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mardi 22 mai 2018

The Human Centipede II (Full Sequence) de Tom Six (2011) - ★★★★★★☆☆☆☆



Pour ceux qui considéraient et qui regrettaient que The Human Centipede I (First Sequence) manque d'hémoglobine, le cinéaste néerlandais a décidé pour ce second volet de la trilogie cette fois-ci intitulé The Human Centipede II (Full Sequence), de revoir la quantité de sang à la hausse. Version gore du premier, cette suite ne ménage pas les spectateurs et tout ce qui n'était au départ que suggéré est désormais montré sans aucune forme d'attention envers un public dont une partie, peut-être la majorité, aura bien du mal à rester devant son écran jusqu'au bout. On passe ici allégrement de la chirurgie à la boucherie. Alors que le docteur Hieter du premier volet prenait un soin tout particulier envers ses cobayes, ceux de Martin, un handicapé mental totalement fasciné par le film de Tom Six, sont non seulement les victimes d'un projet plus fou encore que dans The Human Centipede I (il ne s'agit plus désormais de créer un mille-pattes humain à partir de trois individus, mais de douze!), mais vont de surcroit subir un traitement de la part d'un homme inexpérimenté en matière de chirurgie, proprement abominable.
Alors que la première moitié se concentre sur l'enlèvement des futurs cobayes de Martin et sur quelques scènes du quotidien de ce quarantenaire abusé sexuellement par son père durant son enfance, vivant désormais avec sa mère, la seconde met en place les douze victimes, enfermées à même le sol d'un hangar loué par ses soins. Tom Six ne lésine pas sur les effets gore. Contrairement à Hieter qui prenait soin d'injecter un anesthésique à chacun de ses trois cobayes avant de les opérer (réflexe propres à tout bon médecin que de se préoccuper du bien être de ses patients et ce, malgré la grande folie qui s'emparait de ce chirurgien renommé), Martin, lui, opère sans anesthésie. A vif, et dans des conditions déplorables, à même le sol d'un hangar crasseux. Le spectateur a donc tout loisir d'imaginer le manque d’hygiène et les risques d'infection.

Filmé en noir et blanc, The Human Centipede II repousse donc les limites que s'était imposé le cinéaste dans le premier volet. Le chirurgien fou a laissé place au fan, le long-métrage laissant planer l'idée selon laquelle, oui, les films peuvent avoir pour conséquence de pousser certains esprits faibles à commettre des actes irréparables. Cette suite est parfois redoutablement crade. Les aiguilles et le fil ont laissé place à l'agraffeuse. Martin charcute directement dans la chair, sans se soucier de la moindre hygiène. Pas de champ opératoire stérile, pas de désinfectant. Quelques coups de scalpels mal ajustés. Des dents non plus arrachées avec prudence et minutie mais à l'aide d'un marteau. De grosses hémorragies en perspective et surtout, des bruits secs et tranchants aussi gerbants que les fluides qui s'échappent des corps.

Tom Six exhibe un tueur d'un nouveau genre. Pas le moindre charisme pour ce pauvre interprète qu'est Laurence R. Harvey. Libidineux, se masturbant devant le dvd de son film fétiche à l'aide de papier de verre. Les hommes qui se risqueront à regarder The Human Centipede II feront la grimace (comme ils le firent sans doute devant l'infâme émasculation de Cannibal Holocaust de Ruggero deodato), c'est une certitude. Petit, obèse, les yeux globuleux, le front dégarni, asthmatique et une paire de lunettes plantées sur le nez, Martin justifie à lui seul la sensation d'une œuvre glauque. Pourquoi avoir choisi cet acteur plutôt qu'un autre ? Pas vraiment crédible face à des victimes qui font parfois presque deux fois sa taille et ont autant de muscles qu'il a de graisse. Pourtant, dès la seconde moitié du film, on met de côté ses aprioris et on comprend le choix du cinéaste. Laurence R. Harvey se révèle finalement parfait dans ce rôle. Tellement improbable qu'il est plus facile de s'identifier à cet homme anodin qu'à n'importe quel tueur trop charismatique pour n'être autre chose que le personnage d'une fiction.

Question scénario, une fois encore, c'est le vide intersidéral. Mais comme le propos n'est pas là, on se fiche un peu de la psychologie des personnages. Tom Six a choisi de ne caractériser aucune des victimes. Pas même l'actrice Ashlynn Yennie qui pour le coup, joue désormais son propre rôle, tombée dans le piège d'un Martin qui au téléphone, s'est fait passer pour l'agent de... Quentin Tarantino. Totalement absurde et perclus d'incohérences, The Human Centipede II repousse cependant tellement les limites que s'était imposé le cinéaste néerlandais dans le premier film que les amateurs de films gore extrêmes risquent de prendre leur pied. Pas sûr qu'un spectateur lambda y prenne autant de plaisir...

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