Jarre... Jean-Michel
Jarre... Contrairement à son père Maurice qui composa énormément
de bandes originales pour le septième art (Docteur Jivago
de David Lean en 1965, Jésus de Nazareth
de Franco Zeffirelli en 1977, Liaison Fatale
d'Adrian
Lyne en 1987, etc...) durant sa prolifique carrière, Jean-Michel
Jarre n'en aura écrite qu'une seule pour le second des deux seuls
longs-métrage que réalisera Jean Chapot pour le grand écran après
La Voleuse
en 1966. Les Granges Brûlées
sera la seconde et dernière rencontre entre Simone Signoret et Alain
Delon deux ans après La Veuve Couderc
de Pierre Granier-Deferre en 1971. Le film sort deux ans plus tard,
en 1973, année de sortie d'un autre long-métrage mettant en scène
un autre grand interprète français, l'acteur Jean Gabin. L'Affaire
Dominici
de Claude Bernard-Aubert ressemble d'ailleurs étonnamment au
long-métrage de Jean Chapot. Même contexte rural, austère et
renfermé sur lui-même. Famille identique, d'un côté le patriarche
et de l'autre, la matriarche. Deux enquêtes policière survenant
après des cas d'homicides à la différence de quoi, la première
concerne le cas véritable de Sir Jack Drummond, de son épouse Anne
Wilbraham et de leur fille Elizabeth assassinés tous les trois près
de la ferme des Dominici située dans la commune de Lurs dans les
Basses-Alpes. La seconde, elle, concerne une jeune femme dont le
corps a été retrouvé près de sa voiture (comme le couple
d'anglais et leur fille d'ailleurs) située non loin de la ferme des
Cateux. Autre différence fondamentale entre les deux longs-métrages,
celui de Jean Chapot n'est par contre pas inspiré d'un fait divers
authentique mais se base sur le scénario de Jean Chapot, de
Frantz-André Burguet et Sébastien Roulet...
Comparé
à La Veuve Couderc,
Les Granges Brûlées
ne joue pas sur le terrain du jeu de la séduction entre ses deux
principaux protagonistes mais davantage sur le choc qui est perçu de
ces mœurs que partagent les habitants de cette région où fut
tourné le film de Jean Chapot. C'est d'ailleurs le réalisateur
lui-même qui choisit le cadre de la
Grange Brûlée,
lieu réel mis au pluriel pour une question de droits. Quelques
séquences viennent appuyer cette impression comme celle durant
laquelle le réalisateur pose sa caméra au beau milieu d'une fête
de village où lors d'une traditionnelle fête d'anniversaire que
partagent plusieurs habitants et au milieu de laquelle trône la
toujours impressionnante Simone Signoret. Matriarche contrainte de
composer entre une belle-fille ayant toutes les apparences de la
jeune fille volage (et je reste poli) en la personne de Monique
qu'interprète Miou-Miou qui n'a débuté sa carrière au cinéma que
deux ans auparavant et son fils Paul, rejeton alcoolisé et fortement
soupçonnable campé par un Bernard Le Coq plutôt convaincant. On
retrouve également Paul Crochet dans le rôle de Pierre Cateux,
l'époux de Rose, la matriarche, celle de Jean Bouise en journaliste,
Christian Barbier en capitaine de police et même Catherine Allégret
dans le rôle de Françoise Cateux, fille à l'écran et dans la vie
de Simone Signoret...
L'austérité
qui se dégage de ces Granges Brûlées provient
de la distance qui se crée naturellement entre cette famille de
paysans apparemment rustres, les villageois, et ceux de la ville
majoritairement représentés par la figure autoritaire que symbolise
le personnage du juge Pierre Larcher qu'interprète Alain Delon. Afin
de mieux renforcer la rudesse de cette existence en milieu rural, le
film est tourné en plein hiver, le village et ses alentours étant
recouverts d'un épais manteau de neige. Par opposition à la
rusticité des lieux, Jean-Michel Jarre qui a quitté le Groupe
de recherches musicales
deux ans auparavant signe une bande originale électronique et
expérimentale à mille lieux de son premier véritable album qui
sortira trois ans plus tard en 1976, le phénoménal Oxygène.
Si Les Granges Brûlées
n'a sans doute pas la force de La Veuve Couderc
(le sujet ne se prêtant pas au même type d'émotion), le couple
Simone Signoret/Alain Delon y demeure cependant intact...
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