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lundi 12 août 2024

Zombi Holocaust de Marino Girolami (1980) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Après le succès rencontré par L'enfer des zombies de Lucio Fulci lors de sa sortie en août 1979 sur le territoire italien et en février de l'année suivante en France, le producteur, réalisateur et scénariste Fabrizio De Angelis qui avait en partie financé ce projet a remis très rapidement le couvert en produisant une œuvre en tout point semblable ou presque à ce classique du cinéma gore. C'est ainsi qu'un peu moins de sept mois plus tard sort sur les écrans de cinéma Zombi Holocaust de Marino Girolami qui à cette occasion réalise le long-métrage sous le pseudonyme de Frank Martin. Le film est l'adaptation d'une histoire écrite par Fabrizio De Angelis lui-même et transformée ensuite sous forme de scénario par le réalisateur Romano Scandariato. Connu chez nous sous le titre La terreur des zombies, le long-métrage de Marino Girolami reprend donc le même schéma que celui de L'enfer des zombies en ne changeant que quelques menus détails. Dans le cas de Zombi Holocaust, deux médecins et deux journalistes-reporters se rendent sur l'île de Kito après qu'une série de faits étranges aient eu lieu dans un hôpital new-yorkais. En effet, des vols d'organes sont perpétrés sur des cadavres par des individus apparemment liés à une secte originaires de l'île en question. C'est donc accompagnés de plusieurs indigènes issus de la région que les docteurs Peter Chandler et Laurie Ridgeway ainsi que Susan Kelly et George Harper vont se rendre sur l'île de Kito où ils retrouveront notamment un certain docteur O'Brien (incarné par Donald O'Brien... Pourquoi se faire chier à inventer un nom lorsqu'il suffit de reprendre celui de son interprète ?). Le film étant produit par Fabrizio De Angelis, on ne s'étonnera donc pas d'y retrouver Ian McCulloch dans le rôle du docteur Peter Chandler ou même l'acteur péruvien Dakar puisque l'un et l'autre furent au générique de L'enfer des zombies l'année précédente. Quant à Alexandra Delli Colli qui avant et après avoir joué dans le long-métrage de Marino Girolami tourna notamment dans trois comédies françaises réalisées par Max Pécas, Marche pas sur mes lacets en 1977, On est venu là pour s'éclater en 1979 ainsi que Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu en 1980, les amateurs de cinéma d'horreur auront le privilège de la retrouver en 1982 dans un autre classique du cinéma gore signé par Lucio Fulci, L'éventreur de New York !


Après une première partie censée situer son action sur le territoire américain et plus précisément à New York pour ensuite embarquer toute l'équipe de tournage sur l'île de Kito alors même que le film fut entièrement tourné en Italie, il est clair que Fabrizio De Angelis a d'autres projets pour ce bon gros nanar qui n'est qu'une pâle copie du fameux long-métrage de Lucio Fulci. En effet, surfant également sur un autre succès du cinéma d'horreur sorti très peu de temps auparavant, Zombi Holocaust dont le titre ne laisse aucun doute sur la présence de morts-vivants au sein du récit se penche sur un autre mythe du cinéma horrifico-fantastique : celui du cannibale. Car un peu moins de deux mois auparavant sortait le mythique Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, à la réputation sulfureuse, véritable monument, considéré pendant un temps comme un authentique Snuff Movie, accusation qui s'avérera fausse contrairement aux ignobles et véridiques meurtres perpétrés sur divers animaux ! Et bien, Fabrizio De Angelis a l'idée plus ou moins bonne de mélanger ses zombies avec des cannibales. Mixant alors le genre Mondo (ici, heureusement totalement factice) au film de zombies dans lequel ceux-ci sont le fruit d'expérimentations pratiquées par un médecin fou. Si l'on doit comparer Zombi Holocaust aux deux classiques de l'horreur qu'il pille sans vergogne, le film de Marino Girolami fait vraiment pâle figure. Certes,le faible budget du film n'explique pas tout (L'enfer des zombies fut de son côté financé à hauteur de quatre-cent dix millions de lires soit l'équivalent d'un peu plus de deux-cent dix milles euros. Idem pour Cannibal Holocaust). Mais comment expliquer que le long-métrage de Marino Girolami apparaisse si médiocre ? La raison principale provient d'un scénario bâclé où les incohérences se multiplient. Mêler zombies et cannibales n'est donc très clairement pas la meilleure idée qu'aura eu Fabrizio De Angelis durant sa carrière. Et pourtant, si le récit est inintéressant au possible même après une idée de départ plutôt intrigante, le film a pour principal intérêt une succession de séquences gore qui réjouiront les amateurs d'hémoglobine. Pas de quoi sauter au plafond en terme de conception des effets-spéciaux mais le film n'est jamais avare en terme d'effusions de sang. Autopsies, amputations, éventrations, actes de cannibalisme, Zombi Holocaust est en la matière plutôt généreux. Bref, un film a voir avec toutes les précautions d'usage et notamment celle qui consiste à bien prendre en compte qu'il ne s'agit que d'une piètre et très opportuniste production horrifique italienne. À noter que chez nous, le doublage en français enfonce le clou...

 

dimanche 27 février 2022

Terreur Cannibale d'Alain Deruelle (1980) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le réalisateur français Alain Deruelle a réalisé en tout et pour tout douze longs-métrages dont la plupart sont des... pornos ! La plupart tournés sous le nom d'Alain Thierry. On trouve ainsi parmi son humide filmographie des titres tels que À la queue Lulu ou Orgies pour nymphomanes. Mais au beau milieu d'une carrière en majorité consacrée à faire monter la sève chez les amateurs de pornographie, Alain Deruelle a fait une sortie de route en réalisant en 1980 le film d'horreur Terreur Cannibale sous le pseudonyme de A.W. Steeve. Une co-production franco-espagnole se penchant sur une thématique qui à l'époque était surtout l'apanage de certains cinéastes transalpins et non pas de réalisateurs hexagonaux. C'est donc avec curiosité et amusement que l'on abordera ce qui de prime abord apparaît comme un fumeux nanar franchouillard plutôt piqué des hannetons si l'on tient compte de certaines remarques à son sujet. Produit par la compagnie cinématographique française Eurociné dont les amateurs de films d'exploitation connaissent la réputation, Terreur Cannibale met en scène les acteurs Gérard Lemaire et Antonio Mayáns dans les rôles de Roberto et Mario, deux criminels spécialisés dans les enlèvements qui après avoir kidnappé la fille d'un homme d'affaires partent se réfugier en sa compagnie dans la jungle... où les attend une complice à bord d'une jeep qui aide les deux hommes rejoints par une amie prostituée à traverser la frontière. La dite complice sera la première à faire les frais du goulu appétit d'une tribu de cannibales !


