Un richissime chirurgien
spécialisé dans la transplantation d'organes, le Docteur Maxwell
Kirshner, est sur le point de mourir. Depuis qu'il est atteint d'une
forme grave et avancée de rhumatismes, il travaille chez lui, en
secret, et entouré d'une équipe de fidèles collaborateurs, sur un
projet insensé : la greffe de tête. Après voir effectué des
tests concluants sur un gorille, et parce qu'il ne lui reste que
quelque jours à vivre, il demande à son ami le Docteur Philip
Desmond de lui trouver un donneur afin de greffer sur ce dernier sa
propre tête afin qu'il survive à la fin tragique qui l'attend.
Raciste, le Docteur
Maxwell Kirshner compte les heures et finit par tomber dans un coma
profond. Alors qu'il est aidé par un respirateur artificiel, le
Docteur Desmond met tout en œuvre pour trouver un volontaire. Jack
Moss, condamné à mort pour un crime qu'il affirme ne pas avoir
commis est sur la chaise électrique lorsqu'il propose dans les
dernières minutes de donner son corps à la science afin de gagner
du temps pendant que son épouse enquête sur l'affaire qui l'a mêlé
à la mort d'un homme. Car en effet, celui qui sera le sujet de
l'expérience vivra encore trente jours avant que sa tête ne soit
définitivement séparée de son corps au profit de celle du Docteur
Kirshner.
L'opération est très
vite mise en place dans la cave de la luxueuse demeure de Kirshner et
dans le plus grand secret. L'intervention se déroule bien, mais,
lorsque celui-ci se réveille, c'est pour constater que sa tête a
été greffée sur le corps... d'un noir !
Totalement absurde mais ô
combien intéressante, l'idée de The Thing With Two Heads
est de confronter un richissime médecin à ce qui l'horripile au
plus haut point : les homme de couleur. Tellement raciste et
ancré dans ses conviction qu'on le voit dénigrer un confrère noir
dont la carrière, pourtant, est prometteuse.
Pur film de
blaxploitation, cette œuvre signée Lee Frost possède un manque
évident de moyens. Entre le grotesque déguisement de singe et la
fausse tête plantée à côté de celle du black en question (Rosey
Grier), Ray Milland interpréte un chirurgien particulièrement
antipathique. Pour les gros plans, l'acteur que l'on a pu voir dans
un certain nombre de films (L'Horrible Cas du Dr X,
Panique Année Zéro) et de séries (Columbo,
La Croisière S'amuse) est planqué derrière
l'imposante stature de Rosey Grier. Les figurants, qui se comptent
sur les doigts des deux mains passent et repassent devant la caméra,
tentant ainsi de donner l'impression que l’hôpital dirigé par
Kirshner est vivant. C'est pourtant la triste impression du contraire
qui saisit le spectateur. Quand au repère du chirurgien, la cave,
elle permet avec évidence de pallier au petit budget du film.
Alors qu'habituellement
dans les œuvres cinématographiques, les rapports forcés de deux
individus aux tempéraments, à la classe sociale et aux convictions
antinomiques finissent par mener à la réconciliation, ici, le
cinéaste s'en fiche, appuyant un peu plus sur les nombreuses
différences des deux acteurs principaux. Rendant Moss attachant et
Kirshner rebutant.
Film fantastique et d'action, les scènes de course-poursuite s'enchainent sans vrai
temps mort mai les cascades font peine à voir, les voitures de
police tombant dans des fossés de manière peu crédible. Pourtant,
malgré tous les défauts qu'il comporte, The Thing With Two
Heads possède
un charme, un cachet et une sincérité qui font plaisir à voir. Il
faut concevoir cette œuvre comme un nanar fauché, décalé,
subversif (pour l'époque et peut-être même désormais pour
aujourd'hui) mais relativement plaisant à suivre.
A
savoir qu'un film avait déjà été réalisée un an plus tôt et
était sorti sous un titre tout aussi dingue : The
Incredible 2-Headed
Transplant...
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