Le Dernier Monde
Cannibale
de Ruggero Deodato. Ou le rital qui n'a pas attendu de tourner son
célèbre Cannibal Holocaust pour
exhiber
à l'écran d’écœurantes scènes de meurtres d'animaux qui n'ont
rien de commun avec le septième art. Ici, on est davantage dans la
complaisance, comme chez son compatriote Umberto Lenzi qui signera
quatre ans plus tard un Cannibal Ferox
totalement gratuit. Autant dans les actes perpétrés par les
cannibales en questions que par deux trafiquants d'émeraudes qui
tuaient et violaient en toute impunité. Mais avant tout cela, il y
eut Au pays de l'Exorcisme
d'Umberto Lenzi en 1972. Et s'il attendra jusqu'en 180 et La
Secte des Cannibales
pour s'approcher une nouvelle fois du mythe, d'autre s'en sont
emparés entre temps. Ruggero Deodato est parmi les réalisateurs
italiens spécialisés dans l'horreur qui s'y sont plongés corps et
âme, vendant cette dernière à l’immoralité de séquences dont
la seule évocation donne la nausée. Donnez un couteau à un
amoureux des animaux, et il accordera au bonhomme le sort que l'un de
ses sauvages à infligé en cinémascope à un pauvre alligator.
Dépecé vivant, devant une caméra qui jamais ne tremble, ne nous
épargnant rien de cette abjection.
Et
tout ça pour quoi ? RIEN ! Ou peut-être juste parce que
Ruggero Deodato pensait inévitable de devoir étayer le message
selon lequel son long-métrage est inspiré de faits réels en
montrant justement, quelques atrocités qui ne font pas appel aux
effets-spéciaux de maquillage à base de latex, de sirop de maïs et
de colorant alimentaire. C'est à se demander pour quelle raison
Cannibal Holocaust continue
d'être considéré aujourd'hui comme l’œuvre ultime du genre
puisque Ruggero Deodato ne fera qu'y reprendre la recette déjà
employée trois ans plus tôt. Oh, il y a bien quelques différences
qui éviteront à celui-ci de trop ressembler à son aîné. Terminés
les reporters disparus dans la jungle amazonienne réapparaissant au
détour d'une vidéo témoignant du sort que des cannibales avides de
vengeance et de chair humaine leur ont accordé. L'aventure du
réalisateur dans l'univers moite et purulent des anthropophages
s'ouvrait sous la forme d'un survival ponctué de scènes gores
plutôt réussies dont le dépeçage d'un corps humain, lui, fabriqué
de toutes pièces par des spécialistes en effets-spéciaux de
maquillage...
Un
film déjà bien embarrassant dans la vision qu'il imprime des
peuplades de sauvages qui doivent donc ''forcément'' pratiquer la
dégustation de chair humaine. Avec leur look d'hommes et de femmes
des cavernes, le film serait resté tout sauf ''excitant'' si l'une
des sauvages en question n'avait pas arboré un si joli minois sous
les traits de l'actrice britannico-birmane Me Me Lai. Dont le héros
incarné à l'écran par l'italien Massimo Foschi profitera des
atouts, comme de bien entendu ! Si la première avait déjà
côtoyé des cannibales en 1972 dans Au Pays de
l'Exorcisme d'Umberto
Lenzi, celui-ci la débauchera à nouveau huit ans plus tard avec La
Secte des Cannibale.
La carrière de Me Me Lai ne fera pas long feu. Ce qui n'empêchera
pas le danois Lars von Trier de lui offrir un rôle dans son tout
premier long-métrage Element of Crime
en 1984. Rôle qui sera le dernier pour l'actrice. À ses côtés
donc, l'italien Massimo Foschi dont la carrière fut ponctuée
d'apparitions et de disparitions sur grand écran. Une carrière en
dent de scie qui semble avoir pris fin en 2016 puisque depuis, plus
de nouvelles. Pour revenir au Dernier Monde
Cannibale,
non, franchement, c'est pas ma came. Voir des bêtes crever pour de
vrai devant la caméra pour alimenter un film en scènes d'horreur,
ça manque franchement de style. D'autant plus que le film est
scénaristiquement plutôt vide. À bannir...
Pour ma part j'ai bien aimé.
RépondreSupprimerPas vu ce film, mais je vais me laisser tenté.
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