Des anthropophages qui lors de leur première apparition sont physiquement plutôt corrects mais parviennent avec beaucoup de mal à faire illusion dans une jungle qui n'a rien de luxuriante ou de tropicale comme nous aurions pu l'espérer. Et pour cause, le film fut tourné dans la région de la Costa Brava sans pour autant avoir semblé bénéficier du jardin botanique Pinya de Rosa créé à Blanes en 1954 par Fernando Rivière de Caralt. Là où celui-ci créa un jardin botanique constitué d'espèces végétales issues justement des Tropiques. Plus tard, d'autres cannibales font leur apparition à l'écran. Mais à moins que les figurants découverts plus tôt n'aient décidé de faire grève, comment expliquer dès leur seconde apparition à l'image que ces anthropophages soient remplacés par des blancs-becs exhibant des traits et un teint aussi blafards que celui d'occidentaux n'ayant pas vu la lumière du jour depuis des mois ? Bourré d'incohérences, dans le genre Terreur Cannibale atteint des sommets lorsque à la suite d'un viol, une jeune femme retrouve plus tard son agresseur avec lequel elle se montrera particulièrement lascive ! Ou comment guérir le mal par le mal. Ou comment, surtout, monter un film sans tenir compte du déroulement du récit ! Beaucoup plus tard, nous retrouvons nos malfrats aux prises avec la tribu cannibale du début. Ces derniers sautillent sur place comme si une envie pressente de pisser leur comprimait la vessie ! Alain Deruelle assène quelques plans de nus totalement gratuits histoire de rappeler à ses ''fans'' qu'il fut tout d'abord un réalisateur de films X relativement productif...


Totalement, perché, fauché mais au fond.... inespéré, Terreur Cannibale n'est qu'une succession de séquences vides de tout intérêt, ponctuées d'innombrables dialogues post-synchronisés par des doubleurs du dimanche et accompagnées de chants d'oiseaux tropicaux très probablement issus des mêmes enregistrements que les quelques stock-shots qui parsèment le long-métrage. Là encore, qu'ils gloussent, qu'ils piaillent ou qu'ils cacardent, jamais la majesté des chants qui nous sont offerts ne font illusion. Parmi les rôles secondaires, on retrouve à l'écran l'acteur Olivier Mathot dont le jeu est d'une indicible médiocrité. Il incarne le personnage du père de la gamine kidnappée par Mario et Roberto (Annabelle dans le rôle de Laurence Danville) et Silvia Solar, son épouse. Quant à Mariam Camacho, elle décroche ici son unique rôle au cinéma. Tout aussi gore que peuvent être les rares séquences d'horreur, celles-ci sont pénible à regarder. Non pas que les éventrations, éviscérations et autres consommations de chair par nos cannibales fantomatiques soulèvent le cœur, mais celles-ci s'avèrent longues et surtout, répétitives. Terreur Cannibale étant agrémenté d'une bande originale on ne peut plus éclectique, celle-ci oscille entre pseudo rock-choucroute, bande-son pour porno-soft et musique tribale. Du bon gros Z français qui (fait) tâche !

 

mercredi 24 juin 2020

La Nuit de la Mort de Raphaël delpard (1980) - ★★★★★★☆☆☆☆



Je m'étais promis de le voir celui-ci. Juste après avoir lu l'excellent dossier que lui ont consacré David Didelot, Patrick Callonnec et Jean-Sébastien Caboury dans le numéro 17 de Vidéotopsie. Éviter la redondance va se révéler un challenge de taille car si l'on considère la chose en des termes similaires, il est un fait que le film semble emprunter à d'autres quelques bonnes idées. Du Locataire de Roman Polanski, le cinéaste français Raphaël Delpard dont il s'agit ici du troisième long-métrage après le porno (soft?) Perversions en 1976 et la comédie Ça va pas la Tête en 1978, il intègre une galerie de personnages similaires. Ambigus, révélant des faciès inquiétants. Filmés parfois dans la pénombre et le visage blafard lorsque produit l'étrange cérémonie cannibale. Nous sommes en 1980, et au tout début des années quatre-vingt, on ne peut pas dire qu'en France les films d'horreur et d'épouvante pullulent sur le territoire hexagonal. Quant au gore, il faudra sans doute attendre jusqu'au Baby Blood d'Alain Robak en 1989 pour avoir l'honneur d'assister à un spectacle acceptable. Pourtant, c'est bien neuf ans plus tôt que le film de Raphaël Delpard débarque sur les écrans. Si le film n'attire pas les amateurs d'hémoglobine par millions, ça n'est sans doute pas à cause de ses qualités car contrairement à un Jean Rollin plus proche de la série Z que B, Raphaël Delpard réalise une œuvre pas tout à fait dispensable et même relativement surprenante.

Arghhh ! Si seulement ses interprètes n'étaient pas si mauvais pour la plupart, cette petite bande horrifique que certains tiennent comme culte ornerait peut-être le haut des étagères consacrées aux classiques de l'horreur et de l'épouvante. Si la véritable héroïne de La Nuit de la Mort est Isabelle Goguey (Le Pouvoir du Mal, La Grande Récré, Les Phallocrates), c'est évidemment la présence de Charlotte de Turckheim qui intrigue. Dans le rôle de Nicole, jeune infirmière aux services de la directrice d'une maison de retraite un peu spéciale (Betty Beckers dans la peau d'Hélène), l'actrice et humoriste ne va malheureusement pas faire long feu. Remplacée par la jeune et jolie Martine, foutue à poil, allongée sur une large table en bois, éventrée, éviscérée puis dévorée, on la retrouve plus tard suspendue à un crochet à viande que n'aurait sans doute pas renié une célèbre 'Tronche de Cuir'. Quelques effets gores du plus bel effet parsèment donc cette Nuit de la Mort mise en musique par le compositeur et chef d'orchestre Laurent Petitgirard qui se fera surtout connaître grâce à la série télévisée Maigret (la version avec Bruno Cremer) bien qu'il ait également composé un certain nombre de bande originales de films pour le cinéma.

