Chouette, Julie Ferrier
dans un nouveau film... Ah non ! Erratum. Pas la Julie Ferrier
de Ça se soigne ? de Laurent Chouchan, mais la
Caroline Vigneaux de À fond
de Nicolas Benamou. Une carrière sans doute moins importante jusqu'à
aujourd'hui mais elle, au moins, a réalisé son premier film !
Flashback,
disponible actuellement sur la plateforme Amazon
Prime.
Rien à voir avec la chanson du groupe Imagination
sur laquelle beaucoup se déhanchèrent sans doute au début des
années quatre-vingt
ni aucun rapport avec l'excellent jeu vidéo réalisé par la société
française Delphine
Software
en 1992 (que de souvenirs...). À vrai dire, le film de Caroline
Vigneaux (qui s'offre une place de choix en incarnant ici l'héroïne
d'aventures très mouvementées) est plus proche de certaines œuvres
de science-fiction intéressées par le procédé encore
inatteignable du voyage dans le temps. Faites votre choix dans la
longue liste des prétendants mais en ce qui me concerne, c'est
d'abord Les visiteurs
de Jean-Marie Poiré qui
m'est revenu en mémoire. Une bande-annonce qui semblait presque
promettre de revivre ce même genre d'expérience que trente ans plus
tôt. Une version féminine et engagée jetant son héroïne dans
divers contextes historiques jugeant de l'évolution des mœurs en
matières de droits pour les femmes. Féminine ou bien féministe
cette œuvre, justement ? C'est bien la question qui nous
taraude un temps devant cet objet filmique facilement identifiable
mais que l'on considérera au départ comme l'un des innombrables
sujets que la culture Woke
aime à nous imposer en s'invitant chez nous sans y avoir été
conviée. Pourtant, en s'avérant beaucoup moins subtile que le
propos l'aurait exigé si le seul plaidoyer formé autour de la
condition féminine avait été l'unique intérêt de Flashback,
le long-métrage de Caroline Vigneaux perd de ''l'intérêt'' woke
que certains pourraient lui porter pour se diriger vers une forme
d'humour cher à Fabrice Eboué. De ceux qui ne se laissent pas
marcher sur les pieds ni dicter leur conduite...
Et
d'une manière générale, la chose passe parfois ''crème'' en ces
temps de marasme qui ne font en réalité de mal qu'à celles et ceux
qui le veulent bien. Ignorez tout de suite les commentaires qui
comparent Flashback
au film culte de Robert Zemeckis, Retour vers le
futur.
À tout point de vue, les deux films n'entretiennent de rapport que
le thème du voyage dans le temps. Pour le reste, le second enterre
six pieds sous terre le premier. Quant à savoir si Flashback
vaut Les visiteurs,
la réponse est là encore, négative. À moins que l'on compare
l'infâme troisième opus de la trilogie de Jean-Marie Poiré au film
de la réalisatrice. On y retrouve d'ailleurs l'actrice Sylvie Testud
qui après avoir interprété le rôle de Charlotte Robespierre dans
Les Visiteurs : La Révolution
endosse aujourd'hui le costume de la femme de lettres, politique et
de l'une de celles qui furent à l'origine du féminisme Olympe de
Gouges. L'actrice n'est d'ailleurs pas la seule ''guest'' du
long-métrage puisque s'y retrouvent également Suzanne Clément dans
le rôle de George Sand, Emy LTR dans celui de Jeanne d'Arc, Lison
Daniel dans la peau de Marie Curie ou Sophia Aram dans celle de
Gisèle Alimi. Des figures du féminisme français qui n'empêchent
heureusement pas la présence de l'homme à l'écran puisque
viendront les rejoindre Gad Elmaleh dans le rôle de Maximilien de
Robespierre, Lannick Gautry en Nicolas de Condorcet, Bruno Solo en
Aristide Briand ou bien Florent Peyre dans celui de Napoléon
Bonaparte.
Préhistoire,
Moyen-âge, Révolution, jeunesse de l'héroïne, Charlie/Caroline
Vigneaux traverse le temps et différentes époques avec un film qui
ressemble davantage à une collection de sketchs qu'à un récit
homogène. Le seul élément d'homogénéité, on le doit finalement
qu'au seul sujet de la femme et de sa condition à travers
l'évolution des mœurs. Si l'on s'amuse plutôt des différents
voyages qu'elle entreprendra involontairement chaque fois qu'elle se
cognera la tête (on a déjà trouvé mieux en terme de transition),
surtout lorsqu'elle n'a pas encore pris conscience de ce qui lui
arrive, forçant ainsi le contraste entre son comportement de femme
contemporaine et celles et ceux auxquels elle sera confrontée, la
mise en scène semble provenir d'une autre époque. Celle-ci, par
contre, pas trop éloignée de la notre. Caroline Vigneaux en fait
des tonnes à la manière d'un Christian Clavier que l'on pouvait
adorer dans Les visiteurs
mais qui depuis ne fait qu'interpréter toujours le même personnage.
Espérons qu'à l'avenir il en soit autrement avec la ''jeune''
réalisatrice. Un premier essai plus ou moins convainquant, pas
vraiment frais dans sa forme mais assez généreux en matière de
situations. En tout cas, nettement plus satisfaisant qu'une Michèle
Laroque dont les ambitions de réalisatrice n’atteignent jamais
ses qualités d'humoriste...
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