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samedi 4 janvier 2025

La Conquête de Xavier Durringer (2011) - ★★★★★★☆☆☆☆



La question que je me suis posé à la fin de la projection de cette Conquête signée par le cinéaste, dramaturge et scénariste français, Xavier Durringer est celle-ci : faut-il s’apitoyer pour cet homme d'état que fut Nicolas Sarkozy lors des quelques mois qui précédèrent son élection au poste de président de la République ou bien demeurer insensible devant cet étalage quelque peu impudique mais ô combien instructif d'un exercice de l''état qui ressemble finalement en tous points à un bac à sable pour adultes ? La question reste posée. Elle et beaucoup d'autres d'ailleurs. Surtout si l'on se positionne en tant qu'inculte en la matière, portrait auquel je me référerai sans honte puisque la politique et moi, ça ne fait pas deux, ni trois, ni dix, mais mille ! Voir tous ces costards-cravates jouer avec les deniers publics, se moquer avec cynisme et désinvolture les uns des autres a toujours eu de quoi me dégoûter. Ça n'est donc certes pas pour le personnage de Nicolas Sarkozy, le nabot, le nain, décrit par certains (et avec virulence et une certaine idée du mépris et de la rancœur par un Dominique de Villepin plus vrai que nature (incarné par l'acteur Samuel Labarthe) que ma compagne et moi avons jeté notre dévolu (parmi tant d'autres) sur La Conquête, mais bien parce que l'homme politique déjà cité deux fois dans cet article est interprété par l'immense Denis Podalydès.

Pathétique ! Non pas l’œuvre de Xavier Durringer, mais cette vision qu'il nous offre des grands dirigeants de notre pays. Des gamins qui avant de penser à leurs concitoyens, n'ont d'intérêt que pour leur propre personne. Mais le cinéaste nous apprenait-il là une information que nous ignorions ? Non, bien entendu. Que les hommes politiques se déchirent à grands coups de phrases assassines ne nous étonne plus. C'est peut-être la raison pour laquelle Xavier Durringer s'est penché, au delà de la lente montée vers la plus grande marche de l’État de Nicolas Sarkozy, sur son histoire personnelle avec Cécilia, son ex-épouse.

A lire le synopsis, La Conquête avait tout de la comédie loufoque inscrite dans un semblant de biopic faisant une large place à la farce. Pourtant, il semblerait bien que la vérité ait été scrupuleusement respectée. Le film outrepassant donc les sphères publiques, on se retrouve devant un spectacle « digne » de la presse people à scandale relatant la destruction du couple Nicolas-Cécilia. A-t-on vraiment envie d'assister à tel spectacle ? Quelque part, la situation vécue par Nicolas Sarkozy, comme d'ailleurs il le fera fort intelligemment lors d'une émission télévisée, montre combien il est d'abord un homme. Comme n'importe lequel d'entre nous. Tiraillé entre sa vie privée et la scène politique.

Une scène que la plupart des interprètes a su s'approprier. A commencer par Denis Podalydès bien entendu. Dans la peau d'un Nicolas Sarkozy pas forcément attachant mais dont on conviendra qu'il avait lui aussi ses faiblesses. Un gamin, en somme. L'acteur de la Comédie Française s’approprie avec aisance cet homme politique dont il a repris le timbre de la voix et les mimiques. A ses côtés, un Bernard Le Coq en Jacques Chirac parfois saisissant. Hippolyte Girardot dans le rôle de Claude Guéant et bien sûr, Florence Pernel dans celui de de Cécilia. En entourant le personnage incarné par Denis Podalydès, chacun a mis en valeur un homme que l'on s'est acharné à montrer comme un être froid, cynique, mais qui devant la caméra de Xavier Durringer nous révèle toute sa maladroite humanité. Pas sûr que La Conquête permette à tout un chacun de changer d'opinion sur celui qui fit si peu pour son pays durant ses deux mandats, mais l’œuvre du cinéaste, en tant que telle, demeure un excellent divertissement qui de plus, ne demande aucun travail de concentration particulier pour en comprendre les ficelles. Sympa...