Deux ou trois thèmes particulièrement austères ne venant surtout pas briser la monotonie des lieux où vivent des vieillards qui ressemblent davantage à des vampires qu'à de gentils retraités. Bien que le film ne soit pas à la hauteur sur certains points (il est très rare que l'on ressente le moindre sentiment de peur, les jump scares sont déficients et l'interprétation parfois médiocre), on passe cependant un assez agréable moment, le rythme et l'atmosphère trouvant malgré tout une belle impulsion lors du dernier quart-d'heure avec, un final inattendu bien qu'assez mal mené. En effet, en parallèle aux agissements des pensionnaires de la maison de retraite sévit un tueur qui transperce la gorge de ses victimes à l'aide d'une aiguille en or. Le sujet étant traité de manière relativement laconique, l'inefficience du climax final s'en ressent fortement. Bien que La Nuit de la Mort ne fasse pas partie des grands classiques de l'épouvante, on pourra toujours arguer avec un certain chauvinisme que Raphaël Delpard, bien avant Kevin Connot et son Motel Hell (les pensionnaires tentent de faire prendre du poids à leur futur repas tandis que le fermier de Motel Hell gavait ses victimes), ou Tony Scott et The Hunger (étrange similitude des corps qui se dégradent dès lors que leur est refusé leur comptant de sang humain), avait évoqué des situations reprises plus tard d'autres, et ce, bien entendu, par le plus grand des hasard. Au titre des interprètes qui retiennent notre attention, nous noterons la présence de Michel Flavius dans le rôle de Flavien, de type 'Igor', ce personnage rencontré dans bon nombre de récits et de films et dont l'un des plus connus demeure l'assistant du célèbre Frankenstein. Ce parfait inconnu qui ne semble pas avoir joué dans d'autres longs-métrages s'en sort relativement bien. Tout comme l'actrice Betty Becker qui elle, par contre, joua dans une trentaine de films.

vendredi 22 mai 2020

Le Dernier Monde Cannibale de Ruggero deodato (1977) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Le Dernier Monde Cannibale de Ruggero Deodato. Ou le rital qui n'a pas attendu de tourner son célèbre Cannibal Holocaust pour exhiber à l'écran d’écœurantes scènes de meurtres d'animaux qui n'ont rien de commun avec le septième art. Ici, on est davantage dans la complaisance, comme chez son compatriote Umberto Lenzi qui signera quatre ans plus tard un Cannibal Ferox totalement gratuit. Autant dans les actes perpétrés par les cannibales en questions que par deux trafiquants d'émeraudes qui tuaient et violaient en toute impunité. Mais avant tout cela, il y eut Au pays de l'Exorcisme d'Umberto Lenzi en 1972. Et s'il attendra jusqu'en 180 et La Secte des Cannibales pour s'approcher une nouvelle fois du mythe, d'autre s'en sont emparés entre temps. Ruggero Deodato est parmi les réalisateurs italiens spécialisés dans l'horreur qui s'y sont plongés corps et âme, vendant cette dernière à l’immoralité de séquences dont la seule évocation donne la nausée. Donnez un couteau à un amoureux des animaux, et il accordera au bonhomme le sort que l'un de ses sauvages à infligé en cinémascope à un pauvre alligator. Dépecé vivant, devant une caméra qui jamais ne tremble, ne nous épargnant rien de cette abjection.

Et tout ça pour quoi ? RIEN ! Ou peut-être juste parce que Ruggero Deodato pensait inévitable de devoir étayer le message selon lequel son long-métrage est inspiré de faits réels en montrant justement, quelques atrocités qui ne font pas appel aux effets-spéciaux de maquillage à base de latex, de sirop de maïs et de colorant alimentaire. C'est à se demander pour quelle raison Cannibal Holocaust continue d'être considéré aujourd'hui comme l’œuvre ultime du genre puisque Ruggero Deodato ne fera qu'y reprendre la recette déjà employée trois ans plus tôt. Oh, il y a bien quelques différences qui éviteront à celui-ci de trop ressembler à son aîné. Terminés les reporters disparus dans la jungle amazonienne réapparaissant au détour d'une vidéo témoignant du sort que des cannibales avides de vengeance et de chair humaine leur ont accordé. L'aventure du réalisateur dans l'univers moite et purulent des anthropophages s'ouvrait sous la forme d'un survival ponctué de scènes gores plutôt réussies dont le dépeçage d'un corps humain, lui, fabriqué de toutes pièces par des spécialistes en effets-spéciaux de maquillage...

Un film déjà bien embarrassant dans la vision qu'il imprime des peuplades de sauvages qui doivent donc ''forcément'' pratiquer la dégustation de chair humaine. Avec leur look d'hommes et de femmes des cavernes, le film serait resté tout sauf ''excitant'' si l'une des sauvages en question n'avait pas arboré un si joli minois sous les traits de l'actrice britannico-birmane Me Me Lai. Dont le héros incarné à l'écran par l'italien Massimo Foschi profitera des atouts, comme de bien entendu ! Si la première avait déjà côtoyé des cannibales en 1972 dans Au Pays de l'Exorcisme d'Umberto Lenzi, celui-ci la débauchera à nouveau huit ans plus tard avec La Secte des Cannibale. La carrière de Me Me Lai ne fera pas long feu. Ce qui n'empêchera pas le danois Lars von Trier de lui offrir un rôle dans son tout premier long-métrage Element of Crime en 1984. Rôle qui sera le dernier pour l'actrice. À ses côtés donc, l'italien Massimo Foschi dont la carrière fut ponctuée d'apparitions et de disparitions sur grand écran. Une carrière en dent de scie qui semble avoir pris fin en 2016 puisque depuis, plus de nouvelles. Pour revenir au Dernier Monde Cannibale, non, franchement, c'est pas ma came. Voir des bêtes crever pour de vrai devant la caméra pour alimenter un film en scènes d'horreur, ça manque franchement de style. D'autant plus que le film est scénaristiquement plutôt vide. À bannir...

jeudi 6 septembre 2018

La Colline a des Yeux II de Wes Craven (1985)



Alors que Bobby, l'un des deux seuls survivants d'un massacre ayant eu lieu dans le désert huit ans plus tôt est resté profondément marqué par l'événement, huit de ses amis ont décidé de prendre la route afin de se rendre à un concours de motocross. Sûrs de pouvoir le remporter grâce au carburant conçu par l'un d'eux, ils louent un bus et partent sur le lieu de rendez-vous. Malheureusement pour eux, le trajet est plus longs qu'ils ne l'avaient prévu et en retard d'une heure sur le planning, ils décident de prendre un raccourci malgré la méfiance de Rachel, l'épouse de Bobby qui a choisit, elle, de faire partie du voyage. Sur la route désertique entourée d'une vaste chaîne de collines, ils percutent un rocher qui fait perdre au bus le contenu de son réservoir. S'arrêtant aux abords d'une ancienne mine désaffectée, ils vont très vite se retrouver face à un problème de taille : Pluton, l'un des membres de la famille qui attaqua celle de Bobby huit ans plus tôt est demeuré vivant. Il a depuis été rejoint par le « Faucheur », le frère de Jupiter que Bobby et sa jeune sœur Brenda parvinrent à tuer en le faisant tomber dans un guet-apens. La nuit approche et le groupe est victime d'un vol de moto que Roy et Hulk décident de régler par la manière forte. Abandonnant un temps leurs amis, ils partent à la recherche de celui qui les a volé. Pendant ce temps-là, le reste du groupe veille à attendre leurs compagnons. Parmi eux, le chien Beast qui lui aussi avait survécu au drame passé, et Cass, la fiancée de Roy et jeune aveugle dont la particularité est de posséder une ouïe aiguisée...

