Adapté pour la toute
première adaptation sur grand écran avec Kvinden i Buret
de Mikkel Nørgaard en 2013, la série de romans policiers écrits
par le danois Jussi Adler-Olsen est devenue au cinéma l'une des
meilleures références en matière de thrillers scandinaves. Jusqu'à
ce que débarque à son tour en 2021, le cinquième épisode Marco
Effekten
de Martin Zandvliet, tout allait pour le mieux. Des débuts très
prometteurs jusqu'aux confirmations que furent Fasandræberne
de Mikkel Nørgaard en 2014, Flaskepost fra P de
Hans Petter Moland en 2016 et Journal 64
de Christoffer Boe deux ans pus tard, chaque nouvelle fournée était
attendue comme le messie. Alors que l'année dernière est sortie la
sixième adaptation des Enquêtes du département
V sous
le titre Den Grænseløse,
revenons sur l'énorme déception que fut Marco
Effekten en
2021. Une navrante passe d'arme dont la responsabilité ne fut pas à
mettre uniquement sur le compte de son réalisateur mais aussi et
surtout sur celui de la disparition à l'image des deux acteurs
iconiques qui jusqu'à maintenant étaient au cœur des différentes
investigations. On pense bien évidemment à Nikolaj Lie Kaas et
Fares Fares qui respectivement interprétaient jusque là les rôles
de Carl Mørck et d'Assad. Désormais remplacés par Ulrich Thomsen
et Zaki Youssef, le spectateur va très vite constater que le
personnage d'Assad sera largement mis de côté lors de cette
cinquième aventure du duo de flics danois qui cette fois-ci vont
enquêter autour de la disparition d'un coach en natation accusé
d'actes de pédophilie et sur l'éventuelle implication d'un jeune
immigré clandestin du nom de Marco (Luboš Oláh). S'agissant de la
disparition à l'écran de Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares, il faut
savoir que les deux acteurs acceptèrent de signer un contrat de
quatre longs-métrages. À l'issue du dernier, le personnage d'Assad
devant de toute manière quitter le Département
V,
il était logique que la collaboration entre les deux hommes devait
se terminer à l'issue de ce quatrième opus. Sauf que depuis, un
cinquième volet a été adapté sur grand écran ! Les deux
acteurs ont alors expliqué que les six nouveau tomes de l’œuvre
de Jussi Adler-Olsen feraient à leur tour l'objet d'adaptations,
ramenant ainsi la franchise au départ constituée de quatre
longs-métrages à dix !
Autant
dire que l'on n'est pas prêt de voir disparaître des écrans Carl
Mørck et Assad. Mais à quel prix ? Acheté tout comme ceux à
venir par un nouveau studio, Marco Effekten
est non seulement débarrassé de deux excellents interprètes mais
aussi de la profondeur scénaristique qui caractérisait jusque là
chacun des quatre premiers longs-métrages de la franchise. Désormais
l'on se retrouve face à un récit dont le script est effectivement
très simpliste malgré le sentiment de brouillard opaque que l'on
éprouve devant une mise en scène brouillonne qui finit par perdre
le spectateur. La réalisation mollassonne de Martin Zandvliet semble
d'ailleurs être à l'aune de l'interprétation de ses différents
acteurs qui de leur côté ne font rien pour impulser une certaine
énergie à un film qui en manque pourtant cruellement. La confusion
règne tant et si bien que l'on a parfois du mal à concevoir la
relation qui puisse exister entre le gamin et la disparition d'un
homme soupçonné d'avoir eu une relation sexuelle avec une jeune
adolescente et dont il détient une feuille de son passeport. Partant
d'un postulat qui ouvre grandes les portes les sujets de
l'immigration, du mépris des roms, des agressions sexuelles sur
mineurs ou de la vengeance supposée d'un enfant qui lui-même fut
peut-être victime de l'hypothétique pédophile, l'intrigue de Marco
Effekten
en rajoute quelques couches supplémentaires afin de noyer ET le
poisson, ET le spectateur qui au final ne s'y retrouve plus ! Si
le personnage d'Assad est inintéressant au possible à force de
n'apparaître qu'en arrière-plan de Carl, ce dernier n'est pas en
reste puisque interprété de manière lymphatique par un Ulrich
Thomsen qui a l'air de s'ennuyer autant que nous. Et si la résolution
de l'énigme, d'un classicisme que l'on aurait dû finalement déceler
plus tôt si seulement le réalisateur ne s'était pas joué de notre
perception, s'avère très décevante, elle termine surtout de nous
convaincre que Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares ont probablement fait
le bon choix de ne signer que pour les quatre premiers films. C'est
donc avec moins d'engouement que l'on abordera le presque fraîchement
sorti Den Grænseløse
d'Ole Christian Madsen. En espérant que le réalisateur aura su
remettre la franchise dans les rails même si l'absence de Nikolaj
Lie Kaas et Fares Fares risque de se faire à nouveau ressentir...
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