samedi 13 mars 2021

Les Granges Brûlés de Jean Chapot (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Jarre... Jean-Michel Jarre... Contrairement à son père Maurice qui composa énormément de bandes originales pour le septième art (Docteur Jivago de David Lean en 1965, Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli en 1977, Liaison Fatale d'Adrian Lyne en 1987, etc...) durant sa prolifique carrière, Jean-Michel Jarre n'en aura écrite qu'une seule pour le second des deux seuls longs-métrage que réalisera Jean Chapot pour le grand écran après La Voleuse en 1966. Les Granges Brûlées sera la seconde et dernière rencontre entre Simone Signoret et Alain Delon deux ans après La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre en 1971. Le film sort deux ans plus tard, en 1973, année de sortie d'un autre long-métrage mettant en scène un autre grand interprète français, l'acteur Jean Gabin. L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert ressemble d'ailleurs étonnamment au long-métrage de Jean Chapot. Même contexte rural, austère et renfermé sur lui-même. Famille identique, d'un côté le patriarche et de l'autre, la matriarche. Deux enquêtes policière survenant après des cas d'homicides à la différence de quoi, la première concerne le cas véritable de Sir Jack Drummond, de son épouse Anne Wilbraham et de leur fille Elizabeth assassinés tous les trois près de la ferme des Dominici située dans la commune de Lurs dans les Basses-Alpes. La seconde, elle, concerne une jeune femme dont le corps a été retrouvé près de sa voiture (comme le couple d'anglais et leur fille d'ailleurs) située non loin de la ferme des Cateux. Autre différence fondamentale entre les deux longs-métrages, celui de Jean Chapot n'est par contre pas inspiré d'un fait divers authentique mais se base sur le scénario de Jean Chapot, de Frantz-André Burguet et Sébastien Roulet...


Comparé à La Veuve Couderc, Les Granges Brûlées ne joue pas sur le terrain du jeu de la séduction entre ses deux principaux protagonistes mais davantage sur le choc qui est perçu de ces mœurs que partagent les habitants de cette région où fut tourné le film de Jean Chapot. C'est d'ailleurs le réalisateur lui-même qui choisit le cadre de la Grange Brûlée, lieu réel mis au pluriel pour une question de droits. Quelques séquences viennent appuyer cette impression comme celle durant laquelle le réalisateur pose sa caméra au beau milieu d'une fête de village où lors d'une traditionnelle fête d'anniversaire que partagent plusieurs habitants et au milieu de laquelle trône la toujours impressionnante Simone Signoret. Matriarche contrainte de composer entre une belle-fille ayant toutes les apparences de la jeune fille volage (et je reste poli) en la personne de Monique qu'interprète Miou-Miou qui n'a débuté sa carrière au cinéma que deux ans auparavant et son fils Paul, rejeton alcoolisé et fortement soupçonnable campé par un Bernard Le Coq plutôt convaincant. On retrouve également Paul Crochet dans le rôle de Pierre Cateux, l'époux de Rose, la matriarche, celle de Jean Bouise en journaliste, Christian Barbier en capitaine de police et même Catherine Allégret dans le rôle de Françoise Cateux, fille à l'écran et dans la vie de Simone Signoret...


L'austérité qui se dégage de ces Granges Brûlées provient de la distance qui se crée naturellement entre cette famille de paysans apparemment rustres, les villageois, et ceux de la ville majoritairement représentés par la figure autoritaire que symbolise le personnage du juge Pierre Larcher qu'interprète Alain Delon. Afin de mieux renforcer la rudesse de cette existence en milieu rural, le film est tourné en plein hiver, le village et ses alentours étant recouverts d'un épais manteau de neige. Par opposition à la rusticité des lieux, Jean-Michel Jarre qui a quitté le Groupe de recherches musicales deux ans auparavant signe une bande originale électronique et expérimentale à mille lieux de son premier véritable album qui sortira trois ans plus tard en 1976, le phénoménal Oxygène. Si Les Granges Brûlées n'a sans doute pas la force de La Veuve Couderc (le sujet ne se prêtant pas au même type d'émotion), le couple Simone Signoret/Alain Delon y demeure cependant intact...