Casting :
Réalisateurs : Wes Craven

Acteurs et actrices :
Tamara Stafford Rôle : Cass
Kevin Blair Rôle : Roy
Michael Berryman Rôle : Pluto
John Bloom (II) Rôle : Le Faucheur
Penny Johnson Jerald Rôle : Sue
Peter Frechette Rôle : Harry
Willard E. Pugh Rôle : Foster
Janus Blythe Rôle:Rachel/Ruby

Scénario : Wes Craven

Compositeur : Harry Manfredini

Production : Peter Locke et Barry Cahn

Directeur de la photographie : David Lewis

Producteur associé : Jonathan Debin

Chef monteur : Richard Bracken

Décors : Dominick Bruno

Sociétés de Production : VTC


Avis : La Colline a des Yeux II ne semble pas avoir fait l'objet d'une attention aussi importante que pour le premier volet déjà réalisé par Wes Craven (le papa de Freddy Krueger). En effet, alors que ce dernier datant de 1977 demeure encore aujourd'hui comme une référence en matière de survival, sa suite ressemble davantage à un petit slasher sans prétention. Un peu comme si Wes Craven avait transposé les événements d'un quelconque slasher situé aux abords d'un lac pour le transporter dans un désert aride. On retrouve au casting le personnage de Bobby, toujours interprété par l'acteur Robert Houston, Michael Berryman, dans celui de Pluton, mais également Janus Blythe, méconnaissable dans le rôle de Rachel, personnage qui cache en réalité sous des traits beaucoup plus « civilisés », ceux de Ruby, la sauvageonne, membre de la tribu de cannibales qui aida Bobby et sa jeune sœur à vaincre les siens. Alors que cette suite se traîne une réputation de navet absolu depuis de nombreuses années, à le revoir aujourd'hui, on se rend compte que La Colline a des Yeux II n'est pas aussi mauvais qu'il n'y paraît. Si l'on n'est pas trop regardant et que l'on fait l'impasse sur son statut de séquelle, il demeure tout à fait plaisant à regarder et propose même une scène honorable au vu du contenu relativement pauvre de l'ensemble : en effet, durant la dernière partie du film, l'héroïne aveugle interprétée par l'actrice Tamara Stafford s'enfonce peu à peu dans l'antre du « Faucheur ». Un lieu remplit de cadavre en décomposition, d'objets rouillés, crasseux et de flaques à l'origine plus que douteuse. Quelques minutes assez morbides qui rappellent certains des meilleurs plans glauques que nous offriront les reboot de cette minuscule saga qui compte un troisième épisode réalisé en 1995 mais qui n'a en réalité aucun rapport. A propos des reboot, la suite du remake, contraire à ce dernier n'a en fait rien à voir avec La Colline a des Yeux II. S'il s'agit bien d'une suite au film de 2006, il n'a par contre rien à voir avec un quelconque remake du film de 1985...

jeudi 9 août 2018

La Secte des Cannibales de Umberto Lenzi (1980)



Un sample sonore de L'au-delà, un autre de L'Enfer des Zombies. Plus tard, la reprise d'un thème musical de Cannibal Holocaust. Umberto Lenzi ne fait pas dans la dentelle et produit une œuvre s'inspirant du « classique » de Ruggero Deodato. Si la majorité des œuvre traitant de l'anthropophagie demeurent de pauvres bandes vidéos sans grand intérêt, La Secte des Cannibales n'a pas la chance de trôner au sommet. En effet, le film de Lenzi ressemble trop aux précurseurs pour pouvoir prétendre renouveler le genre à sa sortie. Sortant en 1980 alors même que Cannibal Holocaust vient tout juste de choquer le monde entier en prétendant par un judicieux coup de bluff que les morts y sont réelles, La Secte des Cannibales est mal réalisé, mal écrit et surtout, mal interprété.

Alors oui, c'est vrai, l'actrice suédoise Janet Agren est jolie. Mais aussi expressive qu'une enclume s'apprêtant à recevoir des coups de marteau, la jeune et ravissante blonde campe une héroïne tout sauf convaincante. Et ce ne sont certainement pas ses appétissantes formes qui nous sont exposées à différents endroits du films qui convaincront les spectateurs que l'on tient là la perle du film de cannibales. Quant à l'histoire, elle est loin d'être originale :

Sheila Morris n'a plus de nouvelles de sa sœur Diana. Alors, lorsque la police la convoque dans ses locaux pour lui apprendre qu'un film dans lequel elle apparaît a été découvert dans l'appartement d'un homme qui a commis plusieurs meurtres avant de mourir écrasé par un camion, Sheila décide de partir à sa recherche. Sur la bande, elle découvre que Diana est en présence d'une secte se faisant appeler la Secte de la Purification, dirigée par un certain Melvyn Jonas. Le but du gourou étant de revenir aux fondamentaux et de rejeter la civilisation dans sa forme occidentale.
Parvenue jusqu'en Nouvelle-Guinée, Sheila propose au déserteur Mark Butker, qui depuis sa fuite s'est réfugié là-bas, de l'aider à retrouver sa sœur...

Le genre Cannibales n'est pas une nouveauté pour Umberto lenzi puisque dès 1973, c'est lui inaugura le genre avec Au Pays de l'Exorcisme. Sept ans plus tard il revient donc avec un long-métrage qui pille sans vergogne sur l’œuvre séminale qu'il avait lui-même réalisée. Il est fou d'imaginer que La Secte des Cannibales ait pu un jour être interdit aux moins de dix-huit ans dans notre pays, surtout si l'on met le film en parallèle avec les atrocités auxquelles ont été habituées les dernières générations avides de films gores. A sa décharge, le film de Umberto lenzi propose un nombre intéressant de scènes d'horreur, mais malheureusement toutes plus ennuyeuses les unes que les autres. Souvent filmées hors-champs, il n'y a guère que les sempiternels massacres d'animaux qui nous sont infligés de bout en bout. Crocodiles, serpents et singes sont quelques exemples d'animaux qui font les frais d'une œuvre au contenu finalement assez pauvre en matière d'écriture.

