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samedi 15 avril 2023

Ator l'invincible de Joe D'Amato (1982) - ★★★★★☆☆☆☆☆


''Written and directed by David Hills''... Pour celles et ceux qui ne le savent peut-être pas encore, derrière ce nom se cache le réalisateur et scénariste (entre autres choses) Aristide Massaccesi, plus connu à travers le monde sous le pseudonyme de Joe D'Amato. Nous sommes donc là face à une œuvre d'origine italienne et non pas américaine ou anglo-saxonne comme aurait pu le laisser envisager le nom qui apparaît sur l'affiche, au générique ou sur n'importe quel autre support audiovisuel. Auteur de nombreux films (environ deux-cent en vingt-sept ans de carrière, une véritable prouesse !), le bonhomme s'est souvent penché sur deux genres se situant aux deux extrémités d'un certain cinéma de l'outrance. La pornographie et l'horreur. Amalgamant d'ailleurs parfois l'un et l'autre (Porno Holocaust), on lui doit notamment quelques œuvres (abusivement) controversées comme son Anthropophagus et ses séquences gore objectivement ratées ou le glauquissime Buio Omega et son taxidermiste, un film d'horreur affreusement morbide sur fond de nécrophilie ! À dire vrai, Joe D'Amato n'a pas fait que l'étalage de cul et de sang et a touché à tous les genres. Du western spaghetti à la comédie, en passant par le giallo, le Decamerotico, le film de guerre, le policier ou comme ici, le film d'aventures médiévales fantastiques. En avril 1982 sortait sur les écrans de cinéma européens Conan le barbare de John Milius. Personnage charismatique d'une série d'ouvrages littéraires que l'auteur Robert E. Howard avait créé à partir de 1932, soit un demi-siècle avant qu'Arnold Schwarzenegger ne l'incarne sur grand écran. Joe D'Amato ne tardera pas à s'inspirer de ce légendaire personnage en créant la même année, Ator...


On devine assez facilement que le budget du premier volet d'une saga qui en comptera quatre ne sera pas celui dont bénéficia quelques mois en arrière Conan le barbare (vingt millions de dollars). En lieu et place de l'acteur autrichien l'on retrouve dans le rôle-titre l'ancien conseiller psychologique Miles O'Keeffe. Doté d'une longue chevelure blonde et de traits beaucoup moins durs que ceux d'Arnold Schwarzenegger, l'américain a débuté à la télé avant d'incarner au cinéma Tarzan, autre célèbre personnage de fiction dans le film de John Derek, Tarzan, l'homme singe. Des quatre longs-métrages mettant en scène Ator, Miles O'Keeffe assurera son interprétation dans les trois premiers. Notons d'ailleurs que seuls les deux premiers ainsi que le quatrième seront réalisés par Joe D'Amato puisque le troisième sera l’œuvre d'Alfonso Brescia. Pompant pas mal le long-métrage de John Milius, Ator l'invincible démarre à peu de chose près sur le massacre d'un village mis à feu et à sang par le méchant de service, Le Grand Prêtre de l'Araignée qu'interprète l'ancien catcheur et acteur péruvien Dakar. Un interprète à la carrière étonnante puisqu'il on le vit aussi bien chez Umberto Lenzi (Sandokan, le tigre de Bornéo),chez Federico Fellini (Satyricon) que chez Ruggero Deodato (SOS Concorde) ou Lucio Fulci (L'enfer des zombies). Le personnage d'Ator est accompagné durant son aventure par l'amazone Roon (l'actrice Sabrina Siani) dont il rencontrera le peuple durant son voyage devant le mener jusqu'à celle qu'il aime et qu'il venait juste d'épouser lorsque Le Grand Prêtre de l'Araignée l'a faite enlever durant les festivités à la suite desquelles eurent lieu le massacre des villageois et le meurtre de ses parents. Sunya, jeune et jolie brune, demi-sœur d'Ator, ce qui ne les empêche pas d'avoir envie de se marier...


Notons également la présence de Griba, personnage fort sympathique interprété par l'acteur Edmund Purdom et qui apprendra à Ator les rudiments du combat à l'épée. Si Ator ne le sait pas encore, il est le fils de Toren, personnage légendaire et dont il porte la marque dans le cou. Enrôlé dans des aventures diverses et variées, notre héros va donc croiser des amazones, rencontrer au cœur d'une caverne une étrange sorcière (sirène?) créant des illusions (Laura Gemser dans le rôle d'Indun), tenter d'échapper à une horde de fantômes de soldats, devoir récupérer le bouclier du Mordur caché dans une grotte et conservé par des guerriers aveugles mais à l'odorat très puissant et enfin, affronter le prêtre afin de faire libérer sa nouvelle épouse. Sans oublier le navrant duel l'opposant à une immense araignée, séquence faisant évidemment référence au combat qui opposa Conan au Dieu Serpent ! Bien entendu, comparé à Conan le barbare, Ator l'invincible fait pâle figure. Miles O'Keeffe est loin d'avoir le charisme d'Arnold Schwarzenegger et la reconstitution de l'époque où est censée se dérouler l'action est à peine crédible. Seules les peaux de bêtes et les ustensiles maintiennent un semblant de crédibilité. Pourtant entraîné au combat avant de débuter le tournage, l'acteur principal fait montre de capacités relativement faibles. En effet, les divers affrontements montrent une évidente crainte d'être blessé de la part des interprètes, ce qui donne lieu à des coups d'épée très visiblement retenus et à des gestes très précautionneux. Les combats sont donc très mous et manquent de vigueur et de réalisme. Visuellement, rien de spectaculaire n'est à mettre au compte de ce qui reste un nanar au scénario pourtant ambitieux. Pas même cette fausse toile d'araignée fabriquée à l'aide de cordes du plus risible effet !



