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dimanche 3 juin 2018

Slime City de Gregory Lamberson (1988) - ★★★★★★☆☆☆☆



Peu (ou pas) connu dans nos contrées, Slime City possède en son pays une aura de film culte. Et on comprend pourquoi une fois que l'on a découvert ce tout petit film gore fabriqué sans doute avec les moyens du bord. Le budget n'ayant très certainement pas dépassé les quelques milliers de dollars, ce film signé par le cinéaste et scénariste Greg Lamberson mérite autant que le Basket Case Frank Henenlotter d'avoir sa critique. Tout simplement parce que sous ses airs de film fauché (ce qu'il est vraisemblablement), Slime City a le mérite d'exister. Les amateurs de gore pas trop regardant sur la qualité des effets-spéciaux passeront sans doute un agréable moment. Assez nauséeux visuellement, ce long-métrage ne dépassant pas les quatre-vingt cinq minutes propose de surcroît, un scénario pour le moins original.

L'intrigue se déroule à New York. C'est dans un quartier de la ville pas vraiment fréquentable (puisque le héros principal de l'histoire y croisera clochards et bandes de voyous) qu'Alex et sa petite amie débarquent avec l'intention de trouver un appartement à partager ensemble. Mais pour le moment, Lori habite encore chez ses parents qui ne voient pas d'un très bon œil l'installation de leur fille chez son petit ami. C'est donc pour l'heure en célibataire que s'installe Alex dans un très vieil immeuble dont la plupart des appartements sont occupés par de vieux locataires. Alex va pourtant découvrir que sa voisine de pallier est une très jolie et ténébreuse jeune femme prénommée Ruby. Il fait également la connaissance de Roman, un jeune poète révolté qui un soir, l'invite à dîner chez lui. Au menu, yaourt de l'Himalaya (une peu ragoutante mixture ressemblant à un épais potage vert) et alcool fort vieux de plusieurs dizaines d'années et préparé à l'époque, par le père de Lizzy, l'une des locataires les plus âgées de l'immeuble. Le soir même, Alex tombe dans les bras de l'aguicheuse Ruby et lui fait l'amour.
De retour chez lui, Alex se couche, s'endort, fait d'étranges rêves puis se réveille avec un mal étrange. En effet, par tous ses pores s'écoule une substance collante et visqueuse lui brûlant la peau et lui donnant une horrible apparence. Mais le jeune homme découvre bientôt que la seule manière pour lui de s'en débarrasser est de commettre des meurtres. La première victime est un clochard...

Un peu à la manière d'un Street Trash en beaucoup moins efficace tout de même, Slime City propose des effets gore franchement dégueulasses (on a mal pour le héros lorsque la prostituée qu'il ramène chez lui lui retire les bandages collés contre la peau de son visage), colorés, et assez nombreux. L'acteur Robert Sabin a bien du courage pour accepter d'être si généreusement recouvert d'une substance qui donne à son personnage, les allures d'une créature extraite de l'estomac d'un animal l'ayant partiellement digéré. L’œuvre de Greg Lamberson aborde le satanisme et le sectarisme en invoquant une nouvelle forme de vampirisme et d'occupation des corps.
Vu le petit budget du film, il a fallut au cinéaste faire des concessions drastiques dans plusieurs domaines. Les décors sont d'une telle pauvreté qu'on en viendrait presque à déprimer devant un tel manque d'esthétisme. Les effets-spéciaux relèvent du bricolage et sont l'ingénieux ouvrage de passionnés qui ont fait comme ils pouvaient pour donner à l'ensemble un semblant de crédibilité. L'interprétation quant à elle est loin d'être mauvaise même si on a droit à quelques ratés qui décrédibilisent certaines scènes (les voyous demeurant statiques lorsque l'un d'eux perd un bras!). Si le film de Greg Lamberson se plante dans certains domaines, bizarrement, Slime City s'en sort avec les honneurs dus aux petits films de séries B, fruits de passionnés. A réservers aux amateurs de nanars cultes et de films d'horreur bien crades...

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