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mardi 10 mai 2022

Le médecin imaginaire de Ahmed Hamidi (2022) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Les a priori reposent souvent sur des ressentis qui ne reflètent pas toujours ce que l'on observe par la suite. Il existe cependant parfois quelques exceptions qui tentent à démontrer une certaine forme d'omniscience. C'est lors d'une séance sur grand écran au cinéma CGR de Narbonne où était projeté Maison de retraite de Thomas Gilou (drôle d'idée que de payer sa place pour aller voir Kev Adams faire du... Kev Adams) que ma compagne et moi sommes tombés sur la bande-annonce d'une comédie dont la forme et le fond ne nous ont absolument pas emballé. Tout le contenu du médecin imaginaire d'Ahmed Hamidi semblait en effet être concentré autour de celle-ci. Une poignée de minutes renvoyant directement au fin fond de la comédie franchouillarde, mais à la manière ''franco-maghrébine''. Alban Ivanov étant semble-t-il sur une pente savonneuse depuis quelques temps et son acolyte du moment Fatsah Bouyahmed étant un parfait inconnu (ah ! J'apprends que le bonhomme a notamment été aperçu dans Le marquis de Dominique Farrugia en 2011 ou dans le convainquant Les invisibles de Louis-Julien Petit en 2018), ce ne sont certes pas les quelques images proposées en amuse-gueule qui nous firent sentir pressente l'envie de nous projeter dans les salles deux mois plus tard. Bon, en même temps, le film ne dure même pas les quatre-vingt dix minutes syndicales imposées par le passé. Se dire que quatre-vingt quatre minutes valent bien huit heures de travail quotidien justifia pourtant mon déplacement en salle. Sachant faire la part des choses sans pour autant vouloir imposer l'objet en question à ma douce moitié, c'est muni d'un courage de cinéphage qui oui, je l'avoue, force le respect, que je me suis apprêté afin de me retrouver dans les meilleures conditions pour aborder ce Médecin imaginaire dont le titre se réfère bien entendu au MALADE imaginaire d'un certain Jean-Baptiste Poquelin plus connu sous le nom de Molière. Mais ne nous emballons pas puisqu'en réalité, le scénario repose avant tout sur l'écriture d'Ahmed Hamidi lui-même (ex auteur pour Les Guignols de l'info entre 2000 et 2008 et frère du réalisateur Mohamed Hamidi) et sur celle de l'acteur franco-algérien Fatsah Bouyahmed. Oui, oui, celui-là même qui interprète l'un des deux principaux rôles !


Comme le dit si bien Alban Ivanov à la douzième minute : ''Oh ! Ça va être long !'' D'entrée de jeu, le film commence son traitement thérapeutique en infligeant au spectateur une compilation d'images censées représenter la tournée mondiale du DJ Wethu, pseudonyme sous lequel se cache Alex et prénom sous lequel se dissimule lui-même Alban Ivanov. Le tout pique les yeux et vrille les tympans. Des centaines de danseurs se déhanchant sur une purée électronique digne de David Guetta. Fatigué par ses incessantes représentations, Alex s'écroule sur la scène d'un festival marocain. Verdict : le DJ est victime d'un Burn-Out et d'une fracture du coccyx. Contraint de demeurer dans le coin le temps de guérir, Abdel, un apprenti aide-soignant va lui tenir compagnie. Chaque année offre son cortège de comédies françaises dont rares sont celles qui parviennent à surnager. Chaque année l'on a droit même à certains des pires représentants du genre. En 2018, ce fut le Brillantissime de Michèle Laroque (une provocation qu'un tel titre si l'on tient compte de l'ignominie du long-métrage !). All Inclusive de Fabien Onteniente et Ibiza d'Arnaud Lemort en 2019 ou Mystère à Saint-Tropez de Nicolas Benamou l'année dernière. Il faudra sans doute désormais compter sur Le médecin imaginaire qui, et alors que l'année n'en est pas encore arrivée à son terme, peut se vanter d'avoir rejoint les quelques exemples cités ci-dessus dans le tréfonds de la comédie française pour cette année 2022 !


Si de base Fatsah Bouyahmed possède un capital sympathie dû sa bonne bouille, on peut se demander comment Ahmed Hamidi a pu faire partie des auteurs des Guignols de l'info durant tant d'années au vu de l'indigence des dialogues de son premier long-métrage. L'ensemble est d'une lourdeur abyssale renforcée par une sur-interprétation de la part de l'acteur franco-algérien. Lequel n'est pourtant pas le plus navrant puisque Alban Ivanov est lui, carrément ultra poussif. D'une manière générale, le film n'est absolument pas drôle. Ni même ne serait-ce que distrayant. Ensuite, retour raté pour Smaïn Faïrouze huit ans après sa dernière apparition sur grand écran dans Les Portes du soleil de Jean-Marc Minéo. Aux côtés de Booder (nom de scène de l'humoriste franco-marocain Mohammed Benyamna), les deux hommes incarnent respectivement les inspecteurs Bachir et Mahmoud. Là encore, le résultat à l'écran est désastreux. On en aurait presque mal pour l'ancien pensionnaire du Théâtre de Bouvard. Quant à la présence de l'actrice Clotilde Courau dans le rôle de Julie, l'agent d'Alex, celle-ci ne résout en rien le problème. Même lorsque le réalisateur essaie d'apporter un peu de profondeur au récit en rapport avec les sentiments qu'éprouve Abdel pour une certaine Nassima (une quinzaine de rôles sur petit et grand écran en vingt-cinq ans de carrière pour l'actrice Saâdia Ladib), là encore, ça ne fonctionne pas. En une semaine, le film n'attirera qu'un peu plus de soixante-douze mille COURAGEUX (inconscients ?) spectateurs dans les salles obscures malgré ses 397 copies. Au final, Le médecin imaginaire nous abandonne avec le sentiment d'avoir été dupés une fois de plus. Souhaitons (nous) que Ahmed Hamidi prenne la bonne décision en cessant immédiatement toute activité dans le domaine du cinéma, son frère étant un peu plus à l'aise que lui aux commandes de comédies...

 

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