 

samedi 28 mars 2020

Christ(off) de Pierre Dudan (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆


 
Dix mois après Coexister de Fabrice Eboué sortait sur les écrans de cinéma Christ(off) de Pierre Dudan. De là à dire que le réalisateur et scénariste a pompé l'excellente comédie de l'humoriste français auteur de trois one man show dont un premier Faites entrer Fabrice Éboué agréablement irrévérencieux, il n'y a qu'un pas. Il ne suffit pas toujours de changer quelques notes à une composition pour tromper le mélomane comme il ne suffit pas davantage de modifier quelques lignes de dialogue ou une partie d'un scénario pour éviter d'être taxé de plagiaire. Le long-métrage de Fabrice Éboué nous contait l'histoire d'un producteur de musique créant un groupe constitué d'un prêtre, d'un rabbin et d'un faux imam. Celui de Pierre Dudan tourne autour du père Marc, lequel forme un groupe de musique chrétienne composé du Père Bernard, du Père Luc, du Frère Julien et du Frère Christophe, ce dernier n'appartenant en réalité, pas du tout au clergé. L'objectif des héros de Coexister était de monter à Paris pour donner un concert à l'Olympia. Celui de Christ(off) est quant à lui pour ses personnages de remporter un concours afin de récolter des fonds suffisants afin de faire construire un hôpital pour enfants à Haïti...

Au générique, Michael Youn (Le Morning Live, Fatal, Carbone), Lucien Jean-Baptiste (Caméra Café, Turf, Fonzy, La Deuxième Étoile), l'humoriste Jarry (Entre fous émois), le demi-frère d'Alexandre Astier, Simon (Kaamelott, Denis, L'Embarras du choix) et Bernard Le Coq qui demeurera muet une grande partie du film. Autour de ce quintet, l'actrice Victoria Bedos, fille du célèbre humoriste Guy Bedos, incarne Jeanne, la régisseuse du groupe. Le réalisateur offre en outre un petit rôle à l'acteur/rappeur Joey Starr. Entre répétitions, concerts dans les chapelles de petits villages, et conflits entre membres, Christ(off) propose un schéma relativement classique qui fait très peu de vagues en comparaison des nombreuses tentatives du réalisateur et de ses interprètes de nous arracher des rires. Et pourtant, force est de reconnaître qu'entre Christ(off) et Coexister, la comparaison s'arrête à la frontière des faits évoqués au dessus puisque le premier ne parvient jamais à reproduire ce qui faisait le charme du second.

Pierre Dudan a beau tenter d'inclure quelques références sexuelles et autant d'obscénités, le résultat est d'une telle vacuité qu'il ne parvient même pas à entacher la robe de bure de ses interprètes (aurait-il osé s'attaquer à l'Islam comme il s'amuse des stéréotypes entourant l’Église? Pas certain...). Et lorsqu'il tente un clin d’œil facile vers l'Intouchables d'Éric Toledano et Olivier Nakache, l'effet passe sur le spectateur comme un voile d'indifférence. De quoi demeurer circonspect devant l'inefficience crasse de gags éculés que le vulgaire ne parvient jamais à rehausser. C'est donc sans effets probants que le réalisateur et scénariste réalise une comédie qui se laisse contempler sans pour autant dérider le spectateur. Les gags à deux balles déroulent leur séquence sans avoir jamais aucune conséquence sur son humeur (la Cène, le chemin de croix). Tout juste pourra-t-on accorder à défaut d'autre chose, le soin apporté aux quelques chansons écrites et interprétées par le groupe Les Apôtre, plutôt entraînantes. Pour le reste, Christ(off) ressemble à ce qu'aurait pu être Coexister s'il sa réalisation avait été mise entre les mains d'un réalisateur peu inspiré...

