Deux ans après Ator
l'invincible,
le réalisateur italien Joe D'Amato remettait le couvert avec
Ator 2 - L'invincibile Orion.
Toujours sous le pseudonyme de David Hills, il signait les
retrouvailles du public avec ce héros d'un univers
médiéval-fantastique imaginaire peuplé de brigands et de jolies
poupées. Après avoir exterminé le Grand prêtre Dakkar et ses
chevaliers noirs, après avoir tué le Dieu-Araignée, après avoir
parcouru de nombreuses zones de dangers et après avoir éliminé
Griba qui en réalité avait l'intention de prendre le pouvoir en
lieu et place de Dakkar, Ator a perdu celle qu'il aimait, sa sœur et
épouse Sunya. Depuis, le valeureux héros s'est réfugié en Orient
et a suivi les cours d'arts martiaux que lui a enseigné le fidèle
Thong (l'acteur Kiro Wehara). Dans cette seconde aventure d'Ator
(toujours incarné par Miles O'Keeffe), le héros bodybuildé va
affronter un nouveau grand méchant en la personne de Zor, frère
d'un guerrier qu'il a tué afin de prendre le pouvoir à sa place.
Désirant conquérir le monde, Zor (David Cain Haughton) compte bien
mettre la main sur un objet détenu par un certain Akronas (Charles
Borromel). Mais avant que le vieil homme ne soit fait prisonnier par
Zor et ses hommes afin d'être interrogé au sujet du dit objet,
Akronas demande à sa fille Mila de partir à la recherche d'Ator de
l'autre côté de la planète afin qu'il leur vienne en aide...
Une
idée séduisante, d'autant plus que l'actrice Lisa Foster qui
incarne la jeune femme est nettement plus sexy et attirante que
toutes celles qui furent présentes au générique du premier volet
de cette tétralogie alors en devenir. Ator
l'invincible
était relativement médiocre tout en portant les fruits de ce qui
allait sans doute devenir l'un des plus risibles des nanars de
l'histoire du cinéma. Car puisant plus en profondeur que son
prédécesseur tout ce qui fait le sel de ce sous-genre souvent
pathétique mais ô combien indispensable, Ator
2 - L'invincibile Orion
est son digne descendant et le surpasse même aisément. Ponctué
d'invraisemblances si grandes que l'on reste bouche bée devant tant
d'incohérence, le spectateur se questionnera au sujet de cette
traversée d'à peine quelques minutes de la part de Mila, cette
beauté traversant une forêt une flèche plantée dans la poitrine
et se retrouvant subitement sur le territoire où vit Ator. Ellipse,
total dédain ou manque de moyens financiers, toujours est-il que
rien ne semble déranger Joe D'Amato lorsqu'il s'agit d'évoquer le
voyage on ne peut plus sommaire de la jeune femme en terre hostile.
On comprendra donc que Mila aura a traverser des milliers de
kilomètres à pieds, sans prendre le moindre bateau, à gravir des
montagnes et tout cela, en l'espace d'un peu moins de cinq minutes
et, toujours avec cette flèche enfoncée dans la poitrine !
Un
peu comme cela était le cas dans le précédent volet, Ator va avoir
fort à faire lors de ses nouvelles pérégrinations effectuées aux
côté de Mila et de Thong. Rencontre dans des grottes avec des
combattants invisibles puis avec des sauvages de type
''néandertaliens'' anthropophages s'apprêtant à sacrifier la jeune
femme, affrontement avec des samouraïs (les derniers soldats encore
vivants du frère de Zor avant que celui-ci ne fasse décimer son
armée par ses propres hommes), piège tendu par les habitants du
village natal d'Ator et, au final, rencontre au sommet entre notre
héros et celui qu'il est venu défaire de son emprise sur le peuple
et qui retient le père de Mila. Ator 2 -
L'invincibile Orion sonne
comme une redite du premier long-métrage tout en ayant l'avantage
d'être parfois si ridicule que cette suite se pose en inénarrable
nanar. Si Kiro Wehara use du sabre en vrai spécialiste, Miles
O'Keeffe est toujours aussi peu crédible lors de l'emploi d'armes
blanches. Vu que Joe D'Amato s'est notamment fait une spécialité
dans l'érotisme et la pornographie, on aurait sans doute aimé voir
notre héros et la belle Mila s'accoupler histoire de profiter des
jolies courbes de l'actrice. Mais bon, le film cultive un tel art de
l'improbable que les amateurs de nanars s'en contenteront. Un
festival d’invraisemblances dont la toute première scène peut
être considérée d'anthologique : inclure des hommes
préhistoriques dans un univers médiéval-fantastique, il fallait
oser. Notons que si dans le premier volet le compositeur italien
Carlo Maria Cordio avait écrit une partition plutôt épique, la
relève s'avère assez disgracieusement relevée dans cette suite
puisque Carlo Rustichelli signe de son côté une bande musicale
électronique plutôt indigeste. Il faudra ensuite attendre quatre
ans avant que ne sorte sur les écrans Ator - le
guerrier de fer,
lequel sera cette fois-ci réalisé par Alfonso Brescia...
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