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mardi 16 novembre 2021

Ushiaki No Kei de Yuji Makiguchi (1976) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Par l'odeur alléché, mais plus sûrement par le goût du sang et des fluides corporels sous toutes leurs formes, l'évocation de cette obscure production nippone datant des années soixante-dix parfois comparée au mythique Hei tai yang 731 de T. F. Mou (Camp 731 chez nous et Men Behind the Sun à l'internationale) ne pouvait qu'attiser ma curiosité. Un film à peine concevable à l'époque et dont l'écho des atrocités retentissent encore lorsque l'on redécouvre la chose aujourd'hui. Le Japon féodal dans toute sa splendeur son horreur. Un catalogue de tortures qu'aucun autre être vivant que l'homme ne pourrait concevoir. Quarante-six ans déjà que la bête est née et pourtant, peu de films peuvent se vanter d'être aussi vomitifs. Deux récits pour un seul long-métrage certes relativement court puisque n'excédant pas les quatre-vingt minutes. Et autant de temps pour mettre en scène à deux siècles de distance des individus sans le moindre sens moral. D'une part un homme d'état sadique et pervers qui du haut de son statut de magistrat en profite pour laisser libre cours au plus perverses tortures qu'il exige de ses administrés qui sous ses ordres, imaginent les pires sévices. Et d'autre part, un homme d'un statut bien moins important puisque étant aux services d'un propriétaire de bordel afin de payer ses dettes. Se réduisant à une peau de chagrin, le scénario ne sert que de prétexte à une somme conséquente d'actes barbares dont certains demeurent encore parfois insoutenables. Après un générique en forme de mise en bouche étalant de véritables images d'archives de charniers humains, le film démarre en grandes pompes avec l’ébouillantage d'une jeune femme, la pendaison puis le dépeçage d'un homme, avant de se poursuivre par les flammes d'un bûcher au sein duquel se consume le corps d'une jeune incendiaire. Nous sommes alors en 1628 et c'est ainsi donc que débute Ushiaki No Kei de Yuji Makiguchi, réalisateur japonais dont on ne sait pas grand chose de sa carrière dans notre pays. À part, désormais, qu'il fut donc l'auteur en 1976 d'une œuvre particulièrement gratinée en matière de scènes d'horreur. Où quand le gore n'avait déjà plus grand chose à voir avec celui de son créateur de génie, l'américain Herschell Gordon Lewis (Blood Feast, 2000 Maniac, Color Me Blood Red, etc...)...


Sans doute moins traumatisant que le Hei tai yang 731 de T. F. Mou qui lui reposait sur d'authentiques expériences menées au sein de l'unité militaire de recherche bactériologique de l'Armée impériale japonaise numéro 731 entre 1932 et 1933, Ushiaki No Kei propose une succession d'atrocités, et ce, malheureusement au détriment d'un scénario rachitique. Une absence presque totale de cohésion dans le montage et une réalisation bancale par contre rattrapées par une constante inventivité dans les actes de barbaries qui y sont exposées. Des effets gore parfois étonnamment réussis, voire même franchement gerbants. Comme cette pauvre jeune femme écartelée à l'aide de deux buffles lors d'une séquence vraiment horrible et que l'on conseillera aux plus sensibles d'y assister munis d'un sac en papier ou d'un seau en cas de mouvement antipéristaltique imprévisible ! D'une totale gratuité, les séquences d'horreur s'enchaînent avec autant de régularité qu'une chaîne de dépeçage dans un abattoir. Ushiaki No Kei traite à minima du christianisme et de sa chasse par des représentants de l'état qui agissent alors en toute impunité. N'espérez surtout pas voir le Bien l'emporter sur le Mal. Tout ici est fait pour que le spectateur garde sur le visage la moue de dégoût que lui inspirent les faits relatés. Avec un petit air de psychédélisme qui ne tient qu'à la volonté de cacher les sexes durant l'action mécanique qui s’enclenche lorsque les corps en sueur s’entremêlent dans un érotisme léger, mais qui parfois confine à la déviance (en témoigne la séquence pseudo-zoophile de léchage canin). Si le premier acte est nettement plus convaincant dans tous ses aspects, le second choisi de mettre un peu moins de sang tout en offrant au spectateur médusé, d'autres fluides corporels que ce dernier sera content de n'avoir pas à sentir les effluves. De tous les personnages, nous retiendrons tout d'abord Sutezo, le ''héros'' du second chapitre à l'expression typique du théâtre Nô. Caricatural et outrancier, il marque de son emprunte le cadre sordide qu'impose le récit. Tout comme cette vieille femme pratiquant de manière barbare et sadique un avortement ou plus tôt, chez ce chef de clan au sadisme rare. Une pellicule poisseuse, gore à souhait, outrancière et hystérique. Une véritable curiosité à (re)découvrir de toute urgence...

 

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