Venus est danseuse dans
une boite de strip tease. Sa copine Chanel lui donne quelques
conseils sur la manière de s'y prendre avec les clients si elle veut
rapporter chez elle davantage que les deux ou trois cent dollars de
pourboire qu'elle gagne chaque nuit. C'est ainsi qu'elle fait la
connaissance de Brian, beau brun ténébreux qu'elle attire jusque
chez elle. Veuf d'une jeune femme blonde à laquelle Venus ressemble
étrangement, il a bien du mal à se remettre de la mort de sa femme
qu'il a retrouvée morte suicidée dans leur baignoire de retour d'un
voyage en Espagne.
Deux mois plus tard,
Venus et Brian sont toujours ensemble. Mais alors que la jeune femme
est éperdument amoureuse de Brian, celui-ci pense toujours autant à
sa femme, Victoria. A tel point qu'il ne parvient pas accepter de
continuer à entretenir une relation avec Venus. Brian se met à
boire et espace les rendez-vous avec Venus. Malheureusement pour lui,
la jeune femme est instable. Lorsqu'elle découvre que l'homme
qu'elle aime retrouve un soir la meilleure amie de Victoria dans un
bar alors qu'il a fait croire à Venus qu'il travaillerait une bonne
partie de la soirée, Venus commence à perdre la raison, jusqu'à
commettre des actes d'une grande violence. Sous l'effet de la drogue
et de l'alcool, elle commence à entendre des voix et à agir sans
discernement...
Goddess of Love
est le quatrième long-métrage du cinéaste canadien Jon Knautz. Le
réalisateur dresse le portrait d'une jeune femme en quête d'un
amour impossible et sombrant irrémédiablement dans la folie. Si
tout laisse à penser à l'origine que ses actes sont motivés par
des événements qui se révéleront finalement trompeurs (aussi bien
pour elle que pour nous, spectateurs), on découvre une facette du
personnage bien plus inquiétante.
A la manière d'un Roman
Polanski en moins efficace tout de même (Le Locataire)
Jon Knautz parvient malgré tout à rendre son œuvre et son
personnage principal (l'excellente Alexis Kendra) fort dérangeants.
En réalité, Goddess of Love est plus proche d'Andrzej
Zulawski et de son Chamanka que de l’œuvre citée
plus haut. Le film du canadien est morbide à souhait, plongé dans
un univers rempli de voyous, de danseuses de boites de nuit et de
clochards schizophrènes. Plus qu'un simple film d'horreur, Goddess
of Love est le portrait froid et clinique d'une jeune femme
solitaire, plongée dans un univers sombre et nocturne qu'elle
découvre tout juste. Une fille perdue dont on en apprendra davantage
au fil de l'intrigue mais qui demeure au début, au dessus de tout
soupçon, le mâle de l'intrigue (Woody Naismith) étant dans un
premier temps relégué dans le rôle du mauvais garçon.
Le film de Jon Knautz est
portée par une bande musicale composée par le compositeur Ryan
Shore. Une musique électro plutôt chic enrobée d’œuvres
classiques et de nappes glaçantes. Goddess of Love
n'est ni un véritable film d'horreur, ni un drame. Il est en fait un
mélange des deux. Un mix qui fonctionne ici à merveille. Si la mise
en scène et l'interprétation générale vaut le détour, l'actrice
Alexis Kendra porte littéralement l’œuvre sur ses épaules.
D'ailleurs, elle est quasiment présente à chaque plan, vampirisant
ainsi le film du canadien de la première à la dernière minute. Les
amateurs de films paranoïaques y trouveront très largement de quoi
se mettre sous la dent. Une belle réussite...
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