Alors là, les amis, si
après avoir vu After Death (Oltre la Morte) de Claudio
Fragasso vous avez survécu sans encombres, c'est que vous êtes
prêts à enchaîner une nuit complète de nanars de la pire espèce,
enfermé seul dans votre salon avec pour seule compagne, une caisse
complète d'un très mauvais vin ! Accompagnez donc ce dernier
d'un plat de pâtes lyophilisées de type Bolino
et d'une boite de napolitains achetée au supermarché du coin et
dont on sait que l'un des composants, un contaminant du nom
d'acrylamide, se forme lors de sa cuisson. Ça sent pas bon la bonne
petite nuit en solo, hum ? Si la gastro ne finit pas par vous
contraindre à quitter votre fauteuil durant la projection, le film
de Claudio Fragasso risque par contre de vous donner des maux de tête
ou des irritations cutanées tant l'expérience est au-delà des
espérances. Si mauvais qu'il devient difficile de trouver un élément
de comparaison, ce film qui parfois ose se prétendre être un
lointain parent au chef-d’œuvre de George Romero Zombie
lorsqu'il en reprend le titre européen pour lui accoler le chiffre 4
est en réalité l'un des pires exemples dans le domaine du cinéma
d'horreur consacré à nos chers morts-vivants... qui dans le cas de
ce After Death (Oltre la Morte) détalent
comme des lapins en pleine jungle philippine, accoutrés comme des
pleureuses romaines rythmant certains cortèges funèbres, pizzas
quatre fromages en guise de maquillage ! Le ton serait ici
totalement donné si la description de cet authentique nanar
s'arrêtait là. Mais non, car le long-métrage du réalisateur
transalpin est très significatif de la lente descente aux enfers que
connut le genre à partir du milieu des années quatre-vingt dans son
pays d'origine. Une agonie inextinguible à laquelle appartient donc
ce parangon d'un cinéma de l'effroi totalement fictif qu'est After
Death (Oltre la Morte). Le
long-métrage démarre par une scène d'introduction en voix-off lors
de laquelle l'on nous explique que la Grande Question, le plus grand
mystère de l'humanité est la Mort. Ouais, si tu veux Coco
(scénariste plus communément appelé sous son véritable patronyme,
Rossella Drudi). Mais n'essaie surtout pas d'en faire une généralité
vue la somme de questions pour lesquelles ton serviteur éprouve
nettement plus d'intérêt... Suit un générique d'une pauvreté
esthétique désarmante (une typographie rouge baveuse sur fond noir)
poursuivie par une séquence lors de laquelle un marabout pratique
une incantation. En arrière-plan, une musique
archaïco-cheap sur laquelle danse l'épouse du bonhomme avant d'être
avalée par les entrailles de ce que l'on nomme généralement les
Enfers!
Décors de carton-pâte
dignes de ceux de la série originale Star Trek
qui, je le rappelle, eut l'excuse d'être produite et réalisée
entre 1966 et 1969. Fumerolles, couleurs criardes et affreusement
primaires, bref, l'on s'éloigne aussi sûrement de toute crédibilité
que lors de certaines actions vues dans La
caverne de la rose d'or
que réalisera seulement deux ans plus tard un autre italien du nom
de Lamberto Bava, fils de l'illustre Mario Bava. Les fans de cinéma
d'horreur originaire de la Botte remarqueront que l'épouse du
marabout, une fois revenue à la vie, arborera le même type de
maquillage que les créatures du diptyque Démons
et Démons 2
justement réalisés par Lamberto Bava en 1985 et 1986. Pour le
reste, débarquent les uns après les autres toute une série de
personnages totalement insignifiants servant de chair à saucisse à
des zombies particulièrement affamés. L'occasion pour Claudio
Fragasso (qui, j'allais oublier de le préciser, réalise ici le film
sous le pseudonyme de Clyde Anderson) de mettre un certain nombre de
séquences gore pas toujours très bien fichues. Côté casting, le
réalisateur parvient malgré tout à s'offrir quelques têtes
d'affiches relativement remarquables. Et surtout, inattendues :
en effet, au beau milieu d'interprètes très peu connus, l'on
retrouve l'acteur David Charvet, connu pour son rôle de Matt Brody
dans la série Alerte à Malibu,
Philip Michael Thomas de la série culte Deux
flics à Miami
ou encore le chanteur Lemmy Kilmister du groupe de métal londonien,
Motörhead.
Un peu de prestige ne faisant jamais de mal, c'est bien sur ces
quelq.... Pardon ? Vous plaisantez,
j'espère...........................! Bon ben les amis, on m'informe
dans l'oreillette qu'en lieu et place de ces trois vedettes l'on a en
réalité droit à Jeff Stryker, James Gaines ainsi qu'à un
troisième larron dont je n'arrive pas à entendre très clairement
le nom. De faux sosies, donc, mais de vrais tâcherons en matière
d'interprétation. Tout comme pour leurs partenaires féminines ou
même le réalisateur lui-même. Souvenons-nous de cette scène lors
de laquelle une mère conseille à sa fille de s'échapper sans se
retourner tandis qu'à quelques mètres de là, son époux se fait
dévorer par l'une des pizzas quatre fromages évoquées plus haut.
Sans rentrer dans le détail, la direction d'acteur y est désastreuse
car comme souvent dans ce type d’œuvres originaires d'Italie,
l'attitude de la femme est proprement invraisemblable. Au pire, l'on
souffle de désespoir. Mais au mieux, l'on passe près de
quatre-vingt dix minutes à rire devant tant d'indigence... Bref, un
film à réserver en priorité aux amateurs de nanars ayant déjà
une solide connaissance (et une résistance certaine) en la
matière...
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