mardi 29 août 2017

C'est beau la vie quand on y pense de Gérard Jugnot (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est vrai, C'est beau la vie quand on y pense. Pour son onzième long-métrage en tant que réalisateur, le cinéaste, scénariste, producteur et acteur français Gérard Jugnot décide de l'aborder sous un angle chaleureux, sans même penser un seul instant exploiter la part sombre de l'humanité. Sans même voir dans le personnage de Hugo, ce petit voyou, cette petite frappe des cités qu'il aurait pourtant été si facile pour lui de caricaturer. Gérard Jugnot préfère y voir un jeune adulte au sortir de l'adolescence. Pas tout à fait mature, mais apte à prendre des décisions qui iront toutes, d'une manière ou d'une autre, dans le bon sens. C'est aidé de Guy Laurent, Thibault Vanhulle et Romain Protat que Gérard Jugnot écrit le scénario tiré d'une idée que lui a inspiré sa propre imagination. Une belle histoire d'amitié. Une rencontre. Quelques ficelles un peu usées (le coup de la voiture de rallye à réparer) mais un cœur GROS comme ça. Jugnot aime les marginaux (Une Époque Formidable), les flics maladroits (Pinot Simple Flic), les Directeurs des Ressources Humaines (Fallait Pas !), Et les coiffeurs breton (Meilleur Espoir féminin). D'ailleurs, ici, il y retourne. En Bretagne. Et pas tout seul. Non, accompagné de Hugo, qui non content de vivre dans une cité, porte le cœur du fils de Loïc le Tallec que Jugnot campe lui-même.
Lassé de bosser pour un concessionnaire dont il possède des parts, il les revend et part à la recherche de Hugo dont il ne connaît tout d'abord pas l'identité. Il veut savoir qui porte le cœur de son fils. Peut-être sera-ce aussi l'occasion pour ce père qui ne s'est jamais trop occupé de son enfant, de rattraper ses erreurs avec Hugo. Et cela tombe bien puisque le jeune homme vit avec sa grand-mère. Se déplaçant jusqu'en Bretagne, patrie de Loïc, les deux hommes vont apprendre à se connaître. A s'apprécier, certes. Mais aussi, parfois, à se prendre la tête. Une belle amitié naît pourtant entre ces deux individus que tout ou presque sépare. Si à travers Hugo Loïc va tenter de rattraper ses erreurs passées, Hugo, lui, sans le savoir, va peut-être enfin savoir ce que c'est que d'être aimé, comme un fils...

Peut-être pas aussi fort et chargé en émotions que Une Époque Formidable, C'est beau la vie quand on y pense demeure tout de même une belle surprise. La rencontre entre l'ancien, Gérard Jugnot, et le petit nouveau, François Deblock. Même pas une dizaine de films au compteur, cet interprète qui semble préférer le théâtre au cinéma fera sûrement beaucoup parler de lui. De sa première apparition auprès de Gérard Jugnot, presque insignifiante, jusqu'aux échanges verbaux beaucoup moins drôles survenant vers la fin, François Deblock campe un Hugo fort attachant dont la verve arrache tout sur son passage. C'est beau la vie quand on y pense est une œuvre si optimiste que son auteur a préféré lui ôter tout ce que l'on aurait pu redouter du personnage de Hugo. On ne sait si lors de l'écriture, certains passages attendus ont été gommés par la suite, mais on ne saura sans doute jamais, hors témoignage du cinéaste, si à l'origine Gérard Jugnot avait de plus sombres projets pour le personnage d'Hugo. Que sont donc devenus les mystérieux projets entrepris par le jeune homme concernant la carte bleue de son hôte ou son étrange comportement face au site vente de voitures dont on devine qu'il projette de vendre celle de Loïc pour se faire un peu d'argent ?

