Élie Semoun et Dieudonné
n'auront tourné ensemble qu'un seul long-métrage durant leur
collaboration entre 1990 et 1997. ce film, c'est Le Clone
de Fabio Conversi qui tourna ensuite deux œuvres en 2001 avant de ne
plus faire parler de lui.
Comme l'on pouvait s'y
attendre, Le Clone est une comédie. Une petite, une
minuscule comédie qui ne risquait pas l'année de sa sortie de faire
de l'ombre aux classiques du genre. Élie, c'est Thomas. Un ingénieur
en informatique qui travaille depuis des mois sur la conception d'un
logiciel qui devrait, s'il fonctionne, permettre de résoudre un
problème qui touche des millions de personnes de par le monde :
la timidité. Le personnage central de ce programme s'appelle Léo,
et il est le portrait craché de son concepteur, mais sans les
défauts. Thomas a tellement bien fait son travail en créant un
personnage autonome que ce dernier n'a plus qu'une seule idée en
tête : quitter l'écran et se balader dans le monde réel. Et
si Thomas n'est pas d'accord, Léo, lui, profite d'un court-circuit
pour se loger dans le corps de Patrick (Dieudonné), un faible
d'esprit qui travaille comme homme de ménage dans la boite ou
officie Thomas. Mais cette nouvelle liberté ne va pas se faire sans
encombres dans l'existence de Thomas, et de Patrick, bien sûr...
A l'époque où Fabio
Conversi décide de tourner avec Élie Semoun et Dieudonné, le duo
de comiques a atteint le point culminant de sa carrière. Jouant sur
leurs différences d'origines (Dieudonné l'africain, Élie le juif),
les deux hommes n'ont de cesse d'aborder des thèmes qui se révèlent
déjà à l'époque fondamentaux. Racisme et intégration sont au
cœur de sketches dont certains résonnent encore de nos jours dans
nos têtes : Le Chantier, Les Stocopies, L’Hôpital
ou encore, celui qui les a véritablement rendu célèbres,
Zephirin et Bokassa. Le Clone sera donc leur unique
collaboration au cinéma, les deux hommes ayant choisi de prendre des
routes différentes peu de temps après la fin du tournage.
Si le film de Fabio
Conversi n'est pas irrésistiblement drôle, on pourra tout de même
sourire devant les cabotinages qui opposent les deux humoristes.
L'interprétation est loin d'être exemplaire et l'on sent bien que
le film n'existe que parce son auteur a voulu profiter de
l'engouement du public pour un duo très populaire. Aux côtés
d’Élie et Dieudonné, on retrouve le charme des actrices Smadi
Wolfman et Marie Guillard (que l'on retrouvera toutes les deux dix
ans plus tard aux côtés d'Albert Dupontel dans Chrysalis
de Julien Leclerq), opposée au caractère acariâtre de la
belle-mère de Thomas interprétée par l'actrice Axelle Abbadie (Les
Côtelettes de Bertrand Blier). Sont également au casting,
le toujours excellent Zinedine Soualem, acteur prolifique et surtout
très attachant (L’Écume des Jours, Supercondriaque,
La Maison du Bonheur, etc...) et Pierre Vernier dont
l'immense carrière débutée en 1960 n'est surtout pas à négliger
(L'homme joua tout de même aux côtés de très grands acteurs de la
carrure de Jean Gabin, Bourvil, Yves Montand, Gérard Depardieu, et
interpréta plusieurs rôles aux côtés de notre Bebel national).
Le Clone ne
peut alors pratiquement compter que sur son casting, et surtout pas
sur un scénario bien trop léger et des gags très rarement à la
hauteur. Le capital sympathie du casting permet heureusement d'éviter
le naufrage. A voir un jour de pluie... peut-être...
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