Amityville Theater
également titré The Amityville Playhouse
n'est pas, contrairement à ce qu'il pourrait laisser supposer,
affilié à la longue série de longs-métrages de la franchise
initiée en 1979 par Amityville, la maison du
Diable
de Stuart Rosenberg. Non, le film de John R. Walker n'entretient de
rapport avec celle-ci que le titre. Il faut savoir qu'Amityville est
un quartier situé à Babylon sur l’île de Long Island et que son
nom ne repose donc pas sur un terme dont un ou plusieurs
représentants posséderaient les droits. En clair, c'est comme si
l'on refusait à un cinéaste l'usage dans le titre de son œuvre des
mots ''New York'', ''Calcutta'', ''Paris'', Lisbonne'' ou
''Tokyo''alors qu'ils ne sont cinématographiquement protégés par
aucune loi allant dans ce sens. Depuis plus de dix ans, certains
l'ont bien compris et en grands opportunistes, ceux-ci se sont saisit
de cette chance pour pondre de fausses séquelles généralement de
très mauvaise qualité. Sorti en 2015, The
Amityville Playhouse
fait donc partie de cette catégories d’œuvres marginales qui dès
les premières secondes laissent entendre que la projection sera au
mieux, l'occasion de piquer un roupillon durant plus du cent minutes
et au pire, celle de vivre l'une de ces expériences
cinématographiques parmi les plus intensément inutiles de tout
l'histoire du septième art. Ici, pas de fantômes liés de près ou
de loin à la famille DeFeo et au carnage que commis le fils aîné
Ronald Jr dans la nuit du 13 novembre 1974. Pourtant, le réalisateur
et le scénariste Steve Hardy intégreront malgré tout des fantômes
dans ce piteux DTV
situé non pas au 112 Ocean Avenue mais dans un théâtre longeant
une route passante. Fawn Harriman en est la nouvelle propriétaire
suite au décès de ses parents dans un incendie. Ne sachant que
faire des lieux (je vends, je vends pas?), elle décide de s'y rendre
avec son petit ami Kyle Blaker, Javen (le frère de ce dernier), Matt
Darnell et sa meilleure amie Indira. Les cinq compagnons vont
rapidement se retrouver enfermés tandis qu'à l'extérieur, l'un des
professeurs de Fawn, Victor Stewart, va se pencher sur l'histoire de
ce théâtre et va mettre à jour un étrange rituel qui semble se
dérouler chaque année à la même date. Le début d'un mystère qui
mènera très vraisemblablement à des situations étranges et même,
carrément improbables. S'agissant d'une œuvre fantastique, on se
fichera davantage de sa crédibilité que de la totalité des aspects
artistiques d'un film qui atteint ses limites dès les premières
secondes. À l'issue de la projection, cela n'étonnera personne
d'apprendre que depuis ces huit dernières années, Monèle LeStrat
qui interprète le rôle de Fawn Harriman n'a pas retrouvé le
moindre rôle à la télévision ou au cinéma.
S'il
est possible que la jeune femme ait choisi depuis
The Amityville Playhouse
de se tourner vers une autre profession, il est encore plus probable
qu'au vu de sa pathétique interprétation, personne n'ait eu le
courage ni l'irresponsabilité de l'embaucher dans une autre œuvre.
Il faut dire que Monèle LeStrat ne peut compter que sur son joli
minois et certainement pas sur ses talents d'actrice tant son
incarnation repose sur du vide : émotionnel et comportemental.
La jeune femme ne fait que réciter son texte et à ce titre, elle
remporte la médaille d'or de la pire interprète du longs-métrage.
Ce qui n'empêche pas ses partenaires d'être très, très, très
mauvais eux aussi. À commencer par Liden Baker qui incarne le fiancé
Kyle et qui en outre, s''avère parfaitement insupportable dans le
rôle du crétin de service passant tout son temps à vanner et
critiquer ses camarades. Deux ou trois réflexions, ça passe. Quatre
ou cinq peuvent encore être tolérables (quoique). Mais au delà, le
spectateur ne rêve que d'une chose : qu'il meurt, vite, et dans
les pires souffrances ! Passons ensuite sur les décors qui dans
le genre sont d'une tristesse absolue. La photographie et les
éclairages participant au fait que l'on a l'impression que le film
se déroule de nuit alors qu'à l'extérieur il fait encore jour, on
a l'impression que le chef-décorateur n'a fait que draper de noir
des murs devant lesquels les interprètes sont venus dispenser au
public leur insipides répliques. La jeunesse d'aujourd'hui a beau
être arrogante, ce sont bien les ''anciens'' (et notamment John R.
Walker lui-même qui s'offre le seul rôle à peu près valable du
projet) qui sauvent (en d'infimes proportions) les meubles.
Effet-spéciaux minimalistes et même pas dignes d'un étudiant en
maquillages en début de formation, rythme léthargique et esthétique
repoussante, acting épouvantable, histoire vue et revue façon
''j'ai rien de
neuf à raconter et donc, je le mets en images'',
The Amityville Playhouse
est une abjection totale, indigne de la franchise dont il ose
emprunter le nom et du public avare de sensations fortes. Car oui,
j'oubliais de le préciser : en la matière, les seuls frissons
que vous ressentirez seront ceux du sommeil qui s'apprêtera à
s'abattre sur vous lors de la projection. Bon courage... et surtout,
bonne nuit...(Dispo sur Netflix).
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