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vendredi 14 avril 2023

Troll de John Carl Buechler (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Quatre années avant que le réalisateur italien Claudio Fragasso mette au monde l'un des plus grands nanars de l'histoire du genre avec Troll 2, l'américain John Carl Buechler réalisa Troll. Un film qui contrairement à son titre n'est pas le premier volet d'une saga qui aurait été poursuivie par deux autres opus même si l'on peut tout de même avoir un point de vue différent au sujet de sa première fausse séquelle. En effet, si les lieux sont différents, ainsi que la famille qui est au centre de l'intrigue ou la sorcière qui dans l’œuvre de l'italien passera du mauvais côté de la barrière en personnifiant le Mal, Claudio Fragasso aura tout de même conservé quelques points commun avec celle de John Carl Buechler. Et même si là encore l'italien aura modifié quelques éléments du récit original (la transformation des humains ayant chez lui pour but de nourrir des gobelins végétariens), il est difficile de ne pas voir chez ceux-ci l'exploitation d'idées peu innovantes et adaptée par celui qui fut collaborateur de l'un des grands maîtres en matière de nanars, Bruno Mattei ! Première chose à noter : Troll premier du nom est l’œuvre d'un ancien maquilleur. Et cela se voit très clairement à l'image. En effet, comparé aux horreurs qu'étalera en 1990 Claudio Fragasso avec ses créatures plus grotesques qu'effrayantes, John Carl Buechler exhibe de petites bébêtes plutôt réussies. Bien qu'elles ne diffusent pas vraiment le moindre sentiment de terreur, les spectateurs pourront malgré tout constater le soin avec lequel le réalisateur s'est appliquer à créer tout un bestiaire, tantôt inspiré par la faune telle que nous la connaissons (le troll-cochon, notamment), tantôt adapté de certains classiques de l'épouvante -le troll-créature du lac noir)...


Des dizaines de créatures toutes différentes, malheureusement pas toujours traitées avec le même respect puisque certaines sont mieux animées que d'autres. À commencer d'ailleurs par le troll qui semble mener la danse et sous l'apparence duquel se cache la cadette d'une famille constituée d'un couple et de deux enfants. Si en toute logique les adultes se doivent de préserver la sécurité de leur progéniture, John Carl Buechler fait en réalité du héros du récit, le fils prénommé Harry... et dont le patronyme est... Potter. Harry Potter ! Rien à voir avec la série de bouquins Harry Potter de la romancière J.K.Rowling ou leur adaptation sur grand écran comme on peut l'imaginer bien que certains s'amusèrent de la coïncidence en évoquant l'éventualité que la britannique se soit inspirée du personnage incarné par l'acteur Noah Hathaway qui deux ans auparavant apparu dans l’œuvre de Heroic-Fantasy culte de Wolfgang Petersen L'histoire sans fin ou par son père (l'acteur Michael Moriarty qui passa ainsi du chef-d’œuvre de Clint Eastwood, Pale Rider, le cavalier solitaire l'année précédente au long-métrage de John Carl Buechler) puisque le réalisateur américain ne facilitera pas la tâche du spectateur en offrant aux deux ''hommes'' de la famille Potter, le même prénom. Réduisant le cadre au seul immeuble dans lequel vit notamment un professeur d'anglais atteint de nanisme. D'où une attitude relativement gênante de la part de Harry Potter Sr. et de son épouse Anne (Shelley Hack) qui ne savent pas comment réagir à la découverte de Malcom Mallory, le nouvel ami de leur fille Wendy Anne. On ne saura jamais si de son âge ou de sa petite taille quelle en est la véritable raison, toujours est-il que la séquence s'avère un brin embarrassante !


Notons que le réalisateur profitera de la petite taille de l'acteur Phil Fondacaro en lui faisant incarner le double rôle de Malcom, donc, ainsi que celui de Torok le Troll. Ça n'est donc pas la jeune Jenny Beck qui se cache sous le costume de cette vilaine créature plutôt bien conçue en matière de maquillage bien que le film fasse référence au fait que c'est la cadette de la famille Potter qui se cache sous ses traits. Notons également que Jenny Beck est surtout connue pour avoir interprété le rôle de la jeune Elizabeth Maxwell (après Brandy Gold et avant Jennifer Cook) dans la série de science-fiction américaine culte, V au milieu des années quatre-vingt. Quasiment dénuée de tout dialogue dans cette dernière, la jeune actrice est par contre beaucoup plus bavarde dans Troll et ira même jusqu'à grogner et se rebeller envers les membres de sa famille. Si le long-métrage de John Carl Buechler ne bénéficie pas de l'aura de sa fausse suite Troll 2, c'est sans doute parce que son film est assez ennuyeux. Faussement amusant (les singeries des interprètes ne feront rire, au mieux, que les membres de leur propre famille). En revanche, si l'on n'est pas trop regardant, on pourra se satisfaire des effets-spéciaux et notamment de la transformation de la première victime en cocon. Car ici, il ne s'agit pas de transformer les habitants de l'immeuble en nourriture végétale mais d'offrir la possibilité à des légions de créatures de venir dans notre monde et investir ainsi un immeuble tout entier. Notons à ce titre certaines incohérences comme cette nature qui s'impose aux personnages et dont les limites environnementales logiquement imposées par la structure même de l'immeuble ne s'appliquent évidemment pas. Si les trolls sont plutôt réussies bien que certains ressemblent beaucoup à de simples marionnettes, la végétation qui s'empare de l'immeuble a en revanche beaucoup plus de mal à cacher ses origines synthétiques. Au final sans être une véritable catastrophe industrielle ou financière, Troll demeure quand même un œuvre relativement piteuse. Dans la droite lignée des engeances nées sur les cendres du remarquables Gremlins de Joe Dante...

 

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