Jugnot s'en fiche, et nous avec. On ne découvrira pas grand-chose de la Bretagne à part quelques paysages forts sympathique et surtout un village en Côtes-d'Armor, dans l'Ille-et-vilaine, à Toulon ainsi qu'à La Seyne-sur-Mer. Gérard Jugnot a convié pour l'occasion l'acteur Bernard Le Coq, la belle Gaia Weiss dont il s'agit ici du cinquième long-métrage, son fils Arthur Jugnot pour deux scènes irrésistibles de drôlerie, ainsi que Isabelle Mergault, seule fausse note commise par le réalisateur alors que Josiane Balasko s'imposait sans doute d'office. A part cela, C'est beau la vie quand on y pense est une comédie chaleureuse, pleine de bons sentiments. Des sentiments qui ne versent jamais dans la guimauve tant l'acteur-réalisateur parvient à saisir l'essentiel. Ah ! Une dernière chose, les plus attentifs auront sans doute remarqué la photo de Gérard Jugnot à l'époque où son personnage était censé être pilote de Rallye. Je ne voudrais surtout pas dire de bétises mais il me semble qu'elle provient du long-métrage que tourna Jugnot auprès d'Anémone en 1982, Le Quart d'Heure Américain. Si tel est le cas, c'aurait été une chouette idée que le personnage du onzième long-métrage de Gérard Jugnot porte alors le même nom... Non ?

samedi 2 juillet 2016

C'est Dur pour Tout le Monde de Christian Gion (1975)



Lorsque Dan Letellier apprend de la bouche de l'un de ses amis que Paul Tardel, PDG de la plus grande agence de publicité française, déjeune à quelques tables de la leur, il saute sur l'occasion pour lui demander une faveur : passer devant lui et le faire passer pour l'un de ses amis afin de le faire valoir auprès de son éventuel futur embaucheur. Appréciant le culot du jeune homme, Paul Tardel prend letellier sous son aile et lui confie un poste dans son agence. Mais le caractère contrariant de celui-ci énerve tant son nouvel employeur qu'il ne tarde pas à prendre la porte.

N'étant pas du genre à se laisser gagner par l'abattement, Letellier décide de monter sa propre affaire. Mais contrairement à Paul Tardel qui ne s'attarde jamais sur la qualité des produits dont ses clients lui confient la promotion, Letellier a à l'esprit une idée qui va révolutionner le monde de la publicité. Au sein de sa propre entreprise, et aidé par différents collaborateurs dont sa petite amie Carole et l'ancienne secrétaire de Tardel qui elle aussi a été débarquée, il va proposer à ses clients de dire toute la vérité sur les produits qu'il va avoir la charge de promouvoir. Et ça marche. Devant le succès de son concurrent, Paul Tardel convainc Laurent, l'un de ses collaborateurs, d'insister auprès de Letellier pour qu'il accepte de le rencontrer. Mais Letellier est bien décidé à ne pas se laisser faire et mène une guerre partagée avec son ancien employeur...

C'est Dur pour Tout le Monde est le quatrième long-métrage du cinéaste Christian Gion. On ne peut pas dire que sa filmographie ait brillé de mille feux. Car entre l'érotisme des Couples du Bois de Boulogne, l'humour zédifiant des Diplômés du Dernier Rang, et les très cons Les Bourreaux des Cœurs, Le Pion et Pizzaiolo et Mozzarel, il n'y a guère que Le Provincial et Sup de Fric pour surnager un tant soit peu dans une série de longs-métrages qui dans une grande majorité demeurent superficiels.

Le fait que soit présent au générique l'immense Bernard Blier (qui a lui seul sauve le film du naufrage) et que l’œuvre se déroule dans le monde impitoyable de la publicité rappelle forcément un autre film, lui, d'excellente qualité: Le Distrait de et avec Pierre Richard. Blier, déjà en « patron de pub ». mais cette fois-ci face à un Pierre Richard extraordinaire de drôlerie. Mais ne l'est pas qui veut, et ce n'est certainement pas le très mauvais Francis Perrin, bien meilleur sur une scène que devant une caméra, qui fera de l'ombre au grand comique. On peut adorer Claude Piéplu, ou même Robert Castel, et voir en leur présence au générique le signe annonciateur d'un sinistre à venir.

