The House of Clocks
fut l'un des derniers longs-métrages réalisés par l'italien Lucio
Fulci dont la carrière périclitait déjà depuis quelques années.
Le maître du gore transalpin revenait en 1989 avec le premier de
quatre téléfilms réalisés pour la télévision italienne.
Regroupés sous le nom de House of Doom,
The House of Clocks,
The Sweet House of Horrors,
The House of Lost Souls et
The House of Witchcraft
forment une tétralogie réalisée aux côtés d'Umberto Lenzi,
celui-ci s'étant chargé de la réalisation des deux derniers tandis
que Lucio Fulci s'est occupé des deux premiers. Si The
House of Clocks
demeure très clairement dans la catégorie des œuvres que l'on
aimerait oublier, le téléfilm possède cependant quelques
minuscules atouts qui empêchent les amateurs de cinéma d'épouvante
ou de Lucio Fulci de maudire ce dernier d'avoir osé nous proposer un
tel spectacle de désolation...Désolation dans la mise en scène,
mais également, dans la direction d'acteurs. Il faut dire que
ceux-ci sont tellement mauvais que leur interprétation relève du
pathétique.
Vue
la thématique abordée par House of Doom,
The House of Clocks
se déroule donc fort logiquement dans une demeure. Et dans celle qui
concerne ce téléfilm, les propriétaires y forment un couple d'âge
avancé, entouré d'une ribambelles de montres, horloges, pendules et
autres objets qui font tic-tac.
On y trouve même un sablier. Une passion que partagent Sara et
Vittorio Corsini. Un couple finalement assez étrange qui conserve
dans sa cave les corps de leurs neveu et nièce étonnamment bien
conservés. Mais le calme à peine troublé par le tic-tac
des horloges va bientôt être dérangé par l'arrivée d'un trio de
jeunes voyous constitué de Sandra, Tony et Paul. Se faisant passer
pour une femme dont la voiture est tombée en panne, Sandra arrive à
se faire inviter par les Corsini qui ne se doutent pas qu'elle va
profiter de la situation pour faire entrer dans leur propriété ses
deux complices. Lorsque Paul et Tony s'y introduisent, les choses
tournent au drame : Peter (l'acteur Al Cliver qui connut de
meilleurs jours en jouant notamment dans L'Enfer
des Zombies
de Lucio Fulci lui-même), l'employé des Corsini débarque un fusil
à la main afin de déloger les trois intrus mais la scène tourne au
carnage. Paul parvient à reprendre le dessus et Peter ainsi que les
Corsini sont abattus...
la
logique voudrait que la britannique Karina Huff, Keith Van Hoven, et
Peter Hintz qui incarnent respectivement Sandra, Tony et Paul
prennent ensuite la fuite mais non, ces trois benêts choisissent de
demeurer en les lieux, les deux premiers forniquant même dans une
chambre à l'étage, pas vraiment dérangés par la présence de
cadavres au rez de chaussée. Quand la morale fout le camp... L'un
des tout petits atouts que j'évoquais plus haut concerne le concept
du ''voyage dans le temps'' qui se trouve être en partie au cœur du
récit. En effet, lorsque les Corsini décèdent, toutes les
horloges, montres et pendules (et même le sablier, ne l'oublions
pas) se mettent à fonctionner à rebours. Ce qui a pour conséquence
de... ''rembobiner'' les événements qui viennent de se produire et
même, bien au delà. On l'aura compris, le scénario s'avère très
original, baignant une œuvre légèrement graphique du point de vue
hémoglobine, il plonge donc dans le fantastique. Malheureusement,
car le spectateur ne peut que s'en douter dès les premières
minutes, on est plus proche du cinéma de Bava, le fils, pas le père,
que des chefs-d’œuvre morbides que le grand Lucio Fulci réalisa
même pas dix ans en arrière...
The House of Clocks
devient réellement ''intéressant'' au bout de trois quart d'heure
seulement. Lorsque les Corsini sont morts et que leurs bourreaux
demeurent à résidence. Lucio Fulci retrouve toutes proportions
gardées ce climat trouble que dépeignaient certaines de ses plus
remarquables œuvres. Un point plutôt positif malheureusement noyé
dans une avalanche de défauts qui ruinent la quasi totalité du
projet. À commencer par l'interprétation. Paolo Paolini et Bettine
Milne qui incarnent le vieux couple sont encore ceux qui s'en sortent
le mieux. Car si Karina Huff n'est pas la pire du trio
Sandra/Tony/Paul, Keith Van Hoven et Peter Hintz se montrent en
revanche pitoyables. À tel point qu'ils auraient mérité leur place
au sein de AB
Productions !
De plus, doublés ici en anglais, leur interprétation y est
''sublimée'' dans toute sa médiocrité. Mais les interprètes
n'étant pas seuls responsables du naufrage, le spectateur aura la
dent dure face à un Lucio Fulci qui insiste parfois sur des
séquences longues à en perdre toute patience. La scène la plus
représentative semblant demeurer celle d'une durée avoisinant les
douze minutes durant laquelle on assiste au trajet en voiture de
Sandra et de ses deux acolytes. Ou même, avant cela, la première
partie essentiellement constituée de séquences montrant les Corsini
évoluer au milieu de leurs horloges et autres pendules... Alors que
The House of Clocks
aurait mérité quelques coupes franches, Lucio Fulci préfère
pourtant laisser les choses en l'état avec pour conséquences, un
téléfilm souvent très ennuyeux accompagné d'une partition musicale absolument dégueulasse signée par Vince Tempera. Indigne de l'auteur de L'Enfer
des Zombies,
de Frayeurs
et de L'Au-delà...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire