En 1973 sortait sur les
écrans américains l'un des plus grands films d'horreur de tous les
temps. L'Exorciste
de William Friedkin. L'histoire de Regan Theresa MacNeil, adolescente
possédée par le démon Pazuzu, exorcisée par deux hommes d'église,
les pères Damien Karras et Lankester Merrin. Plusieurs séquelles
furent réalisées par la suite mais aucune d'entre elles ne
parvient à égaler ce véritable monument de l'effroi notamment
inspiré par un authentique cas de possession relaté dans un
exemplaire du Washington
Post sous
le titre ''The Boy Reported Held in Devil's Grip''. Le film ressort
vingt-sept ans plus tard dans une version rallongée agrémentée de
plusieurs séquences dont une particulièrement impressionnante
montrant la jeune fille dévaler les escaliers de sa maison comme une
araignée (la scène dite du Spider
Walk).
La France bénéficiera malheureusement à cette époque d'une
version intégralement redoublée en français... Dix-sept ans après
la première sortie de L'Exorciste
l'idée relativement délirante de réaliser une parodie du film
germe dans l'esprit de Bob Logan, réalisateur l'année précédente
de la comédie Up Your Alley
dans lequel nous retrouvions déjà l'actrice Linda Blair (la petite
Regan du classique de William Friedkin). Surfant sur le succès de la
série de longs-métrages réalisés par les frères David et Jerry
Zucker ainsi que par leur compagnon Jim Abrahams (les trois homme
étant plus connus sous l'acronyme ZAZ),
Bob Logan propose à l'acteur Leslie Nielsen d'endosser le rôle du
Père Gédéon Mettez (Jebedaiah Mayii dans la version originale),
celui-là même qui était censé avoir exorcisé la jeune Nancy
Aglet (Linda Blair) dix-sept ans auparavant...
Comme
on peut le constater, si les noms des personnages ont changé, la
parodie s'inspire par contre très ouvertement du long-métrage de
William Friedkin. La présence de Leslie Nielsen n'étant pas le
fruit du hasard, le film semble faire partie de la saga des Y
a-t-il...
titre abusivement employé chez nous pour regrouper des œuvres
parodiques qui, si elles ont en rapport la présence de Leslie
Nielsen et des ZAZ
au
générique n'ont en réalité pas toujours d'accointance entre elles
comme le signifient les titres dans leur version originale. Retitré
dans notre pays Y a-t-il un exorciste pour sauver
le monde ?
(une sortie dans les salles française début 1994 affubla même le
long-métrage du titre L'Exorciste en folie),
Repossessed
a cette particularité de parodier quasiment exclusivement le film de
William Friedkin quand d'autres, souvent, s'amusent à égratigner
toute une série de longs-métrages dans une seule et même comédie.
Tout comme les valeurs sûres du genre, le film de Bob Logan passe le
plus clair de son temps à jeter en pâture des gags quasiment
ininterrompus malheureusement, ici, de très mauvaise qualité. L'on
pourrait alors supposer que le public français n'était sans doute
pas prêt à ingérer un humour typiquement américain, mais
connaissant les critiques désastreuses relatées par certains
journalistes spécialisés d'outre-atlantique, il est un fait que
Possessed
est mauvais...
Linda
Blair a beau reprendre le personnage qui l'a rendue célèbre en
l'exploitant de manière beaucoup plus hystérique qu'auparavant,
Leslie Nielsen a beau nous rejouer le même type de rôle que dans,
par exemple, Y a-t-il un flic pour sauver la
reine ?,
le film ne fonctionne absolument pas. La faute à un manque flagrant
d'humour. Le film part dans tous les sens, sans réelle cohésion
entre chaque scène. Un prétexte pour balancer à l'image des gags
lourdingues. Possessed
s'avère alors terriblement ennuyeux malgré sa courte durée qui
n'excède pas les soixante-quinze minutes. C'est court,mais en même
temps, c'est déjà bien trop long. Si le film fait évidemment
référence à quelques séquence de l’œuvre originale, leur
évocation ici tombe littéralement à plat. Gags poussifs dont la
multiplication demeure hélas, inefficace. Allez, ne soyons pas trop
vaches ! Disons qu'à un ou deux petits moments l'on va
sourire... par politesse ou même, pourquoi pas, sincérité. Une
toute petite poignée de secondes qui ne justifient par contre pas la
vision de cette désastreuse parodie de fond de tiroir qui, bien
évidemment, ne parvient jamais à faire de l'ombre aux classiques du
genre. Voir Possessed,
c'est perdre son temps...
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