Après le succès
rencontré par L'enfer des zombies
de Lucio Fulci lors de sa sortie en août 1979 sur le territoire
italien et en février de l'année suivante en France, le producteur,
réalisateur et scénariste Fabrizio De Angelis qui avait en partie
financé ce projet a remis très rapidement le couvert en produisant
une œuvre en tout point semblable ou presque à ce classique du
cinéma gore. C'est ainsi qu'un peu moins de sept mois plus tard sort
sur les écrans de cinéma Zombi Holocaust
de Marino Girolami qui à cette occasion réalise le long-métrage
sous le pseudonyme de Frank Martin. Le film est l'adaptation d'une
histoire écrite par Fabrizio De Angelis lui-même et transformée
ensuite sous forme de scénario par le réalisateur Romano
Scandariato. Connu chez nous sous le titre La
terreur des zombies,
le long-métrage de Marino Girolami reprend donc le même schéma que
celui de L'enfer des zombies
en ne changeant que quelques menus détails. Dans le cas de Zombi
Holocaust,
deux médecins et deux journalistes-reporters se rendent sur l'île
de Kito après qu'une série de faits étranges aient eu lieu dans un
hôpital new-yorkais. En effet, des vols d'organes sont perpétrés
sur des cadavres par des individus apparemment liés à une secte
originaires de l'île en question. C'est donc accompagnés de
plusieurs indigènes issus de la région que les docteurs Peter
Chandler et Laurie Ridgeway ainsi que Susan Kelly et George Harper
vont se rendre sur l'île de Kito où ils retrouveront notamment un
certain docteur O'Brien (incarné par Donald O'Brien... Pourquoi se
faire chier à inventer un nom lorsqu'il suffit de reprendre celui de
son interprète ?). Le film étant produit par Fabrizio De Angelis,
on ne s'étonnera donc pas d'y retrouver Ian McCulloch dans le rôle
du docteur Peter Chandler ou même l'acteur péruvien Dakar puisque
l'un et l'autre furent au générique de L'enfer
des zombies
l'année précédente. Quant à Alexandra Delli Colli qui avant et
après avoir joué dans le long-métrage de Marino Girolami tourna
notamment dans trois comédies françaises réalisées par Max Pécas,
Marche pas sur mes lacets en
1977, On est venu là pour s'éclater
en 1979 ainsi que Mieux vaut être riche et bien
portant que fauché et mal foutu en
1980, les amateurs de cinéma d'horreur auront le privilège de la
retrouver en 1982 dans un autre classique du cinéma gore signé par
Lucio Fulci, L'éventreur de New York !
Après
une première partie censée situer son action sur le territoire
américain et plus précisément à New York pour ensuite embarquer
toute l'équipe de tournage sur l'île de Kito alors même que le
film fut entièrement tourné en Italie, il est clair que Fabrizio
De Angelis a d'autres projets pour ce bon gros nanar qui n'est qu'une
pâle copie du fameux long-métrage de Lucio Fulci. En effet, surfant
également sur un autre succès du cinéma d'horreur sorti très peu
de temps auparavant, Zombi Holocaust dont
le titre ne laisse aucun doute sur la présence de morts-vivants au
sein du récit se penche sur un autre mythe du cinéma
horrifico-fantastique : celui du cannibale. Car un peu moins de
deux mois auparavant sortait le mythique Cannibal
Holocaust
de Ruggero Deodato, à la réputation sulfureuse, véritable
monument, considéré pendant un temps comme un authentique Snuff
Movie,
accusation qui s'avérera fausse contrairement aux ignobles et
véridiques meurtres perpétrés sur divers animaux ! Et bien,
Fabrizio De Angelis a l'idée plus ou moins bonne de mélanger ses
zombies avec des cannibales. Mixant alors le genre Mondo
(ici, heureusement totalement factice) au film de zombies dans lequel
ceux-ci sont le fruit d'expérimentations pratiquées par un médecin
fou. Si l'on doit comparer Zombi Holocaust
aux deux classiques de l'horreur qu'il pille sans vergogne, le film
de Marino Girolami fait vraiment pâle figure. Certes,le faible
budget du film n'explique pas tout (L'enfer des
zombies
fut de son côté financé à hauteur de quatre-cent dix millions de
lires soit l'équivalent d'un peu plus de deux-cent dix milles euros.
Idem pour Cannibal Holocaust).
Mais comment expliquer que le long-métrage de Marino Girolami
apparaisse si médiocre ? La raison principale provient d'un
scénario bâclé où les incohérences se multiplient. Mêler
zombies et cannibales n'est donc très clairement pas la meilleure
idée qu'aura eu Fabrizio De Angelis durant sa carrière. Et
pourtant, si le récit est inintéressant au possible même après
une idée de départ plutôt intrigante, le film a pour principal
intérêt une succession de séquences gore qui réjouiront les
amateurs d'hémoglobine. Pas de quoi sauter au plafond en terme de
conception des effets-spéciaux mais le film n'est jamais avare en
terme d'effusions de sang. Autopsies, amputations, éventrations,
actes de cannibalisme, Zombi Holocaust
est en la matière plutôt généreux. Bref, un film a voir avec
toutes les précautions d'usage et notamment celle qui consiste à
bien prendre en compte qu'il ne s'agit que d'une piètre et très
opportuniste production horrifique italienne. À noter que chez nous,
le doublage en français enfonce le clou...
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