Cinq ans après la sortie
de très controversé Cannibal Holocaust,
le cinéaste italien Ruggero Deodato, auteur notamment de La
Maison au Fond du Parc
et des Barbarians,
retournait en forêt amazonienne afin d'y tourner une fausse suite
(les deux films n'ont en effet rien de commun si ce n'est le cadre)
intitulée Inferno in
Diretta,
traduit chez nous sous le titre Amazonia,
la Jungle Blanche,
et aux États-Unis sous celui de Cut
and Run.
La véritable traduction étant en réalité 'enfer
en direct',
le récit tourne autour de la journaliste Fran Hudson et du caméraman
Mark Ludman qui au coeur de la jungle sud américaine cherchent à en
apprendre davantage sur les massacres perpétrés par une tribu de
cannibales dirigée par un certain colonel Brian Horne, lequel aurait
commandité le massacre en Guyane, des membres de la secte du
'Temple
du Peuple'
dont le fondateur était le pasteur Jim Jones. Conduite par Quecho,
l'homme de main de Brian Horne, la tribu s'attaque aux cartels de la
drogue installés dans la région en tuant tout ceux qui sont mêlés
de près ou de loin au trafic de cocaïne. Dépêchés sur place,
Fran et Mark vont tenter de retrouver la trace de Tommy Allo, disparu
en pleine jungle et fils du directeur de la chaîne pour laquelle ils
travaillent, Bob Allo...
Première
chose rassurante, Ruggero Deodato paraît enfin avoir abandonné
toute idée de maltraitance envers les animaux. Car comme cela était
semble-t-il de coutume dans le paysage cinématographique italien, et
notamment dans le cinéma d'horreur, tortues, iguanes, serpents et
crocodiles finissaient généralement par réellement mourir devant
la caméra de cinéastes peu scrupuleux en la matière. Désormais, à
part quelques coups de bâtons prodigués à plusieurs sauriens que
l'on assimilera à des 'stock-shots',
Amazonia, la Jungle
Blanche
nous épargne des horreurs bien réelles. Une Amazonie blanche...
comme la poudre, la cocaïne, qui est au centre d'une intrigue qui
parfois se cherche. Entre trafic de drogue, recherche du fils
disparu, prisonniers d'un camp de trafiquants, et actes de barbarie
envers les populations d'indigènes, le film de Ruggero Deodato tient
toutes ses promesses en matière de scènes d'horreur.
Moins
glauques dans leur approches, ces dernières sont pourtant plus
nombreuses et graphiquement plus explicites. Exit l'accouchement
sanglant d'une indigène, l'empalement, ou l’émasculation. Cette
fois-ci, Ruggero Deodato démembre, décapite, éviscère, viol, avec,
parfois, une grande perversité. Totalement gratuits, les meurtres,
lorsqu'ils ne sont pas perpétrés à l'aide d'une arme à feu sont
exécutés à l'arme blanche. L'acteur américain Michael Berryman (La Colline a des Yeux de Wes Craven) se
sert avec dextérité d'un sabre. Si le contact direct entre la lame
et la chair n'est pas toujours visible, lorsque cela est le cas, on a
droit à quelques effets gore du plus bel effet. Une jolie
décapitation qui n'a rien à envier à celle de la mère de Jason
Voorhees dans le premier Vendredi
13,
et surtout, un écartèlement finissant par la déchirure d'un corps
dans le sens de la longueur, assez gerbant.
Outre
Michael Berryman, d'autres interprètes américains sont de la partie. A
commencer par les deux principaux interprètes, ainsi que le toujours
très impressionnant Richard Lynch et son visage brûlé. Plus
étonnant encore (quoique), l'actrice Karen Black y fait plusieurs
apparitions. Dans le rôle de Karin, l'actrice que l'on a pu
notamment découvrir dans 747
en Péril,
Trauma,
Complot de Famille
ou encore Capricorn One
(pour
ne citer qu'une très petite partie de sa filmographie) incarne la
proche collaboratrice de Bob Allo, lui-même incarné par Richard
Bright. Si le visage de celui qui interprète le personnage de Fargas
vous rappelle quelqu'un, c'est sans doute parce qu'à une époque,
vous suiviez la série américaine à succès, Urgences.
Eriq La Salle, qui y incarnait le rôle du Docteur Peter Benton campe
en effet dans le film de Ruggero Deodato, celui du petit truand au stetson... Le
casting n'étant tout de même pas l’apanage d'interprètes
exclusivement américains, plusieurs interprètes italiens font
partie eux-mêmes du casting, telle la très belle Valentina Forte.
Loin de mériter le terme de chef-d’œuvre, Amazonia,
la Jungle Blanche demeure
tout de même un film largement regardable...
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