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mercredi 13 juin 2018

Delirium de Dennis Iliadis (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Après avoir tourné son premier long-métrage dans son pays d'origine, le cinéaste grec Dennis Iliadis s'est exporté jusqu'aux États-Unis où il a d'abord réalisé le très efficace remake du classique de Wes Craven, La Dernière Maison sur la Gauche. Après trois thriller, il s'est ensuite attaqué à la science-fiction avec +1 et son scénario très original, puis est revenu l'année passée avec son dernier long-métrage en date, le thriller horrifique Delirium. Et dans le genre, le cinéaste a mis le paquet sur l'ambiance. Sujet maintes fois traité, on aurait pu craindre une certaine redondance et pourtant, le film est une réussite totale dans les domaines qu'il explore. Tout d'abord, la psyché de son principal personnage, incarné à l'écran par l'excellent acteur américain Topher Grace, habitué des séries, mais que l'on a pu notamment voir dans le brillant Interstellar de Christopher Nolan en 2014 mais également dans le décevant Predators de Nimrod Antal en 2010. Un individu malade qui après avoir passé un long séjour en hôpital psychiatrique se voit offrir l'opportunité de démontrer durant trente jours, qu'il est capable de résister à ses mauvais démons et ainsi retrouver sa liberté. Surveillé de près par l'agent de probation Brody (l'actrice Patricia Clarkson, vue notamment dans la trilogie Le Labyrinthe), certaines contraintes lui sont imposées. Comme de n'accepter aucune visite lors de son séjour dans la demeure parentale désormais déserte depuis le suicide très récent de son père, de porter un bracelet électronique à la cheville, ou encore de répondre chaque fois que les autorités désirent vérifier sa présence dans la maison, toute sortie à l'extérieur étant proscrite.

L'univers dans lequel est plongé le héros est loin de posséder le charme des demeures familiales où sentent bon les souvenirs d'antan. Le climat est très vite oppressant. Les murs deviennent le sujet d'angoisses diurnes et nocturne pour Tom dont le passé ressurgit dès son arrivée. Un passé trouble qui a construit sa personnalité défaillante. Contraint de suivre un traitement médical, il est en proie à des visions auditives et visuelles qu'il met sur le compte de la maladie. Une grande partie de l'intérêt de Delirium repose sur l’ambiguïté qui règne entre le réel et ce qui ne l'est pas. D'ailleurs, rien ne vient jamais véritablement étayer l'hypothèse selon laquelle des fantômes pourraient hanter les lieux. C'est l'un des tours de force de Dennis Iliadis que d'avoir réussit à faire se méfier le spectateur qui très vite, se met à douter de l'existence du frère de Tom, Alex, interprété par l'excellent Callan Mulvey, que l'on a pu notamment voir dans Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow en 2012, ou très récemment dans Shaft de Tim Story.

Le comportement sournois de ce dernier, et celui presque aussi dérangeant de l'agent de probation Brody confèrent au film une partie de son angoisse, l'autre provenant évidemment de l'immense demeure dont chaque pièce est anxiogène. N'oublions pas le personnage interprété par l'actrice Genesis Rodriguez, charmant petit bout de femme qui parmi une majorité de partenaires tous plus ambigus les uns que les autres, est un souffle d'air frais dans cette demeure qui décidément, sent le renfermé. A part en deux ou trois occasions, l'effroi ne repose fort heureusement pas sur des 'jump scares' mais sur le talent réel du cinéaste à créer des situations terrifiantes. L'un des atouts du film demeure dans la seule présence du héros à l'écran. Car c'est bien lorsqu'il est seul, isolé du monde, que le film prend toute son ampleur et que le spectateur (de préférence seul derrière son écran, le soir lorsque la nuit est tombée) tremble à chaque angle d'une demeure dont la déco la fait tantôt ressembler à l'antre d'un adepte du sado-masochisme (les murs rouges), tantôt au repaire d'un esprit malade.

Là où le film est réussi, c'est également au niveau du portrait de cette famille totalement détruite par divers événements ayant émaillé l'existence de Tom et de son frère, expliquant l'état mental du héros. Le cinéaste ne se résout pas qu'à produire des scènes d'effroi, il pénètre encore plus profond dans cette histoire de famille intime et cauchemardesque qui n'en finit pas de nous en apprendre sur ses principaux 'acteurs'. Delirium est parfaitement maîtrisé. Interprètes, mise en scène et photographie alimentent une œuvre qui de plus, se permet de livrer un climax aussi bouleversant que terrifiant. Ou quand l'amour peut pousser à des actes innommables. A découvrir de toute urgence.

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