Et comme dans ce genre de production, l'un n'allait pas l'un sans l'autre, l'horreur est accompagnée de quelques scènes de nu déprimantes de stérilité (ce qui est un comble!). Rien d'excitant donc. Au regard de la majorité des œuvres traitant du sujet du cannibalisme, La Secte des Cannibales fait finalement son travail. Ni mieux, ni moins bien qu'un autre. L'aventure n'est vraiment pas palpitante. A noter la présence à l'écran de l'acteur Mel ferrer...

mardi 24 juillet 2018

Terror at Red Wolf Inn de Bud Townsend (1972) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Pour commencer, j'aimerais préciser que la version qui me fut mise entre les mains est celle qui fut doublée en français. Et que par ce fait dont l'importance est considérable, le jugement que je porterai sur cette œuvre signée du cinéaste américain Bud Townsend ne pourra être assimilé qu'à cette seule version dont le doublage se révèle catastrophique, lequel demeure très certainement responsable d'une bonne partie du désagrément qui fut le mien devant une œuvre dont j'espérais peut-être un peu trop. Si je devais comparer Terror at Red Wolf Inn à l'un des nombreux long-métrages qui abordent la même thématique, je ne ne pousserai par le lecteur à se rapprocher du classique ultime qu'est Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper mais plutôt vers le Motel Hell de Kevin Connor. Si l'héroïne de l’œuvre qui nous intéresse ici n'est pas directement kidnappée par ses ravisseurs, son sort est néanmoins similaire à celui qui attend les victimes de la famille Smith du film qui chez nous sorti sous le titre Nuits de Cauchemars.
Autre fait dont l'importance est au moins aussi importante, si ce n'est davantage ; la durée. En effet, Terror at Red Wolf Inn existe en deux versions. L'une de quatre-vingt dix minutes. Celle-là même qui sorti sur grand écran. La seconde, celle que j'ai malheureusement découverte fut expurgée de douze minutes dans sa version vidéo. Nul besoin de faire le calcul pour imaginer l'ampleur d'une perte qui explique peut-être pourquoi la version écourtée demeure aussi pauvre en matière d'intrigue.Car plus que sa médiocre interprétation. Davantage encore que sa mise en scène. C'est le scénario qui pèche par excès d'avarice dans cette version de soixante dix-huit minutes seulement.

Tout commence dans la chambre d'un l'immense dortoir où est installée Régina, la jeune héroïne de ce conte morbide pour adultes. L'adolescente reçoit une lettre dans laquelle elle découvre qu'elle a gagné un séjour à L'Auberge du Loup Rouge. Ni une, ni deux, sans prendre le temps de penser à un éventuel traquenard, la gamine emporte avec elle quelques affaires. Arrivée sur place, elle est accueillie par les propriétaires des lieux:Evelyn et Henry Smith, ainsi que leur petit-fils Baby John. Sont également présentes deux autre jeunes femmes qui comme Régina ont gagné le droit de passer quelques jours à l'auberge. Régina est accueillie les bras ouverts, avec le sourire, et pour fêter son arrivée, le soir-même c'est la fête. Un grand repas est organisé à cette occasion mais également en vue du prochain départ de l'une des deux autres pensionnaires, la jolie Pamela. Lorsque le lendemain matin Evelyn annonce à Régina ainsi qu'à la troisième pensionnaire Edwina que Pamela est partie très tôt le matin-même sans leur dire au revoir, les deux jeunes femmes ne s'en préoccupent pas vraiment. Mais lorsque c'est au tour d'Edwina de disparaître, Régina commence à s'inquiéter. D'autant plus qu'elle est témoin de faits étranges se déroulant la nuit lorsque tout le monde est censé dormir...

Terror at Red Wolf Inn, c'est encore une histoire de famille maboule vivant à l'écart de la civilisation. L'un des rapprochements que l'on pourrait faire entre le film de Bud Townsend et celui de Kevin Connor, c'est ce désir d'engraisser leurs victimes auquel prend soin ce couple de retraités apparemment biens sous tout rapports mais cachant un terrible secret à l'arrière de leur cuisine. Un mystère que l'on devine assez rapidement. Le jeu des acteurs se révèle trop souvent insipide. La faute à des dialogues d'une pauvreté exaspérante. Quant à l'interprétation, les acteurs et actrices étant peu aidés par une écriture extrêmement fade, ils n'ont d'autre choix que de remplir les vides à l'aide de rires souvent grotesque. Difficile donc d'y dénicher le moindre talent. A part peut-être chez l'acteur John Neilson, qui ne semble avoir joué que dans une petite poignée de long-métrages (Honky en 1971, et Sharks Treasure en 1975 aux côtés de Yaphet Kotto) et qui dans Terror at Red Wolf Inn campe un Baby John Smith instable et impulsif plutôt crédible. Au delà de son interprétation, il faut avoir du courage pour aller jusqu'au bout. La carotte, c'est le mystère qui entoure l'arrière-cuisine qu'Evelyn tente de cacher à ses convives. On espère y découvrir un étal recouvert de cadavres découpés en morceaux. Si tel est le cas, les effets-spéciaux sont relativement sobres. Le spectateur s'amusera d'un final inversant la règle, quoique assez peu crédible. Une œuvre à mettre entre les mains des complétistes qui voudraient ajouter une nouvelle galette à leur collection de films axés sur des familles aux us et coutumes déviants. Ne reste plus qu'à dénicher la version originale et complète du film de Bud Townsend, celle-là même qui remettra peut-être en question l'avis mitigé de cette édition trop amputée pour que l'on se fasse un avis définitif... à suivre... ?

mardi 12 juin 2018

Amazonia, la Jungle Blanche de Ruggero Deodato (1985) - ★★★★★★☆☆☆☆



Cinq ans après la sortie de très controversé Cannibal Holocaust, le cinéaste italien Ruggero Deodato, auteur notamment de La Maison au Fond du Parc et des Barbarians, retournait en forêt amazonienne afin d'y tourner une fausse suite (les deux films n'ont en effet rien de commun si ce n'est le cadre) intitulée Inferno in Diretta, traduit chez nous sous le titre Amazonia, la Jungle Blanche, et aux États-Unis sous celui de Cut and Run. La véritable traduction étant en réalité 'enfer en direct', le récit tourne autour de la journaliste Fran Hudson et du caméraman Mark Ludman qui au coeur de la jungle sud américaine cherchent à en apprendre davantage sur les massacres perpétrés par une tribu de cannibales dirigée par un certain colonel Brian Horne, lequel aurait commandité le massacre en Guyane, des membres de la secte du 'Temple du Peuple' dont le fondateur était le pasteur Jim Jones. Conduite par Quecho, l'homme de main de Brian Horne, la tribu s'attaque aux cartels de la drogue installés dans la région en tuant tout ceux qui sont mêlés de près ou de loin au trafic de cocaïne. Dépêchés sur place, Fran et Mark vont tenter de retrouver la trace de Tommy Allo, disparu en pleine jungle et fils du directeur de la chaîne pour laquelle ils travaillent, Bob Allo...

