Alors là, moi je dis
BRAVO ! Car avec Mondo Cannibale, le cinéaste Z
Bruno Matteï a réussi à repousser loin, très loin les limites du
nanar. Plus mauvais encore que son prédécesseur qu'il tourna la
même années aux Philippines, ce nouveau long-métrage annonce la
couleur dès les premières minutes. Alors que le cinéaste italien
s'était fait un devoir de piller le Predator de John
McTiernan dans son zédifiant (mais indispensable) Nella Terra
dei Cannibali,
il s'enfonce un peu plus dans la fange avec ce nullissime Mondo
Cannibale.
Autant nous pouvions trouver un avantage certain dans le jeu
maladroit des acteurs et dans la réalisation, autant on a
l'impression cette fois-ci que son voyage aux Philippines
pratiquement achevé, Bruno Matteï n'a eu le temps que de pondre une
bande nauséabonde, mal filmée, et surtout, atrocement jouée.
Le
film est d'ailleurs si mal interprété, qu'on a parfois l'impression
d'être face à une œuvre erotico-horrifico-surréaliste. Ou comment
traiter le thème du « reality-show » sans une once de
talent mais avec autant d'aplomb et de sérieux que n'importe quel
reporter. Un peu plus gore, Mondo Cannibale
s'appuie
sur l'oeuvre de Ruggero Deodato, Cannibal
Holocaust,
qu'il ne faisait qu'effleurer dans Nella Terra
dei Cannibali
mais qu'il pille désormais sans vergogne. Autant le dire tout de
suite, Mondo Cannibale est
pire encore que le film dont il s'inspire. Cannibal
Holocaust
n'ayant jamais, non, jamais été le chef-d’œuvre que certains
voudraient nous faire croire. Un classique, sans doute, oui, puisquà
côté de ce film nauséeux, ses succédanés n'ont fait que
reprendre la recette sans jamais faire mieux.
Mondo Cannibale
accumule
les actes gratuits avec un luxe de détails sordides désamorcés par
une mise en scène et une interprétation déplorables. Des
journalistes à la recherches de sensations fortes en pleine jungle
amazonienne avec comme unique projet, produire les images plus
horribles possible afin d'assurer un audimat favorable à la chaîne
qui les emploie. Meurtres par dizaines, dépeçages, cannibalisme, et
participation active des membres masculins du groupe de journalistes
au viol d'une indigène.Le point d'orgue demeurant dans le massacre
réel d'un reptile au bénéfice du film. On se croirait à une autre
époque où il était de coutume de sacrifier des animaux au cinéma.
Quelques stock-shots ouvrent le bal, mais l'un des aspects les plus
ahurissant demeure dans l'emploi de scènes prélevées dans
l'épisode précédent. Bruno Matteï se pillant lui-même en quelque
sorte.
J'ai
beau apprécier le cinéma du bonhomme, il faut reconnaître que
Mondo Cannibale
est relativement ennuyeux. Les dialogues sont insipides et à l'image
de l'interprétation. On passe d'ailleurs son temps à sourciller et
à souffler devant le nombre conséquent de scènes indigentes. En
matière de gore, et comparativement à Nella
Terra dei Cannibali,
un net progrès à été fait même si l'on est loin des grands
classiques du genre. D'une manière générale, on regretterait
presque que Bruno Matteï ne se soit pas contenté de réaliser le
remake de son propre film plutôt que de proposer une histoire toute
neuve. Les scènes gore n'ont pratiquement aucun impact. Seuls
quelques plans au début, tirés d'images tournées lors de réelles
séquences dans des villages indigènes pourront retourner l'estomac
des plus fragiles. De leur statut de mauvais acteurs, Claudio Morales
et Cindy Matic sont passés au statut de TRES mauvais acteurs. Le
premier, grimçant, a l'air de pousser, assis sur le trône. Tandis
que la seconde s'applique à rendre ridicule l'apparente monstruosité
de son personnage. C'est pathétique ! D'un autre côté, c'est
peut-être le ridicule de leur interprétation qui nous pousse à
tenir jusqu'au bout. Qui sait... Toujours est-il que l'on tient là,
une vraie mine d'or en matière de nanar. Plus difficile à concevoir
tout de même que son prédécesseur...
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