''Written and directed
by David Hills''... Pour celles
et ceux qui ne le savent peut-être pas encore, derrière ce nom se
cache le réalisateur et scénariste (entre autres choses) Aristide
Massaccesi, plus connu à travers le monde sous le pseudonyme de Joe
D'Amato. Nous sommes donc là face à une œuvre d'origine italienne
et non pas américaine ou anglo-saxonne comme aurait pu le laisser
envisager le nom qui apparaît sur l'affiche, au générique ou sur
n'importe quel autre support audiovisuel. Auteur de nombreux films
(environ deux-cent en vingt-sept ans de carrière, une véritable
prouesse !), le bonhomme s'est souvent penché sur deux genres se
situant aux deux extrémités d'un certain cinéma de l'outrance. La
pornographie et l'horreur. Amalgamant d'ailleurs parfois l'un et
l'autre (Porno Holocaust),
on lui doit notamment quelques œuvres (abusivement) controversées
comme son Anthropophagus
et ses séquences gore objectivement ratées ou le glauquissime Buio
Omega
et son taxidermiste, un film d'horreur affreusement morbide sur fond
de nécrophilie ! À dire vrai, Joe D'Amato n'a pas fait que
l'étalage de cul et de sang et a touché à tous les genres. Du
western spaghetti à la comédie, en passant par le giallo, le
Decamerotico, le film de guerre, le policier ou comme ici, le film
d'aventures médiévales fantastiques. En avril 1982 sortait sur les
écrans de cinéma européens Conan le barbare
de John Milius. Personnage charismatique d'une série d'ouvrages
littéraires que l'auteur Robert E. Howard avait créé à partir de
1932, soit un demi-siècle avant qu'Arnold Schwarzenegger ne
l'incarne sur grand écran. Joe D'Amato ne tardera pas à s'inspirer
de ce légendaire personnage en créant la même année, Ator...
On
devine assez facilement que le budget du premier volet d'une saga qui
en comptera quatre ne sera pas celui dont bénéficia quelques mois
en arrière Conan le barbare
(vingt millions de dollars). En lieu et place de l'acteur autrichien
l'on retrouve dans le rôle-titre l'ancien conseiller psychologique
Miles O'Keeffe. Doté d'une longue chevelure blonde et de traits
beaucoup moins durs que ceux d'Arnold Schwarzenegger, l'américain a
débuté à la télé avant d'incarner au cinéma Tarzan, autre
célèbre personnage de fiction dans le film de John Derek, Tarzan,
l'homme singe.
Des quatre longs-métrages mettant en scène Ator, Miles O'Keeffe
assurera son interprétation dans les trois premiers. Notons
d'ailleurs que seuls les deux premiers ainsi que le quatrième seront
réalisés par Joe D'Amato puisque le troisième sera l’œuvre
d'Alfonso Brescia. Pompant pas mal le long-métrage de John Milius,
Ator l'invincible
démarre à peu de chose près sur le massacre d'un village mis à
feu et à sang par le méchant de service, Le Grand Prêtre de
l'Araignée qu'interprète l'ancien catcheur et acteur péruvien
Dakar. Un interprète à la carrière étonnante puisqu'il on le vit
aussi bien chez Umberto Lenzi (Sandokan, le tigre
de Bornéo),chez
Federico Fellini (Satyricon)
que chez Ruggero Deodato (SOS Concorde)
ou Lucio Fulci (L'enfer des zombies).
Le personnage d'Ator est accompagné durant son aventure par
l'amazone Roon (l'actrice Sabrina Siani) dont il rencontrera le
peuple durant son voyage devant le mener jusqu'à celle qu'il aime et
qu'il venait juste d'épouser lorsque Le Grand Prêtre de l'Araignée
l'a faite enlever durant les festivités à la suite desquelles
eurent lieu le massacre des villageois et le meurtre de ses parents.
Sunya, jeune et jolie brune, demi-sœur d'Ator, ce qui ne les empêche
pas d'avoir envie de se marier...
Notons
également la présence de Griba, personnage fort sympathique
interprété par l'acteur Edmund Purdom et qui apprendra à Ator les
rudiments du combat à l'épée. Si Ator ne le sait pas encore, il
est le fils de Toren, personnage légendaire et dont il porte la
marque dans le cou. Enrôlé dans des aventures diverses et variées,
notre héros va donc croiser des amazones, rencontrer au cœur d'une
caverne une étrange sorcière (sirène?) créant des illusions
(Laura Gemser dans le rôle d'Indun), tenter d'échapper à une horde
de fantômes de soldats, devoir récupérer le bouclier du Mordur
caché dans une grotte et conservé par des guerriers aveugles mais à
l'odorat très puissant et enfin, affronter le prêtre afin de faire
libérer sa nouvelle épouse. Sans oublier le navrant duel l'opposant
à une immense araignée, séquence faisant évidemment référence
au combat qui opposa Conan au Dieu Serpent ! Bien entendu,
comparé à Conan le barbare,
Ator l'invincible
fait pâle figure. Miles O'Keeffe est loin d'avoir le charisme
d'Arnold Schwarzenegger et la reconstitution de l'époque où est
censée se dérouler l'action est à peine crédible. Seules les
peaux de bêtes et les ustensiles maintiennent un semblant de
crédibilité. Pourtant entraîné au combat avant de débuter le
tournage, l'acteur principal fait montre de capacités relativement
faibles. En effet, les divers affrontements montrent une évidente
crainte d'être blessé de la part des interprètes, ce qui donne
lieu à des coups d'épée très visiblement retenus et à des gestes
très précautionneux. Les combats sont donc très mous et manquent
de vigueur et de réalisme. Visuellement, rien de spectaculaire n'est
à mettre au compte de ce qui reste un nanar au scénario pourtant
ambitieux. Pas même cette fausse toile d'araignée fabriquée à
l'aide de cordes du plus risible effet !
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