Première chose rassurante, Ruggero Deodato paraît enfin avoir abandonné toute idée de maltraitance envers les animaux. Car comme cela était semble-t-il de coutume dans le paysage cinématographique italien, et notamment dans le cinéma d'horreur, tortues, iguanes, serpents et crocodiles finissaient généralement par réellement mourir devant la caméra de cinéastes peu scrupuleux en la matière. Désormais, à part quelques coups de bâtons prodigués à plusieurs sauriens que l'on assimilera à des 'stock-shots', Amazonia, la Jungle Blanche nous épargne des horreurs bien réelles. Une Amazonie blanche... comme la poudre, la cocaïne, qui est au centre d'une intrigue qui parfois se cherche. Entre trafic de drogue, recherche du fils disparu, prisonniers d'un camp de trafiquants, et actes de barbarie envers les populations d'indigènes, le film de Ruggero Deodato tient toutes ses promesses en matière de scènes d'horreur.

Moins glauques dans leur approches, ces dernières sont pourtant plus nombreuses et graphiquement plus explicites. Exit l'accouchement sanglant d'une indigène, l'empalement, ou l’émasculation. Cette fois-ci, Ruggero Deodato démembre, décapite, éviscère, viol, avec, parfois, une grande perversité. Totalement gratuits, les meurtres, lorsqu'ils ne sont pas perpétrés à l'aide d'une arme à feu sont exécutés à l'arme blanche. L'acteur américain Michael Berryman (La Colline a des Yeux de Wes Craven) se sert avec dextérité d'un sabre. Si le contact direct entre la lame et la chair n'est pas toujours visible, lorsque cela est le cas, on a droit à quelques effets gore du plus bel effet. Une jolie décapitation qui n'a rien à envier à celle de la mère de Jason Voorhees dans le premier Vendredi 13, et surtout, un écartèlement finissant par la déchirure d'un corps dans le sens de la longueur, assez gerbant.

Outre Michael Berryman, d'autres interprètes américains sont de la partie. A commencer par les deux principaux interprètes, ainsi que le toujours très impressionnant Richard Lynch et son visage brûlé. Plus étonnant encore (quoique), l'actrice Karen Black y fait plusieurs apparitions. Dans le rôle de Karin, l'actrice que l'on a pu notamment découvrir dans 747 en Péril, Trauma, Complot de Famille ou encore Capricorn One (pour ne citer qu'une très petite partie de sa filmographie) incarne la proche collaboratrice de Bob Allo, lui-même incarné par Richard Bright. Si le visage de celui qui interprète le personnage de Fargas vous rappelle quelqu'un, c'est sans doute parce qu'à une époque, vous suiviez la série américaine à succès, Urgences. Eriq La Salle, qui y incarnait le rôle du Docteur Peter Benton campe en effet dans le film de Ruggero Deodato, celui du petit truand au stetson... Le casting n'étant tout de même pas l’apanage d'interprètes exclusivement américains, plusieurs interprètes italiens font partie eux-mêmes du casting, telle la très belle Valentina Forte. Loin de mériter le terme de chef-d’œuvre, Amazonia, la Jungle Blanche demeure tout de même un film largement regardable...

mardi 5 juin 2018

Cannibal Holocaust de Ruggero deodato (1980) - ★★★★★★☆☆☆☆



Je voudrais, le temps de quelques articles, revenir sur quelques-uns des longs-métrages parmi lesquels, certains m'ont laissé un vif souvenir de par leur aspect particulièrement malsain. Chose assez rare s'il en est puisqu'éprouver un réel malaise, je veux dire par là, ressentir PHYSIQUEMENT un mal-être, est relativement rare au cinéma. A moins d'être outrageusement sensible, ce qui peut être terriblement inconfortable à la longue. D'une manière générale, cet incommodant sentiment qui agace au même point qu'une partie du dos que l'on ne peut jamais atteindre mais qui nous gratte inlassablement, l'épreuve ne dure souvent qu'un instant, plus ou moins long. Aussi brève qu'une piqûre de guêpe, ou lancinante qu'un mal de tête tenace. Le premier de ces quelques longs-métrages que j'aimerais évoquer n'a certes, rien d'original. Il suffit de taper le titre sur la toile pour constater combien il fait parler de lui depuis la nuit des temps. Et pourtant, j'ai bien envie d'y apporter mon grain de sel. Ce film, c'est Cannibal Holocaust. J'en entends presque certains me moquer. Dédaignant l'infâme pellicule. Non pour son absence de valeur intellectuelle, mais pour certains aspects qui même après trente-huit ans d'âge, continuent à hanter les esprits. En fais-je partie ? Oui, certes.
Cannibal Holocaust, c'est d'abord l'un des tout premiers (LE premier?) Found-footage. A l'heure ou même le terme n'avait pas encore été inventé, déjà, le film se démarquait de la concurrence par son aspect 'documentaire'. Cette facette de l’œuvre qui allait peser très lourd sur les épaules de Ruggero Deodato, le réalisateur, à cause de rumeurs selon lesquelles, les interprètes auraient réellement périt lors du tournage. Cannibal Holocaust, premier 'snuff movie' de l'histoire du cinéma à être officiellement, et définitivement reconnu en tant que tel ? Oui et non. Oui si vous êtes un fervent défenseur de nos amis les bêtes. Non si vous mangez de la viande en vous désintéressant totalement du sort infligé aux animaux d'abattage lors de leur passage dans les abattoirs. Peut-être alors ne serez-vous pas choqué par les quelques bestioles qui passent ici de vie à trépas, et notamment ce pauvre rongeur, qui sans rien demander, subit une mort particulièrement affreuse  alors même que l'événement n'apporte rien de fondamental au récit !

Tiens, le récit justement. Alan Yates, Fayes Daniels, Jack Anders et mark Tomaso. Le reporter, sa petite amie, et les deux cameramans. Quatre américains partis découvrir les peuples cannibales d'Amazonie. Alors qu'ils ne donnent plus signe de vie, le professeur Harold Monroe est envoyé sur place escorté par Miguel et Chaco Losojos, deux guides expérimentés et par un indien yacumo qu'ils ont pris en otage afin de remonter jusqu'au village où les quatre américains ont semble-t-il disparu. Sur place, il découvrent un village dont tous les habitants sont terrorisés depuis le passage d'Alan et de ses trois compagnons. En chemin, Monroe fait une terrible découverte : dans un sanctuaire érigé par les Yanomamos, il découvre des ossements ainsi que des pellicules de films. Celles des membres de l'expédition disparue. Emportant le matériel vidéo, Monroe retourne aux États-Unis. A New York, il est contacté par les dirigeants de la Pan American Broadcast Company qui veulent exploiter le contenu des vidéos. Mais ils sont loin d'imaginer ce qu'il s vont y découvrir...