Reste heureusement Bernard Blier. Toujours présent, et impliqué quel que soit son rôle ou le film dans lequel il apparaît. Un acteur qui d'un simple regard faisait passer toute une gamme d'émotions sans qu'il n'ait jamais besoin de prononcer le moindre mot. C'est lui le personnage principal et non Francis Perrin. C'est sur lui que repose tout le film. Christian Gion peut le remercier (enfin non, merde) car sans la présence de cet immense acteur, le film n'aurait été rien d'autre que ce qu'il est en réalité : un bon gros nanar...

mercredi 4 mai 2016

Élie et Dieudonné: Le Clone de Fabio Conversi (1997)



Élie Semoun et Dieudonné n'auront tourné ensemble qu'un seul long-métrage durant leur collaboration entre 1990 et 1997. ce film, c'est Le Clone de Fabio Conversi qui tourna ensuite deux œuvres en 2001 avant de ne plus faire parler de lui.

Comme l'on pouvait s'y attendre, Le Clone est une comédie. Une petite, une minuscule comédie qui ne risquait pas l'année de sa sortie de faire de l'ombre aux classiques du genre. Élie, c'est Thomas. Un ingénieur en informatique qui travaille depuis des mois sur la conception d'un logiciel qui devrait, s'il fonctionne, permettre de résoudre un problème qui touche des millions de personnes de par le monde : la timidité. Le personnage central de ce programme s'appelle Léo, et il est le portrait craché de son concepteur, mais sans les défauts. Thomas a tellement bien fait son travail en créant un personnage autonome que ce dernier n'a plus qu'une seule idée en tête : quitter l'écran et se balader dans le monde réel. Et si Thomas n'est pas d'accord, Léo, lui, profite d'un court-circuit pour se loger dans le corps de Patrick (Dieudonné), un faible d'esprit qui travaille comme homme de ménage dans la boite ou officie Thomas. Mais cette nouvelle liberté ne va pas se faire sans encombres dans l'existence de Thomas, et de Patrick, bien sûr...


A l'époque où Fabio Conversi décide de tourner avec Élie Semoun et Dieudonné, le duo de comiques a atteint le point culminant de sa carrière. Jouant sur leurs différences d'origines (Dieudonné l'africain, Élie le juif), les deux hommes n'ont de cesse d'aborder des thèmes qui se révèlent déjà à l'époque fondamentaux. Racisme et intégration sont au cœur de sketches dont certains résonnent encore de nos jours dans nos têtes : Le Chantier, Les Stocopies, L’Hôpital ou encore, celui qui les a véritablement rendu célèbres, Zephirin et Bokassa. Le Clone sera donc leur unique collaboration au cinéma, les deux hommes ayant choisi de prendre des routes différentes peu de temps après la fin du tournage.

Si le film de Fabio Conversi n'est pas irrésistiblement drôle, on pourra tout de même sourire devant les cabotinages qui opposent les deux humoristes. L'interprétation est loin d'être exemplaire et l'on sent bien que le film n'existe que parce son auteur a voulu profiter de l'engouement du public pour un duo très populaire. Aux côtés d’Élie et Dieudonné, on retrouve le charme des actrices Smadi Wolfman et Marie Guillard (que l'on retrouvera toutes les deux dix ans plus tard aux côtés d'Albert Dupontel dans Chrysalis de Julien Leclerq), opposée au caractère acariâtre de la belle-mère de Thomas interprétée par l'actrice Axelle Abbadie (Les Côtelettes de Bertrand Blier). Sont également au casting, le toujours excellent Zinedine Soualem, acteur prolifique et surtout très attachant (L’Écume des Jours, Supercondriaque, La Maison du Bonheur, etc...) et Pierre Vernier dont l'immense carrière débutée en 1960 n'est surtout pas à négliger (L'homme joua tout de même aux côtés de très grands acteurs de la carrure de Jean Gabin, Bourvil, Yves Montand, Gérard Depardieu, et interpréta plusieurs rôles aux côtés de notre Bebel national).

Le Clone ne peut alors pratiquement compter que sur son casting, et surtout pas sur un scénario bien trop léger et des gags très rarement à la hauteur. Le capital sympathie du casting permet heureusement d'éviter le naufrage. A voir un jour de pluie... peut-être...


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