dimanche 27 février 2022

Terreur Cannibale d'Alain Deruelle (1980) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le réalisateur français Alain Deruelle a réalisé en tout et pour tout douze longs-métrages dont la plupart sont des... pornos ! La plupart tournés sous le nom d'Alain Thierry. On trouve ainsi parmi son humide filmographie des titres tels que À la queue Lulu ou Orgies pour nymphomanes. Mais au beau milieu d'une carrière en majorité consacrée à faire monter la sève chez les amateurs de pornographie, Alain Deruelle a fait une sortie de route en réalisant en 1980 le film d'horreur Terreur Cannibale sous le pseudonyme de A.W. Steeve. Une co-production franco-espagnole se penchant sur une thématique qui à l'époque était surtout l'apanage de certains cinéastes transalpins et non pas de réalisateurs hexagonaux. C'est donc avec curiosité et amusement que l'on abordera ce qui de prime abord apparaît comme un fumeux nanar franchouillard plutôt piqué des hannetons si l'on tient compte de certaines remarques à son sujet. Produit par la compagnie cinématographique française Eurociné dont les amateurs de films d'exploitation connaissent la réputation, Terreur Cannibale met en scène les acteurs Gérard Lemaire et Antonio Mayáns dans les rôles de Roberto et Mario, deux criminels spécialisés dans les enlèvements qui après avoir kidnappé la fille d'un homme d'affaires partent se réfugier en sa compagnie dans la jungle... où les attend une complice à bord d'une jeep qui aide les deux hommes rejoints par une amie prostituée à traverser la frontière. La dite complice sera la première à faire les frais du goulu appétit d'une tribu de cannibales !


Des anthropophages qui lors de leur première apparition sont physiquement plutôt corrects mais parviennent avec beaucoup de mal à faire illusion dans une jungle qui n'a rien de luxuriante ou de tropicale comme nous aurions pu l'espérer. Et pour cause, le film fut tourné dans la région de la Costa Brava sans pour autant avoir semblé bénéficier du jardin botanique Pinya de Rosa créé à Blanes en 1954 par Fernando Rivière de Caralt. Là où celui-ci créa un jardin botanique constitué d'espèces végétales issues justement des Tropiques. Plus tard, d'autres cannibales font leur apparition à l'écran. Mais à moins que les figurants découverts plus tôt n'aient décidé de faire grève, comment expliquer dès leur seconde apparition à l'image que ces anthropophages soient remplacés par des blancs-becs exhibant des traits et un teint aussi blafards que celui d'occidentaux n'ayant pas vu la lumière du jour depuis des mois ? Bourré d'incohérences, dans le genre Terreur Cannibale atteint des sommets lorsque à la suite d'un viol, une jeune femme retrouve plus tard son agresseur avec lequel elle se montrera particulièrement lascive ! Ou comment guérir le mal par le mal. Ou comment, surtout, monter un film sans tenir compte du déroulement du récit ! Beaucoup plus tard, nous retrouvons nos malfrats aux prises avec la tribu cannibale du début. Ces derniers sautillent sur place comme si une envie pressente de pisser leur comprimait la vessie ! Alain Deruelle assène quelques plans de nus totalement gratuits histoire de rappeler à ses ''fans'' qu'il fut tout d'abord un réalisateur de films X relativement productif...


Totalement, perché, fauché mais au fond.... inespéré, Terreur Cannibale n'est qu'une succession de séquences vides de tout intérêt, ponctuées d'innombrables dialogues post-synchronisés par des doubleurs du dimanche et accompagnées de chants d'oiseaux tropicaux très probablement issus des mêmes enregistrements que les quelques stock-shots qui parsèment le long-métrage. Là encore, qu'ils gloussent, qu'ils piaillent ou qu'ils cacardent, jamais la majesté des chants qui nous sont offerts ne font illusion. Parmi les rôles secondaires, on retrouve à l'écran l'acteur Olivier Mathot dont le jeu est d'une indicible médiocrité. Il incarne le personnage du père de la gamine kidnappée par Mario et Roberto (Annabelle dans le rôle de Laurence Danville) et Silvia Solar, son épouse. Quant à Mariam Camacho, elle décroche ici son unique rôle au cinéma. Tout aussi gore que peuvent être les rares séquences d'horreur, celles-ci sont pénible à regarder. Non pas que les éventrations, éviscérations et autres consommations de chair par nos cannibales fantomatiques soulèvent le cœur, mais celles-ci s'avèrent longues et surtout, répétitives. Terreur Cannibale étant agrémenté d'une bande originale on ne peut plus éclectique, celle-ci oscille entre pseudo rock-choucroute, bande-son pour porno-soft et musique tribale. Du bon gros Z français qui (fait) tâche !

 

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