Si le principe du récit en deux actes est une idée plutôt habile, Cannibal Holocaust se vautre pourtant malheureusement dans des séquences graphiquement insoutenables, servant un propos dont le seul intérêt est d'abreuver le public d'images sensationnelles d'une gratuité rarissime. Plus haut, j'évoquais le massacre d'animaux. Des actes de barbarie difficilement soutenables qui n'ont malheureusement, aucune valeur artistique puisque n'apportant rien de fondamental à l'action. Il ne s'agit que de voyeurisme, les interprètes s'adonnant à un sadisme des plus abjecte. Car l'on n'est plus là, face à la fiction, mais à des faits réels qui ne peuvent servir le septième art que dans la seule volonté de choquer. Et Ruggero Deodato y parvient très facilement. Singe, Tortue, cochon sauvage, les meurtres y sont perpétrés dans le cadre de ce que l'on pourrait juger de fantasme morbide. Justifiant le besoin de se nourrir des personnages, l'éprouvante scène durant laquelle une tortue est décapitée, puis découpée en morceaux alors qu'elle bouge encore les membres est terriblement malsaine. Ruggero Deodato filme des individus ayant semble-t-il, perdu toute notion de morale, et filmant avec un certain plaisir, la mise à mort de l'animal. Un acte fédérateur puisque dès lors, nos quatre américains ne cesseront plus de s'adonner à des actes répréhensibles sous couvert de donner plus d'impact à leur reportage. Un point de vue fort négligeable si l'on y oppose les meurtres, incendie de village et viol dont ils vont se rendre responsables, parait-il, par soucis de diplomatie. Un terme qui fera hurler de rire le public médusé et confronté à cette morale de pacotille à laquelle le cinéaste oppose la sauvagerie de ses américains prétendument civilisés mais finalement plus sanguinaires encore que les cannibales qu'ils étaient censés rencontrer.

Film en deux actes donc, Cannibal Holocaust, s'intéresse d'abord aux recherches effectuées par le professeur Monroe pour ensuite laisser 'parler' les caméras des quatre américains. S'érigeant en procureur dénonçant les actes d'occidentaux venus saccager les terres des indigènes d'Amazonie, Ruggero Deodato est tout de même sacrément gonflé lorsqu'il décide de condamner ses 'héros' à mort. Lui qui à travers un scénario et une mise en scène douteux s'est cru permis d'outrepasser les limites invoquées par la raison, le voici qui démystifie les actes de barbarie en rendant ensuite, justice à ceux qu'il a lui-même blasphémé (suis-je clair?). Cannibal Holocaust est une œuvre malsaine, qui mérite son statut de film controversé. A vrai dire, si on lui ôte tout ce qui fait le 'sel' des amateurs d'horreur, le film se contente de balader ses personnages au milieu d'une forêt dans laquelle un serpent peu figurer une liane et où la moindre morsure peut se révéler fatale. L'interprétation y est sommaire, l'intrigue grouillante de scènes donnant la nausée (émasculation, dépeçage, décapitations, etc...). Bref, le film rempli parfaitement son contrat. A l'heure d'Internet, certains auront peut-être du mal à cerner ce qui à l'époque avait pu tant choquer, et pourquoi dans certains pays, le film fut interdit. Un conseil : faites abstraction de l'époque dans laquelle vous vivez actuellement. Replongez au cœur de ce temps où tout était permis. Alors, sans doute, ressentirez-vous ce qu'ont perçu les spectateurs en cette année 80 où est sorti ce film, parmi l'un des plus malsains que le cinéma ait produit à l'époque...

mercredi 22 mars 2017

Mondo Cannibale de Bruno Matteï (2003) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Alors là, moi je dis BRAVO ! Car avec Mondo Cannibale, le cinéaste Z Bruno Matteï a réussi à repousser loin, très loin les limites du nanar. Plus mauvais encore que son prédécesseur qu'il tourna la même années aux Philippines, ce nouveau long-métrage annonce la couleur dès les premières minutes. Alors que le cinéaste italien s'était fait un devoir de piller le Predator de John McTiernan dans son zédifiant (mais indispensable) Nella Terra dei Cannibali, il s'enfonce un peu plus dans la fange avec ce nullissime Mondo Cannibale. Autant nous pouvions trouver un avantage certain dans le jeu maladroit des acteurs et dans la réalisation, autant on a l'impression cette fois-ci que son voyage aux Philippines pratiquement achevé, Bruno Matteï n'a eu le temps que de pondre une bande nauséabonde, mal filmée, et surtout, atrocement jouée.
Le film est d'ailleurs si mal interprété, qu'on a parfois l'impression d'être face à une œuvre erotico-horrifico-surréaliste. Ou comment traiter le thème du « reality-show » sans une once de talent mais avec autant d'aplomb et de sérieux que n'importe quel reporter. Un peu plus gore, Mondo Cannibale s'appuie sur l'oeuvre de Ruggero Deodato, Cannibal Holocaust, qu'il ne faisait qu'effleurer dans Nella Terra dei Cannibali mais qu'il pille désormais sans vergogne. Autant le dire tout de suite, Mondo Cannibale est pire encore que le film dont il s'inspire. Cannibal Holocaust n'ayant jamais, non, jamais été le chef-d’œuvre que certains voudraient nous faire croire. Un classique, sans doute, oui, puisquà côté de ce film nauséeux, ses succédanés n'ont fait que reprendre la recette sans jamais faire mieux.

Mondo Cannibale accumule les actes gratuits avec un luxe de détails sordides désamorcés par une mise en scène et une interprétation déplorables. Des journalistes à la recherches de sensations fortes en pleine jungle amazonienne avec comme unique projet, produire les images plus horribles possible afin d'assurer un audimat favorable à la chaîne qui les emploie. Meurtres par dizaines, dépeçages, cannibalisme, et participation active des membres masculins du groupe de journalistes au viol d'une indigène.Le point d'orgue demeurant dans le massacre réel d'un reptile au bénéfice du film. On se croirait à une autre époque où il était de coutume de sacrifier des animaux au cinéma. Quelques stock-shots ouvrent le bal, mais l'un des aspects les plus ahurissant demeure dans l'emploi de scènes prélevées dans l'épisode précédent. Bruno Matteï se pillant lui-même en quelque sorte.

