Dix mois après Coexister
de
Fabrice Eboué sortait sur les écrans de cinéma Christ(off)
de
Pierre Dudan. De là à dire que le réalisateur et scénariste a
pompé l'excellente comédie de l'humoriste français auteur de trois
one man show dont un premier
Faites entrer Fabrice Éboué
agréablement irrévérencieux, il n'y a qu'un pas. Il ne suffit pas
toujours de changer quelques notes à une composition pour tromper le
mélomane comme il ne suffit pas davantage de modifier quelques
lignes de dialogue ou une partie d'un scénario pour éviter d'être
taxé de plagiaire. Le long-métrage de Fabrice Éboué nous contait
l'histoire d'un producteur de musique créant un groupe constitué
d'un prêtre, d'un rabbin et d'un faux imam. Celui de Pierre Dudan
tourne autour du père Marc, lequel forme un groupe de musique
chrétienne composé du Père Bernard, du Père Luc, du Frère Julien
et du Frère Christophe, ce dernier n'appartenant en réalité, pas
du tout au clergé. L'objectif des héros de Coexister
était de monter à Paris pour donner un concert à l'Olympia. Celui
de Christ(off)
est quant à lui pour ses personnages de remporter un concours afin
de récolter des fonds suffisants afin de faire construire un hôpital
pour enfants à Haïti...
Au
générique, Michael Youn (Le
Morning Live,
Fatal,
Carbone),
Lucien Jean-Baptiste (Caméra
Café,
Turf,
Fonzy,
La Deuxième Étoile),
l'humoriste Jarry (Entre
fous émois),
le demi-frère d'Alexandre Astier, Simon (Kaamelott,
Denis,
L'Embarras du choix)
et Bernard Le Coq qui demeurera muet une grande partie du film.
Autour de ce quintet, l'actrice Victoria Bedos, fille du célèbre
humoriste Guy Bedos, incarne Jeanne, la régisseuse du groupe. Le
réalisateur offre en outre un petit rôle à l'acteur/rappeur Joey
Starr. Entre répétitions, concerts dans les chapelles de petits
villages, et conflits entre membres, Christ(off)
propose
un schéma relativement classique qui fait très peu de vagues en
comparaison des nombreuses tentatives du réalisateur et de ses
interprètes de nous arracher des rires. Et pourtant, force est de
reconnaître qu'entre Christ(off)
et Coexister,
la comparaison s'arrête à la frontière des faits évoqués au
dessus puisque le premier ne parvient jamais à reproduire ce qui
faisait le charme du second.
Pierre
Dudan a beau tenter d'inclure quelques références sexuelles et
autant d'obscénités, le résultat est d'une telle vacuité qu'il ne
parvient même pas à entacher la robe de bure de ses interprètes
(aurait-il osé s'attaquer à l'Islam comme il s'amuse des
stéréotypes entourant l’Église? Pas certain...). Et lorsqu'il
tente un clin d’œil facile vers l'Intouchables
d'Éric Toledano et Olivier Nakache, l'effet passe sur le spectateur
comme un voile d'indifférence. De quoi demeurer circonspect devant
l'inefficience crasse de gags éculés que le vulgaire ne parvient
jamais à rehausser. C'est donc sans effets probants que le
réalisateur et scénariste réalise une comédie qui se laisse
contempler sans pour autant dérider le spectateur. Les gags à deux
balles déroulent leur séquence sans avoir jamais aucune conséquence
sur son humeur (la Cène, le chemin de croix). Tout juste pourra-t-on
accorder à défaut d'autre chose, le soin apporté aux quelques
chansons écrites et interprétées par le groupe Les
Apôtre, plutôt entraînantes. Pour le reste, Christ(off)
ressemble à ce qu'aurait pu être Coexister
s'il sa réalisation avait été mise entre les mains d'un
réalisateur peu inspiré...
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