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lundi 10 février 2025

(Article révisé) : No Profanar el Sueño de los Muertos de Jorge Grau (1974) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Difficile de nos jours de trouver des œuvres vraiment sérieuses portant sur le sujet des Morts-Vivants et autres zombies, les vrais, pas ceux qui cavalent comme des dératés ou qui agrandissent les rangs des créatures anthropophages seulement trois ou quatre secondes après avoir été mordus ! C'est donc dans les vieilles bobines que l'on ira retrouver ce plaisir inextinguible consistant à suivre les aventures d'un nombre plus ou moins important de survivants dans un monde désormais envahi par des macchabées bien...''vivants'' ! Quoique à l'époque, je parle des années soixante et soixante-dix, l'occasion d'évoquer une planète Terre tombée entre les bras décharnés de millions d'individus puant la mort à mille lieues à la ronde n'était pas forcément chose courante. Si George Romero avait sommairement évoqué le sujet de l'invasion avec le remarquable Night of the Living Dead en opposant une poignée d'hommes et de femmes enfermés dans une demeure isolée de la campagne de Pittsburgh à vingt ou trente morts-vivants et pas davantage, c'est bien sa première séquelle, toujours mise en scène par le réalisateur américain et intitulée Dawn of the Dead qui à la fin des années soixante-dix marqua une date importante dans le genre en signifiant l'hypothèse d'un monde en totale perdition et où les zombies étaient représentés en plus grand nombre que les survivants eux-mêmes. George Romero encore lorsque entre les deux premiers volets de son hexalogie complétée en 1985 avec Day of the Dead, en 2005 avec Land of the Dead, en 2008 avec Diary of the Dead et enfin en 2009 avec Survival of the Dead, celui-ci réalisa ce que d'aucun peut considérer comme l'ancêtre du film d'infectés tel qu'on le connaît aujourd'hui avec The Crazies en 1973. Parallèlement à la carrière du cinéaste originaire de Pittsburgh, d'autres s'engouffrèrent dans cette même brèche avec plus ou moins de bonheur. Et parmi eux, le réalisateur et scénariste espagnol Jorge Grau dont nous n'apprendrons qu'aux néophytes qu'il appartint à cette catégorie de cinéastes qui furent les auteurs de films voguant dans différents courants tout en étant surtout connus pour s'être penchés sur l'horreur et l'épouvante. Concernant Jorge Grau, l'on aura surtout retenu chez lui Ceremonia Sangrienta en 1973 dans lequel il mélangea le ''mythe'' de la comtesse hongroise Élisabeth Báthory qui fut soupçonnée de nombreux actes de tortures et de meurtres sans pour autant être reconnue coupable lors de son procès (contrairement à ses complices qui furent tous condamnés à mort après avoir subit eux-mêmes des tortures), à celui des vampires.


Le film sort dans les salles espagnoles le 19 novembre 1973 et ce n'est qu'un an plus tard que les spectateurs hispaniques découvrent un autre film d'horreur signé Jorge Grau. Situant prétendument son intrigue au nord de la campagne anglaise, avec son titre original No Profanar el Sueño de los Muertos, ce film qui sortira bêtement chez nous sous le titre Le massacre des morts-vivants, en Italie (pays qui en outre coproduira le film avec l'Espagne) sous celui de Non si Deve Profanare il Sonno dei Morti mais que l'on pourra traduire sous le titre de ''Ne profanez pas le sommeil des morts'' sera en réalité tourné sur la terre d'origine du réalisateur. Écrit par Sandro Continenza et Marcello Coscia, il est difficile de ne pas imaginer que les deux scénaristes n'aient pas eu l'intention de profiter du succès du concurrent The Night of the Living-Dead sorti six ans plus tôt au moment de concevoir leur script. Tout porte à croire en effet que No Profanar el Sueño de los Muertos repose sur l'intention de ses auteurs de réitérer l'exploit de leur homologue outre-atlantique afin d'en récolter de juteux fruits. Et pourtant, si le grand public aura retenu que le premier volet de l'hexalogie de George Romero est entré dans l'histoire du septième art comme n'importe quel autre classique, chef-d’œuvre ou film culte, tous genres confondus, seuls les amateurs de cinéma d'horreur et d'épouvante en général et de zombies/morts-vivants en particulier peuvent citer sans avoir la voix qui tremble, le film de Jorge Grau. Et donc, bien qu'il n'ait pas été tourné en Angleterre mais sur le sol espagnol, l'illusion est presque parfaite. Si ce n'étaient les patronymes et les origines de la plupart des interprètes qui constituent le casting de cette petite merveille qu'est No Profanar el Sueño de los Muertos, on aurait effectivement pu croire que le film partageait les mêmes décors bucoliques et campagnards que, au hasard, la série culte créée par Robert S. Baker au tout début des années soixante-dix, Amicalement votre ! Jorge Grau profite de l'occasion qui lui est offerte pour aborder à son tour le thème de l'écologie à travers une équipe de chercheurs qui expérimentent un prototype de machine à ultra-sons censée éradiquer tout insecte se situant à proximité.


Un drôle d'engin ''agricole'' qui effectivement parvient à ses fins mais qui, à contrario, va avoir des répercussions sur les morts qui reposent dans le cimetière d'à côté... Les zombies de No Profanar el Sueño de los Muertos se situent très exactement entre ceux de Night... et ceux de Dawn... (sans la couleur verdâtre qui caractérise les morts-vivants de ce dernier). L'actrice madrilène Cristina Galbó incarne Edna, une jeune femme en route pour retrouver sa sœur Katie, une toxicomane complètement accroc à l'héroïne. Celle-ci rencontre en chemin un certain George (l'acteur italien Ray Lovelock), un marchand d'art avec lequel elle va sympathiser et surtout, partager cette même angoisse qui va les lier lorsqu'ils devront affronter des morts sortis de leur tombe particulièrement récalcitrants. Le film peut également compter sur la présence de l'espagnole Jeannine Mestre dans le rôle de Katie et dont le regard glauque est parfois presque plus flippant que le visage blafard des morts-vivants. Si ces derniers semblent pourvus d'une force que l'on ne soupçonnait pas jusque là chez ces créatures, le danger est également ailleurs. Chez l'acteur américain Arthur Kennedy qui de son côté incarne un inspecteur impulsif et surtout, remarquablement agressif, qui perd son sang-froid et que le spectateur aura l'occasion de prendre en grippe presque immédiatement. L'on notera la photographie atone de Francisco Sempere dont les couleurs semblent avoir fuit le cadre pour n'en laisser qu'une impression de désespoir permanent. Après la gamine matricide de The Night of the Living-Dead, Jorge Grau voit les choses de façon encore plus ''subversive'' pour l'époque. En effet, No Profanar el Sueño de los Muertos situant en partie son action dans un hôpital, le réalisateur et ses scénaristes évoquent l'idée de nourrissons attaquant et mordant les infirmiers qui en ont la charge ! Œuvre au moins aussi passionnante que The Night... le film du réalisateur espagnol concocte quelques séquences plutôt angoissantes. Comme lorsque George et Edna se retrouvent coincés dans un caveau, face à un zombie, puis deux, puis trois... Quelques effusions de sang sont également à noter, flirtant parfois avec le gore. Bref, si vous ne lconnaissez pas ce film et que vous ne savez pas quoi vous mettre sous la dent, un seul conseil : ruez-vous sur No Profanar el Sueño de los Muertos du réalisateur espagnol Jorge Grau...

 

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