J'ai beau apprécier le cinéma du bonhomme, il faut reconnaître que Mondo Cannibale est relativement ennuyeux. Les dialogues sont insipides et à l'image de l'interprétation. On passe d'ailleurs son temps à sourciller et à souffler devant le nombre conséquent de scènes indigentes. En matière de gore, et comparativement à Nella Terra dei Cannibali, un net progrès à été fait même si l'on est loin des grands classiques du genre. D'une manière générale, on regretterait presque que Bruno Matteï ne se soit pas contenté de réaliser le remake de son propre film plutôt que de proposer une histoire toute neuve. Les scènes gore n'ont pratiquement aucun impact. Seuls quelques plans au début, tirés d'images tournées lors de réelles séquences dans des villages indigènes pourront retourner l'estomac des plus fragiles. De leur statut de mauvais acteurs, Claudio Morales et Cindy Matic sont passés au statut de TRES mauvais acteurs. Le premier, grimçant, a l'air de pousser, assis sur le trône. Tandis que la seconde s'applique à rendre ridicule l'apparente monstruosité de son personnage. C'est pathétique ! D'un autre côté, c'est peut-être le ridicule de leur interprétation qui nous pousse à tenir jusqu'au bout. Qui sait... Toujours est-il que l'on tient là, une vraie mine d'or en matière de nanar. Plus difficile à concevoir tout de même que son prédécesseur...

mardi 21 mars 2017

Nella Terra dei Cannibali de Bruno Matteï (2003) - ★★★★★☆☆☆☆☆


Tout d'abord, je voudrais remercier l'immense David Didelot (qui n'est autre que Monsieur Videotopsie, tout de même !) pour m'avoir inspiré la vision de ce long-métrage. C'est en effet en regardant une vidéo qu'il a consacré au grand bonhomme qu'était Bruno Matteï que m'est venue l'envie de découvrir ce Nella Terra dei Cannibal. Et pour cela, je l'en remercie... Vous pouvez aller faire un tour sur sa page facebook. Pour cela, cliquez sur le bouton ci-dessous...

https://www.facebook.com/Videotopsie/

Cela faisait bien deux ans que je n'avais pas abordé le cinéma de Bruno Matteï après ses deux plus célèbres et nanardesques pellicules Virus Cannibale et Les Rats de Manhattan. Jusqu'à sa mort d'une tumeur au cerveau survenue le 21 mai 2007, ce cinéaste italien emblématique connu pour être l'un des fleurons en matière de séries Z n'aura cessé de tourner. Nella Terra dei Cannibali plus connu chez nous sous le titre Horror Cannibal ou Land of Death date de 2003. Ceux qui ne connaissent pas Bruno Matteï, qui détestent les nanars, ou qui vouent un véritable culte au film de John McTiernan Predator, risquent de connaître quelques aigreurs d'estomac à la vision de cette œuvre ringarde, mal, interprétée, aux effets-spéciaux éculés, et ne sachant même pas profiter des superbes décors thaïlandais qui ont servi de cadre à l'intrigue. Il faut croire même, qu'ils jetteront l'éponge après seulement quelques minutes.
Et pourtant... une partie de l'intérêt de Nella Terra dei Cannibali se situe justement dans le repompage pratiquement intégral de l’œuvre de John McTiernan. En effet, certaines actions y sont communes aux deux longs-m étrages. Pour n'en citer que quelques-unes, nous retiendrons la découverte des corps dépecés dans la jungle, l'indien accompagnant l'équipe de soldats ressentant une présence prônant une posture similaire à celle de Sonny landham qui interprétait le rôle de Billy Sole, ou bien pire encore, le sort infligé au lieutenant Wilson (l'acteur Lou Randall, jumeau improbable de notre Bernard Campan national) dont la mort rappelle invariablement celle de Dillon, personnage incarné par l'acteur noir Carl Weathers dans Predator.

On pourra argumenter et dire que mis côte à côte, Nella Terra dei Cannibali fait peine à voir au regard du petit chef-d’œuvre signé John McTiernan. Sauf qu'en matière de relativité, on peut tout aussi bien considérer l’œuvre de Bruno Matteï comme une totale réussite. Qui certes, pique un peu les yeux lorsque l'on se retrouve face à une image aussi dégueulasse que celle des innombrables soap-opera américains. L’accoutumance faisant son œuvre après dix ou quinze minutes, le miracle semble avoir lieu. Du moins pour ceux qui n'ont pas au milieu de leurs cellules grises, ce petit mécanisme d'auto-défense qui leur fera haïr le film quoi qu'il arrive.
Car Nella Terra dei Cannibali a beau être tragiquement mal interprété, c'est sans doute en partie grâce à cela que tient tout l'intérêt du projet. La touche Matteï faisant office de point de repère, on savoure un film sur la pédale de l’accélérateur duquel Bruno MatteÎ s'est... assoupi ! On ne s'ennuie pas. Et même si ses indigènes ne sont pas davantage effrayants qu'une bande d'adolescents boutonneux hurlant dans une cour de récréation, on se gausse parfois de l'hystérie générale dont ils font preuve. En matière de gore, Bruno Matteï se contente du minimum en proposant de la barbaque achetée chez le boucher du coin. Encore a-t-elle le mérite d'apparaître fraîche devant la caméra quand on sait les températures qu'il doit faire dans ce pays.

Avec prudence (et même pudeur), on ne parlera pas d'hommage, mais si Predator semble très largement avoir servi de référence au cinéaste italien, il n'est pas le seul. On y distingue en effet très nettement quelque plagiats dont l'un des plus marquants entourant le mythe du cannibalisme, je veux bien entendu parler du Cannibal Holocaust de l'italien Ruggero Deodato et de cette fameuse scène durant laquelle un indigène châtie son épouse lors d'une cérémonie (Morita, Mojita...?) punissant l'adultère. Presque du copier-coller, comme tout ce que Bruno Matteî empruntera à d'autres. Autre détail très amusant, qui cette fois-ci, n'ayons pas peur de le dire, apparaît comme un hommage à divers personnages représentatifs du cinéma fantastico-horrifique puisque l'on découvre que certains pseudonymes font directement référence à de grands noms du septième art qu'ils soient fictifs ou non. Romero (Claudio Morales) rappelle évidemment le cinéaste George Romero (dont je ne vous ferai pas l'affront de citer le moindre de ses longs-métrages), le sergent Cameron (Silvio Jimenez) évoque le réalisateur James Cameron (Terminator (le premier, hein?) pour ne citer que mon préféré), ou encore Kruger (Sanit Larrauri), faisant inévitablement penser au crochu Freddy Krueger créé dans les années quatre-vingt par le cinéaste Wes Craven.

Tous les amateurs de nanars et les fans de Bruno Matteï se doivent de découvrir impérativement Nella Terra dei Cannibali car s'il n'est pas le meilleur de son auteur, le film reste très largement regardable. A savoir que le cinéaste a profité de sa présence en Thaïlande pour tourner dans la foulée un Mondo Cannibale qui n'est pas véritablement une suite au premier mais dans lequel on retrouve les acteur et actrice Claudio Morales et Cindy Jelic...

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