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lundi 12 août 2024

Zombi Holocaust de Marino Girolami (1980) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Après le succès rencontré par L'enfer des zombies de Lucio Fulci lors de sa sortie en août 1979 sur le territoire italien et en février de l'année suivante en France, le producteur, réalisateur et scénariste Fabrizio De Angelis qui avait en partie financé ce projet a remis très rapidement le couvert en produisant une œuvre en tout point semblable ou presque à ce classique du cinéma gore. C'est ainsi qu'un peu moins de sept mois plus tard sort sur les écrans de cinéma Zombi Holocaust de Marino Girolami qui à cette occasion réalise le long-métrage sous le pseudonyme de Frank Martin. Le film est l'adaptation d'une histoire écrite par Fabrizio De Angelis lui-même et transformée ensuite sous forme de scénario par le réalisateur Romano Scandariato. Connu chez nous sous le titre La terreur des zombies, le long-métrage de Marino Girolami reprend donc le même schéma que celui de L'enfer des zombies en ne changeant que quelques menus détails. Dans le cas de Zombi Holocaust, deux médecins et deux journalistes-reporters se rendent sur l'île de Kito après qu'une série de faits étranges aient eu lieu dans un hôpital new-yorkais. En effet, des vols d'organes sont perpétrés sur des cadavres par des individus apparemment liés à une secte originaires de l'île en question. C'est donc accompagnés de plusieurs indigènes issus de la région que les docteurs Peter Chandler et Laurie Ridgeway ainsi que Susan Kelly et George Harper vont se rendre sur l'île de Kito où ils retrouveront notamment un certain docteur O'Brien (incarné par Donald O'Brien... Pourquoi se faire chier à inventer un nom lorsqu'il suffit de reprendre celui de son interprète ?). Le film étant produit par Fabrizio De Angelis, on ne s'étonnera donc pas d'y retrouver Ian McCulloch dans le rôle du docteur Peter Chandler ou même l'acteur péruvien Dakar puisque l'un et l'autre furent au générique de L'enfer des zombies l'année précédente. Quant à Alexandra Delli Colli qui avant et après avoir joué dans le long-métrage de Marino Girolami tourna notamment dans trois comédies françaises réalisées par Max Pécas, Marche pas sur mes lacets en 1977, On est venu là pour s'éclater en 1979 ainsi que Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu en 1980, les amateurs de cinéma d'horreur auront le privilège de la retrouver en 1982 dans un autre classique du cinéma gore signé par Lucio Fulci, L'éventreur de New York !


Après une première partie censée situer son action sur le territoire américain et plus précisément à New York pour ensuite embarquer toute l'équipe de tournage sur l'île de Kito alors même que le film fut entièrement tourné en Italie, il est clair que Fabrizio De Angelis a d'autres projets pour ce bon gros nanar qui n'est qu'une pâle copie du fameux long-métrage de Lucio Fulci. En effet, surfant également sur un autre succès du cinéma d'horreur sorti très peu de temps auparavant, Zombi Holocaust dont le titre ne laisse aucun doute sur la présence de morts-vivants au sein du récit se penche sur un autre mythe du cinéma horrifico-fantastique : celui du cannibale. Car un peu moins de deux mois auparavant sortait le mythique Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, à la réputation sulfureuse, véritable monument, considéré pendant un temps comme un authentique Snuff Movie, accusation qui s'avérera fausse contrairement aux ignobles et véridiques meurtres perpétrés sur divers animaux ! Et bien, Fabrizio De Angelis a l'idée plus ou moins bonne de mélanger ses zombies avec des cannibales. Mixant alors le genre Mondo (ici, heureusement totalement factice) au film de zombies dans lequel ceux-ci sont le fruit d'expérimentations pratiquées par un médecin fou. Si l'on doit comparer Zombi Holocaust aux deux classiques de l'horreur qu'il pille sans vergogne, le film de Marino Girolami fait vraiment pâle figure. Certes,le faible budget du film n'explique pas tout (L'enfer des zombies fut de son côté financé à hauteur de quatre-cent dix millions de lires soit l'équivalent d'un peu plus de deux-cent dix milles euros. Idem pour Cannibal Holocaust). Mais comment expliquer que le long-métrage de Marino Girolami apparaisse si médiocre ? La raison principale provient d'un scénario bâclé où les incohérences se multiplient. Mêler zombies et cannibales n'est donc très clairement pas la meilleure idée qu'aura eu Fabrizio De Angelis durant sa carrière. Et pourtant, si le récit est inintéressant au possible même après une idée de départ plutôt intrigante, le film a pour principal intérêt une succession de séquences gore qui réjouiront les amateurs d'hémoglobine. Pas de quoi sauter au plafond en terme de conception des effets-spéciaux mais le film n'est jamais avare en terme d'effusions de sang. Autopsies, amputations, éventrations, actes de cannibalisme, Zombi Holocaust est en la matière plutôt généreux. Bref, un film a voir avec toutes les précautions d'usage et notamment celle qui consiste à bien prendre en compte qu'il ne s'agit que d'une piètre et très opportuniste production horrifique italienne. À noter que chez nous, le doublage en français enfonce le clou...

 

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