La 'J-Horror'
a enfanté des merveilles que se sont empressé de 'remakiser'
les américains. Qui a en effet
oublié les Honogurai Mizu No Soko Kara et
Ringu de
Hjideo Nakata, ou Ju-on
de Takashi Shimizu ? Il demeure cependant un cinéma d'horreur
parallèle, moins connu, laissant libre court à certains des
fantasmes réputés propres au pays invoqué ici. L'un des exemples
les plus probant se nomme Akai Misshitsu.
Réalisé par le cinéaste Daisuke Yamanouchi, ce long-métrage d'une
très courte durée d'une heure et huit minutes seulement (de ce que
j'ai pu en déduire dans la version que j'ai découverte il y a peu)
ressemble à ces nombreux films n'axant leur intrigue que sur une
succession de tortures plus ou moins réussies graphiquement.
Malheureusement pour lui, et donc pour les spectateurs, Akai
Misshitsu est
si mal fichu et d'un intérêt si peu convaincant qu'on l'oubliera
aussi rapidement qu'on l'aura vu. Pas le genre d’œuvre marquante
et qui vous hante pendant de longues heures (voire des jours) après
la projection. Juste des scènes s'enchaînant avec la régularité
d'un métronome. Le film de Daisuke Yamanouch empile les uns derrière
les autres, des actes de sadisme qui feront davantage sourire que provoquer le dégout. C'est laid, mal joué, mal éclairé (comme le veut la
traduction anglaise Red Room,
le film est baigné d'une lueur rouge sang permanente), et les scènes
de torture à proprement parler son franchement ennuyeuses (certaines
se traînant sur de trop longues minutes)
Question
scénario, rien à craindre de ce côté là puisque le film en est
dépourvu. Tout juste apprenons-nous que quatre candidats au 'Jeu
du Roi'
acceptent de subir les pires outrages contre la somme de dix millions
de yen (ce qui, converti dans notre monnaie, ne correspondant
finalement qu'à la modique somme de quatre-vingt mille euros). Et
accepter le risque de mourir pour un si petit nombre de billets, ça
n'est très franchement pas crédible. Mais passons.
En
dehors du figurant qui à la fin du film remettra une mallette
remplie de billets au vainqueur du jeu, ne sont présents à l'écran
que quatre interprètes : Hiroshi Kitasenju, la jolie Sheena
Nagamori, Mayumi Ookawa, et Yuuki Tsukamoto. Les décors quant à
eux, se résument à une table, quatre chaises, et une minuscule
cellule où seront perpétrés les sévices. A forte connotation
sexuelle bien évidemment. Erotico-horrifique est Akai
Misshitsu.
Mais l'un comme l'autre, aucun des genres abordés dans ce film ne mettra en
appétit. Plus suggérés qu'exhibés, les actes sont relativement
ennuyeux à suivre, chacun y allant de sa fertile imagination.
Imagination que l'auteur de cette série Z a bien du mal à mettre en
pratique puisque le sexe, et le sang ne débordent à aucun moment.
Pas
de séance de bondage, mais quelques tripotages mammaires de rigueur,
quelques caresses intimes, pour débuter. Puis viennent les premiers
actes véritablement violents. Gifles, coups de poing, viol à l'aide
d'un tournevis, puis d'une ampoule lumineuse que le cinéaste à la
sadique idée de faire éclater à l'intérieur du vagin de la
victime. La vengeance, derrière, ne se fait pas attendre puisque
cette dernière impose lors de la manche suivante que son violeur la
'baise'.
On imagine les conséquences pour ce pauvre type qui la queue entre
les cuisses tapissées de bris de verre de la jeune femme, risque de
s’abîmer l'engin. Voilà le genre de contenu que propose Akai
Misshitsu.
Mais bon, entre le fantasme qui pourrait éclore dans l'esprit des
plus pervers d'entre nous à la lecture de tels sévices, et le
résultat à l'écran, le gouffre est infranchissable.
Le
film de Daisuke Yamanouch n'offre aucun intérêt. Le sexe est
triste et l'horreur quasiment absente. Non seulement l'on risque de
passer pour un type pas très net à la simple évocation de ce film,
mais les enjeux qui amènent à l'écriture d'un article sont deplus,
absents. De quoi réfléchir et se demander : 'à
quoi bon perdre son temps devant un film offrant si peu
d'intérêt ?'
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