potage vert) et alcool
fort vieux de plusieurs dizaines d'années et préparé à l'époque,
par le père de Lizzy, l'une des locataires les plus âgées de
l'immeuble. Le soir même, Alex tombe dans les bras de l'aguicheuse
Ruby et lui fait l'amour.
De retour chez lui, Alex se couche, s'endort, fait d'étranges rêves
puis se réveille avec un mal étrange. En effet, par tous ses pores
s'écoule une substance collante et visqueuse lui brûlant la peau et
lui donnant une horrible apparence. Mais le jeune homme découvre bientôt
que la seule manière pour lui de s'en débarrasser est de commettre
des meurtres. La première victime est un clochard...
Un
peu à la manière d'un Street Trash
en beaucoup moins efficace tout de même, Slime
City
propose des effets gore franchement dégueulasses (on a mal pour le
héros lorsque la prostituée qu'il ramène chez lui lui retire les
bandages collés contre la peau de son visage), colorés, et assez
nombreux. L'acteur Robert Sabin a bien du courage pour accepter
d'être si généreusement recouvert d'une substance qui donne à son
personnage, les allures d'une créature extraite de l'estomac d'un
animal l'ayant partiellement digéré. L’œuvre de Greg Lamberson
aborde le satanisme et le sectarisme en invoquant une nouvelle forme
de vampirisme et d'occupation des corps.
Vu
le petit budget du film, il a fallut au cinéaste faire des
concessions drastiques dans plusieurs domaines. Les décors sont
d'une telle pauvreté qu'on en viendrait presque à déprimer devant
un tel manque d'esthétisme. Les effets-spéciaux relèvent du
bricolage et sont l'ingénieux ouvrage de passionnés qui ont fait
comme ils pouvaient pour donner à l'ensemble un semblant de
crédibilité. L'interprétation quant à elle est loin d'être
mauvaise même si on a droit à quelques ratés qui décrédibilisent
certaines scènes (les voyous demeurant statiques lorsque l'un d'eux
perd un bras!). Si le film de Greg Lamberson se plante dans certains
domaines, bizarrement, Slime City s'en
sort avec les honneurs dus aux petits films de séries B, fruits de
passionnés. A réservers aux amateurs de nanars cultes et de films
d'horreur bien crades...
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