Le Cœur des Hommes
est une longue aventure entre quatre amis qui s'est poursuivie à ce
jour, jusqu'à la sortie des troisièmes aventures d'Antoine, Manu et
Alex, celui campé par Gérard Darmon, Jeff, ayant disparu des radars
après la brouille entre l'acteur et le réalisateur Marc Esposito.
Alors que l'on espère toujours découvrir la suite de leurs
aventures, c'est en 2003 que le public découvre ces quatre
personnages qui se sont rencontrés il y a longtemps dans un club de
football de Melun. De leur passion commune, ils ont gardé le goût
du jeu et parient sur de nombreux matchs chaque fois que l'occasion
se présente. Complices, chacun partage les joies et les malheurs des
trois autres sans que jamais cela n'entache leur amitié.
Marc
Esposito développe avec Le Cœur des Hommes,
un récit humaniste entre des individus qui a priori n'ont pas tant
de choses en commun. Surtout si l'on compare leur tempérament et
leur vie sentimentale. Gérard Darmon campe le plus âgé du quatuor.
Divorcé et attaché à conserver sa jeunesse d'esprit, Jeff a noué
une relation avec la toute jeune Elsa, interprétée à l'écran par
l'actrice Zoé Félix. Caractériel, il a appris un an auparavant que
sa femme avait avorté il y a longtemps de leur enfant et Jeff en a
conservé une certaine rancœur. Bernard Campan, lui, interprète
Antoine, sans doute le plus stable du groupe mais dont la vie
privée va elle aussi être bouleversée par l'aveu de son épouse
Lili qui l'a trompé. Une remise en question des valeur du couple
pour cet homme ayant toujours mis son épouse sur un piédestal.
Ensuite vient Jean-Pierre Darroussin qui dans la peau du charcutier
Manu a du mal à se fixer tout en ayant peur de vivre seul. Si les
maîtresses ne font que passer brièvement dans son lit, sa rencontre
avec Juliette (Florence Thomassin) risque de bouleverser ses
habitudes. Enfin, il y a Alex. Marié à Nanou (Catherine Wilkening)
et père de Charlotte (Émilie Chesnais), le quatrième larron est un
dragueur pathologique qui ne peut s'empêcher de tromper son épouse
avec la pluparts des jolies femmes qu'il croise dans la rue ou sur
son lieu de travail et tout cela, en jurant droit dans les yeux de
Nanou qu'il ne l'a jamais trompée...
En
dressant le portrait de ces quatre amis aux caractères et aux modes
de fonctionnement parfois très éloignés, Marc Esposito s'assure la
reconnaissance d'un public qui aura, au choix, le loisir de
s'identifier à l'un(e) ou à l'autre des personnages. Le
Cœur des Hommes,
c'est les prémices d'un récit aux circonvolutions qui à travers
les futurs suites vont prendre des ampleurs qui sont déjà notables
dans ce premier effort. Bernard Campan, Gérard Darmon, Jean-Pierre
Darroussin et Marc Lavoine campent un quatuor d'interprètes
furieusement attachants malgré le comportement relativement odieux
de certains. On savoure un Marc Lavoine charmeur et couchant avec de
jeunes femmes avant d'oser dire à sa femme qu'il ne l'a jamais
trompée. Gérard Darmon en quinquagénaire voulant se prouver qu'il
peut en montrer aux petits jeunes est lui-même plaisant à découvrir
dans la peau d'un Jeff ne mâchant pas ses mots. Bernard Campan quant
à lui, a prouvé depuis quelques années qu'il est capable de
montrer une autre facette de son jeu d'acteur en jouant l'émotion.
Ici, il incarne en quelque sorte l'homme fidèle et idéal, amoureux
transit, et seul des quatre amis à avoir véritablement été la
victime d'un adultère dont le cinéaste semble avoir ici fait le
cheval de bataille...
Et
puis, bien entendu, il y a Jean-Pierre Darroussin. Le seul qui
contrairement aux autres dans ce premier long-métrage possède une
incarnation caractérisée par une attitude déconcertante, mais
malgré tout assez touchante. C'est d'ailleurs pratiquement lui
qui ouvre le bal des incertitudes avec le décès de son père. Mais
plus encore que le drame qui le touche en ouverture de ce Cœur
des Hommes formidablement
bien mené par Marc Esposito, c'est sa rencontre avec Juliette.
L'actrice Florence Thomassin y est brillante d'ingénuité et de
folie retenue. Si dans la suite des aventures de nos héros, d'autres
parviendront à tirer davantage la couverture sur eux, le tandem
formé par Jean-Pierre Darroussin et Florence Thomassin est peut-être
finalement au centre de ce récit impeccablement incarné par une
brochette d'interprètes féminins et masculins auxquels il est très
facile de s'attacher. Sans faire appel à des artifices gonflant de
manière illusoire un récit parfaitement maîtrisé en matière
d'écriture, Marc Esposito, réalisateur et scénariste signe ici une
excellente comédie dramatique où les sentiments des uns et des
autres se télescopent, formant un tout duquel naissent bonheur et tristesse...
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