Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 14 mai 2022

Clean de Paul Solet (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


Co-scénariste, co-producteur, compositeur et principal interprète, il ne manquait plus à Adrien Brody qu'il assure lui-même la réalisation de Clean pour que celui-ci soit tout entier dévolu à sa gloire... Ce que le dernier long-métrage de Paul Solet demeure en soit tant chaque séquence, chaque plan observe une attention toute particulière envers l'interprète principal du formidable Le pianiste de Roman Polanski réalisé il y a maintenant vingt ans. Clean démontre que la sensibilité des spectateurs change en fonction de leur humeur, de leur état d'esprit ou de leurs goûts. Lesquels semblent ici parfois concentrés sur la seule idée qu'une œuvre telle que le long-métrage de Paul Solet se doit d'être principalement emprunte d'une certaine énergie salvatrice. Ce qui demeure malheureusement pour certains et heureusement pour les autres, une denrée rare dans le cas qui nous intéresse ici. D'une certaine manière l'on pourra rapprocher Clean du phénoménal Bad Lieutenant d'Abel Ferrara daté de 1992 et dans lequel un flic corrompu, sous l'emprise du jeu et du crack, trouvait l'absolution lors d'une enquête sur le viol d'une nonne. Dans le cas de Clean, le personnage qu'incarne à fleur de peau l'excellent Adrien Brody, il s'agit là encore de rédemption. Si tout ne sera jamais vraiment clair concernant la mort de sa jeune fille (décédée d'une overdose, mais dans quelles véritables circonstances ?), il est évident que son comportement vis à vis de cette jeune afro-américaine (l'actrice Chandler DuPont dans le rôle de Dianda) qu'il a choisit de prendre sous son aile est une manière de se racheter. Mais se racheter de quoi, d'ailleurs ?


Lorsque tombe la nuit et que ressurgit le traumatisme


Non content de vivre dans une ville de l'état de New York dont la déliquescence la fait ressembler à Détroit, Clean est hanté par de terribles cauchemars que l'on comprends être immédiatement rattachés à la mort de sa fille. Gangrené par la drogue et notamment par le terrifiant parrain du coin (Glenn Fleshler, sinistre dans le rôle de Michael), le quartier s'est vidé de la majorité de ses habitants. Un bled auquel tente de redonner vie Clean qui outre son métier d'éboueur repeint la façade des maisons abandonnées. Ce que reprochent certains, sans doute relatif à la lenteur du récit mais peut-être plus encore de ses rares accès de violence, est sans doute le principal atout du long-métrage. Moins film d'action que drame psychologique, on ne peut pas dire que le réalisateur et l'acteur/scénariste aient pour autant fait preuve de faiblesse en matière de brutalité. Et pourtant, on comprendra moins les exigences de certains en matière de violence que pour les actes eux-mêmes qui, avouons-le, sont relativement mal chorégraphiés. Du moins le cameraman chargé de filmer ces différentes séquences (au nombre de trois) le fait-il avec un manque évident de jugement en matière d'espace. Ce qui en soit n'est qu'en partie frustrant. Et même plutôt singulier compte-tenu du fait que ces séquences en particulier paraissent avoir été tournées sans le soucis de les rendre aussi magnifiquement mises en scène que celles que l'on pouvait notamment découvrir dans la série des John Wick ou dans le récent Nobody d'Ilya Naishuller...


D'un pessimisme que l'on ne retrouve guère que dans de rares occasions, Clean est un uppercut pourtant parfois un peu Cheap dans son accumulation de ralentis donnant à certaines séquence des allures de clips vidéo. En dehors d'un Adrien Brody convainquant dans la peau de cet homme déchiré par de douloureux souvenirs et par son envie de reprendre le cours d'une vie passablement normale (auquel on ajoutera quelques portraits secondaires réalistes plutôt bien campés), face à lui, Glenn Fleshler incarne un Michael absolument monstrueux, dont les valeurs morales authentiquement bancales auront des conséquences terribles sur son entourage. Ce qui fera de lui, le Mal incarné. Concernant les dialogues, ceux-ci ont malheureusement tendance à tourner en boucle. Ses rapports avec le coiffeur Travis (Mykelti Williamson) débouchent notamment sur des dialogues sans intérêts. Si le héros n'était pas incarné par Adrien Brody et l'antagoniste par Glenn Fleshler, on aurait presque pu cataloguer Clean de pur produit de Blaxploitation. Notons que parmi les seconds rôles l'on retrouve le rappeur originaire de Brooklyn RZA qui dans la peau de Pawn Shop Kurtis incarne un ancien toxicomane dont on regretterait presque qu'il ne fut pas davantage exploité à l'image. Une partie des puristes du cinéma d'action risquent d'être dépités. Quant aux autres, qu'ils profitent de ce Clean faussement auteurisant dans lequel Adrien Brody imprime l’œuvre de sa seule présence...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...